Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
Four seasons
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A très bientôt !


Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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La rencontre d'un cauchemar m'aurait inspiré les mêmes sentiments... [Ash'Naï]
Daphné
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Sam 3 Jan 2015 - 12:22


Tout commence mal


En cette triste matinée d'hiver, le temps était particulièrement exécrable, à l'instar de l'humeur de Daphné. Elle était pétrifiée de froid, mais a priori la température autorisait quand même la pluie à tomber. Manque de chance, la seule chose à peu près jolie et agréable de l'hiver, à savoir la chute lente et poétique des flocons, lui était refusée. A la place, elle se recevait une belle averse glacée, avec l'impression que chaque goutte qui l'atteignait lui trouait la peau. Et comme elle était en ronde, elle ne pouvait pas se permettre de s'arrêter pour attendre que ça passe, quoi qu'elle en soit fortement tentée...

Mais finalement, la pluie qui se mit à redoubler de violence, se transformant en véritable déluge, la décida à chercher au plus vite un abri. A moitié aveuglée par l'eau qui ruisselait sur son visage et ses cheveux qui lui collaient au corps, elle avisa finalement les vestiges du Temple de Bandï, et s'y précipita avec bonheur. Elle aimait bien le mystère qui régnait autour de ce lieu et admirer les anciennes traces d'écriture au cours de son temps libre, mais actuellement, ce qui l'intéressait le plus, c'était de trouver une corniche, un recoin pour se mettre à l'abri.

La Sentinelle trouva son salut après avoir longé un mur, dans une petite pièce à l'angle des ruines, un peu en hauteur au-dessus du niveau du sol. Sautant avec souplesse au sec, elle s'accorda quelques minutes pour retrouver son souffle, transie et grelottante de froid. Elle était littéralement trempée jusqu'aux os, et avec ça, la boue venait gâter ses pattes et les pointes de ses longs cheveux bleus. Il faudrait vraiment qu'elle trouve une solution pour leur épargner de traîner au sol et de ramasser tout ce qui s'y trouvait... Poussière, feuilles, brindilles, tout était bon pour venir s'emmêler dans sa formidable chevelure, et elle passait ensuite un temps fou à la remettre en ordre et propre.

Daphné s'ébroua, faisant voler des gouttes d'eau dans tous les sens, puis elle s'assit sur une pierre épargnée par la poussière des lieux. L'idée lui vint d'essorer ses cheveux, mais quand elle vit l'état de ses pattes, elle y réfléchit à deux fois. Que faire, supporter le poids de cette masse capillaire trempée, ou bien l'alléger de toute cette eau et la crader un peu plus ? Bah, va pour la deuxième, elle n'aurait qu'à aller se baigner plus tard, quand le mauvais temps serait parti...

Saisissant les longues mèches bleues entre ses pattes, elle entreprit de chasser les masses d'eau nichées dedans en pressant et tirant vers le bas, laissant au passage un peu plus de boue. Elle avait presque fini son affaire lorsqu'elle aperçut une silhouette marcher plus loin, et en un bond elle fut sur ses pattes. Sa première pensée fut qu'un intrus se trouvait en Automne, et qu'elle devait donc l'en chasser ! Ni une ni deux, la belle se glissa au-dehors et ignorant la morsure glacée de la pluie qui tambourinait sur sa tête et son dos, elle se dirigea tant bien que mal vers l'étranger, l'apostrophant sans vergogne avec force pour couvrir le bruit ambiant de la chute des gouttes.

- Eh toi, là !! Qu'est-ce que tu fiches ic...

Oups... dans sa précipitation paranoïaque, elle n'avait pas pris en compte le fait qu'il s'agissait peut-être d'un automnal qui se promenait tranquillement chez lui... Mais trop tard, le mal était fait, et elle ne pouvait plus qu'attendre de voir la réaction de la silhouette massive encore dissimulée par le rideau de pluie.

