Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

HRP:

La journée me paraissait terrible. Je me devais de redoubler d'efforts pour la survie de tous, mais la brume m'en empêchait. Je ne pouvais voir que trente centimètres plus loin quand j'étais dans les airs, et je n'arrêtais point de tomber quand j'étais au sol. Je décidai alors de prendre une pause, histoire de se reposer un peu. Cela faisait déjà plusieurs heures que je vagabondais et cherchais  partout comme une tarée. Les écureuils fuyaient dès qu'ils me sentaient approcher, les oiseaux s'envolaient sous mon nez... Bref, une belle journée ratée. Je baillai à m'en décrocher la mâchoire, puis posai une patte devant l'autre, ayant complètement abandonné l'idée de chopper de quoi manger. Je fis le tour du coin. Pendant ce temps, je décidai d'aller à la forêt orientale. C'était là que le souvenir le plus macabre de mon existence s'est formé, mais cet endroit n'en était point assombri dans mon estime. Ah, cette séance de torture avec ce printanier... Je n'avais pas encore formé de plan de vengeance, mais cela ne saurait tarder. Mes pattes me portèrent alors vers cette merveilleuse forêt aux teintes colorées. Certaines rumeurs circulaient en ce moment dans le camp, comme celle qu'il y aurait des cerisiers en automne. Pourtant, je n'en avais jamais aperçu depuis que je faisais partie de ce clan, donc un bon bout de temps. Je ne savais pas qui avait inventés ces drôles d'histoires, mais ce qui sautait au yeux, c'est que ses sources n'étaient pas très fiables. Je continuai donc, toujours emprisonnée dans mes pensées. Je me réveillai en sursaut quand mes oreilles perçurent un appel au loin.

-Y'a quelqu'un ?

Mes yeux cherchèrent l'être dont pouvait provenir ce son. Je le repérai facilement. C'était une loupiote, possiblement hivernale vu ses couleurs froides. Je m'avançai doucement vers elle et lui répondit d'une voix douce:

- Si... Mais, dis, que fais-tu ici?

Je la regardai, interloquée. J'aurais pu lui poser une autre question, lui demander son prénom par exemple, mais à part fausse information les loupiots ne s'aventurent pas partout librement. Normalement, les nourrices ou leurs parents les surveillent.

Je posai les yeux sur la petite loupiote devant moi. Elle était si petite... Pourtant, sous-estimer d'autres loups est une misérable erreur. Moi-même étant petite comprenait beaucoup de choses, alors pourquoi-pas la petite loupiote aux teints grisâtres? Si vous avez une réponse, n'hésitez pas! Bref. J'écoutai alors les paroles que celle-ci prononçait de sa petite voix aiguë.

- Je me balade, je profite de cette journée.

Je hochai la tête légèrement, approuvant ce que la petite avançait. En même temps... Répondre méchamment à une petite loupiote n'était pas de mes habitudes, et c'est très immoral et cruel de la part d'un grand d'insulter et effondrer l'estime d'un plus petit ou même plus grand que soi, peux importe son âge ou son appartenance. Le racisme, c'est très mal. Très très mal. Bon, revenons à la réalité, car mes chichis doivent vous endormir au plus haut point. Je trainait mes pattes vers l'avant et répondit de suite à la loupiote.

- Et bien, j'espère que tu passes une belle journée, parce que la mienne est déprimante...

Ah, ces journées ou on redouble d'efforts et cela en vain... Ces journées mériteraient d'être passées, ou même effacées, car quand notre vie n'est pas extrêmement longue, il vaut mieux en profiter! Pourtant, cela ne marchait pas super bien... Enfin, ma vie était si monotone et ennuyeuse qu'elle ne méritait pas d'être vécue. Je poussai un long soupir, puis me concentra enfin sur cette petite chose en face de moi. Elle semblait si petite et si mignonne... Même si personne ne peut deviner ce qui se cache derrière une boule de fourrure. Oh. Je ne pouvais pas arrêter d'y penser... J'aurais tant aimé être utile... Pourtant, ce n'était pas la destinée qui m'attendait. Oh, quelle tristesse! Elle m'envahissait tout à coup, et ne voulais point me quitter, comme si elle était rattachée à moi.

Je fixai la petite attentivement, réussissant encore à échapper à mes pensées. Oh, la cruauté du regard d'un autre plongé dans le sien lorsqu'on perdait pied et s'enfonçait dans les profondeurs des pensées... Il me procure encore tout le mal qu'il m'avait fait, il y a fort longtemps. Je me souviens encore de ce moment où mon interlocuteur m'a fixé, l'air hébété. J'ai pourtant reconnu à ce moment là une lueur de pitié éclatant directement dans ses deux yeux, m'emprisonnant dans leur pitoyable danse. La honte était le seul sentiment pouvant est éprouvé à ce moment là. Baissant les yeux, tentant de fuir le regard transperçant. Tentant de fuir ma vie. Tentant de me fuir.

Je fut pourtant surprise d'entendre la petite bailler. Mes ailes s'emboitaient, se débattaient lors de cette action de la part de l'hivernale. Je fus alors très paniquée, si ce n'est affolée, de sa réaction. Le soulagement vint lors de la réplique sortie par la petite aux yeux vairons.

- Je m'appelle Layla et toi ?

Je pris la peine de sourire à la petite, tentant de dissimuler mon rougissement si habituel. Ah... Les leçons de l'autre fois n'ont pas servi à grand chose... Pourtant, je ne me décourageai pas et répondit à la petite loupiote grise, qui était vraiment trop mignonne pour moi.

- Pour ma part, je me nomme Kokoro.

Je ne savais pas trop quoi ajouter en plus, alors je patientai. En même temps, je n'avais rien de mieux à faire. . . En même temps, cette journée de chasse n'a abouti à rien, et le joie serait une réaction bien étrange de ma part. Alors je laissais faire l'hivernale, savoir de quoi elle souhaitait discuter... Ou autre chose.

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