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Sam 3 Jan 2015 - 13:30



L'hiver était prenant et apportait un état de mal être au canin venu d'un autre monde. Ayant toujours vécu sur des terres arides, prêt de volcan, ignorant ce qu'était la neige, il en faisait les frais de son ignorance. Il avançait tant bien que mal. Un déluge s'abattait sur les terres où il ne cessait de faire des vas-et-vient, sans aucun but précis, juste le désir d'avancer et ne jamais rebrousser chemin. C'était avec cette optique, cette idée que l'imposant canin affrontait non une averse de grêlons ou de flocons, mais une averse des plus humides que le pluie était capable d'engendrer. Les Cieux devaient pleurer bien des morts pour que leur amertume et leur tristesse viennent inonder les terres automnales de la sorte. Transit de froid, le poil lourd, Ash'Naï ne se refusa de rebrousser chemin pour retrouver l'abri des arbres. C'était ce qui l'attira dans les ruines du Temple de Bandhi.

Avec difficulté, il se hissa sur les rochers, rejoignant doucement les roches formant des ruines. Il espérait trouver refuge dans une quelconque corniche ou abri d'infortune, cela l'importunait peu. Ses cheveux violets trainaient au sol, alourdi par l'eau, les quelques boucles s'en étaient allés pour laisser place à un lissage des plus pesants. Dans cette tempête glaciale, la pluie semblait désirée avec ardeur d'empêcher la mâle d'avancer. En effet, il avait l'impression que des cordes se nouaient autour de ses cornes qui devenaient de plus en plus difficiles à entrainer dans sa marche. Quant à ses muscles, ils hurlaient la douleur face à cette morsure du froid. Trempé, la queue trainant dans la boue, Ash'Naï poursuivait sa route, faisant peine mais, son regard demeurait froid et habité de la lueur que faisait briller sa détermination.

Les pattes velues du mal glissèrent le long d'une grosse roche, manquant de faire tomber à bas le canin. Il avait réussi à se rattraper de justesse avec ses pattes avants et sa queue qui lui servait de balancier sur ce sol changeant. Il continuait son avancée, glissant doucement. Il laissait derrière lui de légères traces de griffes, montrant son affrontement avec cette humidité froide. Une odeur vint lui chatouiller la truffe. Un automnal ou plus précisément une automnale. Cet fumet était rabattu vers le sol, plaqué par la pluie. Mais, il ne fallut que peu de temps pour que le mâle se fasse repérer. Il ne s'attendait guère à se faire apostropher sans doute ce qui fit qu'il glissa. Il planta sa queue dans la terre molle, s'assurant qu'il ne tomberait plus bas et, il remonta. Ridiculement ridiculisé, il n'hésita guère à s'avancer vers l'inconnue.

Ash'Naï parcouru les quelques mètres et centimètres les séparant, ne voulant guère voir plus d'une silhouette mais la louve en entier. Elle était belle et trempée comme lui. Elle avait du chercher un refuge avant d'être interrompue par la présence de l'imposant cornu. Il ne devait guère être le bienvenu par le ton qu'elle venait de prendre.

- Je ne fais que chercher un refuge.
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Sam 3 Jan 2015 - 14:50


Un géant surgit sous la pluie


D'après le bruit qu'elle perçut après son agréable invective, Daphné crut comprendre qu'elle avait dû surprendre le nouvel arrivant, occasionnant par là une glissade dans la terre molle et détrempée. Misère de misère, elle avait vraiment le chic pour se mettre bien avec les autres... A ce stade, ça tient du talent... N'ayant aucune envie d'entendre Irina la sermonner, elle tâcha d'ignorer la petite voix et se racla la gorge pour oublier sa gêne.

Gêne qui ne tarda guère d'ailleurs à se transformer en malaise anxieux quand le loup vint droit sur elle, l'écrasant de toute sa haute stature. C'était effectivement un automnal, maintenant qu'elle avait l'odeur sous le nez et l'énergumène sous - enfin, au-dessus - des yeux : elle se rappelait vaguement qu'il portait un nom original, peut-être en deux parties, et elle l'avait déjà aperçu de loin... Mais ce qui était sûr, c'est qu'elle aurait peut-être préféré se retrouver face à un ours plutôt que lui. Depuis que son regard l'avait effleuré pour la première fois, ce loup lui inspirait une peur muette, quoi que certainement irrationnelle.

- Je ne fais que chercher un refuge.

Et il avait bien sûr fallu qu'elle ramène sa grande gueule et agresse verbalement ce loup-ci. Pourquoi le sort s'acharnait-il sur elle ? La pluie, et maintenant lui ! Tu aurais aussi pu vérifier qui se trouvait là avant de l'apostropher... Hm, pas faux, mais bon... En soi, la réponse n'était pas menaçante, mais la Sentinelle accusa un reproche, qu'elle méritait parfaitement. Elle qui n'aimait pas reconnaître ses torts et s'excuser, elle n'allait pas se faire prier cette fois... Le regard fuyant vers les alentours, elle baissa légèrement la tête, les oreilles rabattues vers l'arrière.

- Je... pardon, j'ai cru que c'était un intrus.

Au moins, ça montrait qu'elle prenait son rôle très très à coeur, et qu'elle veillait dignement sur le territoire... Ou bien ça montrait que ce n'était qu'une idiote qui se laissait emporter facilement et agissait sans réfléchir. Les deux concordaient, et Daphné tendait à opter pour la deuxième actuellement.

En attendant, la pluie tombait toujours, et elle commençait à avoir sérieusement froid... Bien qu'elle tentât de le dissimuler, ses membres étaient pris de légers tremblements, et elle n'en pouvait plus de sentir des sillons de pluie dégouliner le long de son museau et dans ses yeux. Au moins, ses cheveux retrouvaient un semblant de propreté... Quant à ses pattes, elle ne préférait même pas regarder, d'autant qu'avec la pousse des longs poils au cours de la saison froide, tout devait être crasseux et emmêlé à souhait. Inutile de songer à s'en occuper pour le moment vu qu'ils pataugeaient dans une belle mare de boue...

Osant un timide regard vers son vis-à-vis, rendue encore plus anxieuse et tendue par le léger blanc dans la conversation, elle se sentit prête à parler, jusqu'au moment où elle réalisa que les prunelles posées sur elle étaient rouge vif, rouge sang. Comment avait-elle pu louper ce détail ?? Aucune idée, mais il rendait son interlocuteur encore plus impressionnant, et lui coupa toute envie d'ouvrir la bouche sur le coup. Elle dut se faire violence pour caser une phrase, et entendre cette voix douce et aiguë, seule chose qu'elle pouvait tirer de sa gorge serrée, lui donna envie de se coller une baffe pour sa couardise.

- Hum... inutile de rester là du coup. Un toussotement, et elle put réintégrer son ton habituel ; le fait de détourner les yeux de ce regard rouge devait aider, aussi... Puisque tu étais venu en quête d'un refuge, autant se mettre à l'abri dans le Temple.

Daphné n'attendit pas de réponse, et en quelques foulées souples - plus une glissade, sans chute heureusement, dans un coin particulièrement boueux - elle réintégra son petit asile sec. Elle ignorait si le grand loup la suivrait jusqu'ici ou s'il se chercherait un autre endroit où s'installer en paix, mais dans le doute, elle alla s'asseoir - se tasser presque - dans un coin, le plus reculé de l'entrée, et attendit, l'estomac noué.

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Sam 3 Jan 2015 - 15:25



Déferlante qui semblait rabaisser la louve, le canin imposant ne comprit guère que c'était l'effet qu'il faisait à bien des loups. Grand, stature très musclée, regard écarlate, ses cornes et sa queue n'étaient que peu courant et, son expression de marbre ne laissait qu'aux autres le choix : de l'affronter et dans subir de grave conséquence, ou alors, de se faire aussi petit que qu'ils le pouvaient, chose que devait dicter les cellules du corps tremblant de l'automnale. Pour Ash'Naï, ce n'était pas sa propre personne qui faisait cet effet. Il faut se l'avouer, il n'avait jamais réfléchi à la cause qui engendrait que les loups se fassent aussi petit face à lui.
Le mâle s'ébroua mais, à quoi bon une telle action sous une telle averse ? A rien. Il redevint aussi trempé qu'avant qu'il ne chasse quelques gouttes de son pelage. Action idiote elle eut au moins l'avantage de réveiller un peu ses muscles endoloris par ce froid glacial.  

- Je... pardon, j'ai cru que c'était un intrus.

Le géant ne quittait guère du regard la belle Daphné. Juste à cette phrase, il en déduisit aisément qu'elle était une veilleuse, bien que d'autres auraient eu la même réaction en sentant une odeur incertaine. Cependant, il ne pensait pas qu'un guerrier quitteraient le confort d'un abri pour aller chasser un intrus, un étranger de ces terres. Non, le canin en doutait même beaucoup.

Le silence retombait et le cornu n'était pas décidé à le briser. Il se contentait de regarder la louve bien plus petite que lui qui, semble-t-il, fuyait son regard. Sans doute craignait elle qu'un neutre ou autre canin erre sur ces terres d'où le fait qu'elle regardait les environs. Ash'Naï était bien sot lorsqu'il s'agissait de l'effet qu'il faisait. Il ne se rendait guère de ce qu'il était et de ce qu'il dégageait.

- Hum... inutile de rester là du coup.

Ces mots étaient comme avalés par la déferlante glaciale et n'atteignirent les oreilles hautes et longues du canin que dans un murmure.

Puisque tu étais venu en quête d'un refuge, autant se mettre à l'abri dans le Temple.

Les paroles de la louve semblèrent plus sures d'elle et se firent davantage entendre que la pluie tapant les rochers dans un bruits secs. Ash'Naï hocha doucement la tête, mouvement lent et quasiment imperceptible mais bel et bien présent.

Il suivit lentement la louve, faisant attention à là où il mettait les pattes, si bien qu'elle s'éloigna de lui et, qu'il ne poursuivit plus qu'une silhouette dessinée par la déferlante pluvieuse. Le mâle ouvrit un peu la gueule et un petit nuage s'en échappa avait d'être englouti par l'eau. Le froid était présent, la preuve venait d'en être faite. Glissant et se rattrapant, il parvint tant bien que mal à l'abri de la veilleuse. Il se faufila dans le petit abri. Il s'y était engagé sans faire attention à la taille de l'entrée et ses cornes percutèrent la roche dans un bruit sec. Ce son fit reculer un peu le géant qui se permit d'entrer de nouveau mais, cette fois-ci en baissant la tête. Il se laissa tomber au sol, se couchant de la sorte. Il était trempé et la boue recouvrait son pelage. Ses pattes et le dessous de son ventre étaient devenus marrons.

- Merci de m'accueillir dans votre abri.

La reconnaissance brillait dans les yeux du canin qui regardait son hôte. Elle aurait peut-être préféré qu'il aille ailleurs, se trouver un propre abri, mais, il ne lui avait guère laissé le choix. Du moins, si la Dame l'exigeait, il partirait, s'en rechigner, affronter la pluie et reprendre la recherche d'un abri.
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Sam 3 Jan 2015 - 16:34


Seuls dans un abri de pierre


Un instant, Daphné crut que l'automnal - dont elle ne connaissait même pas le rang, tiens - ne l'avait pas suivie. Peut-être était-il effectivement allé quérir un autre abri... La Sentinelle en était presque à soupirer de soulagement, lorsque la carrure imposante de son interlocuteur fit irruption dans la fissure qui formait l'entrée de son asile, la faisant sursauter. Pour un peu, elle manquait totalement de self-control et allait jusqu'à pousser un petit cri... Mais non, elle l'avait étouffé au fond de sa gorge, se contentant de darder ses grands yeux effarés sur le loup beige - et marron. Qui, d'ailleurs, dût s'y prendre à deux fois avant de pouvoir se glisser à l'intérieur, à cause de ses c...

Bonté divine, il a des cornes. Daphné ne pouvait qu'abonder dans le sens d'Irina, peut-être était-ce à cause de la taille, mais elle avait réussi à ne pas remarquer les imposants bois fichés sur le front de son compagnon d'infortune pluviale. Qu'avait-elle pu voir la première fois qui l'avait tant impressionnée, si elle avait manqué la couleur des yeux et les cornes ?? Peut-être la stature et les tatouages y avaient-ils suffit, ou bien il dégageait une aura spéciale... Bah, aucune idée. Le fait est qu'il était doté de tout ça en même temps et qu'il n'en était encore que plus impressionnant. Tandis que la Sentinelle se sentait des plus frêles et bigleuses, à côté. Même couché dans la poussière et taché de boue, il lui semblait particulièrement imposant.

- Merci de m'accueillir dans votre abri.

C'est pas vrai, encore un qui allait la vouvoyer... Son malaise n'en finirait pas d'empirer. D'autant qu'elle l'avait tutoyé, elle, à peine un instant auparavant. Mais pourquoi vouvoyer en même temps, comme si elle avait une moindre importance ! Non, elle n'était que Sentinelle, elle passait ses journées et quelques nuits à arpenter le territoire pour en surveiller les frontières, c'est tout, ça n'avait rien d'exceptionnel ! La belle ignorait tout du rang et des occupations de son vis-à-vis, mais avec sa stature, il méritait certainement plus le "vous" qu'elle...

- Il n'y a pas de quoi.

Elle avait marmonné sa réponse sans le regarder, occupée à virer de vieilles feuilles pourries de ses cheveux, trop heureuse d'avoir une raison de regarder ailleurs. Et l'avantage, c'est qu'elle en avait pour un moment ! Mais ce blanc qui s'installait une fois de plus entre eux lui déplaisait, elle avait l'impression d'être sur des charbons ardents, de ne pas savoir quoi faire ou quoi dire... Et c'était franchement désagréable. D'autant que, elle le savait, ses tentatives de conversation seraient certainement minables. Mais à la limite, elle préférait encore se ridiculiser plutôt que de laisser planer ce silence gênant...

Peut-être était-ce justement l'occasion de se renseigner sur lui ? Oui, mais dans ce cas revenait le problème du "vous"... Alors qu'elle l'avait tutoyé à peine un peu plus tôt, de quoi aurait-elle l'air si elle se mettait à le vouvoyer..? Bah, après tout, Ypnos, le loup rencontré dans les terres inoccupées, lui donnait du "vous" alors qu'elle le tutoyait simplement... Aller, assez avec ces questions, elle en avait par-dessus la tête ! Toussant doucement pour raffermir sa voix, elle releva ses yeux jaunes vers le loup tatoué, chassant délicatement une mèche qui lui tombait sur le visage du bout de sa patte.

- Excuse-moi mais... je devrais, mais je ne connais pas ton nom.

Ni rien d'autre de toi, d'ailleurs. Irina qui se la jouait railleuse à présent, merci du soutien... Quoi qu'il en soit, la Sentinelle se força à maintenir son regard de biche inquiète sur son interlocuteur, déterminé à voir, en fonction de sa réaction, s'il préférait le vouvoiement au tutoiement. Et puis, vu qu'elle lui posait une question, c'était plus poli aussi.

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Sam 3 Jan 2015 - 17:35



La tempête pluvieuse était bruyante à l'extérieur tandis que le silence imprégnait l'abri des deux canins. La belle tenta plusieurs fois de briser ce dernier mais, le mâle se contentait de la regarder. Elle ne cessait de tenter des approches, enfin, elle n'en tenta que deux plus précisément. Un certain mal être se sentait naitre en la Sentinelle qui restait bien en retrait face au canin qui se demandait d'où provenait ce mal aise. Sans doute cela venait du vouvoiement alors qu'elle, ne le vouvoyait pas ? Il l'ignorait et au fond de lui, il savait que cela serait dur de la tutoyer. Elle possédait la carrure d'une Noble Dame, sans doute une Reine ignorant son ascendance de noblesse et royale.

- Je me nomme Ash'Naï. Et vous ?

Il secoua légèrement la tête, sachant eau et boue de ses poils et de sa crinière devenue lisse. Ses cheveux ondulaient comme de petites algues sur le sol devenu mare face à l'énormité d'eau que le loup avait accumulé dans son pelage. Légèrement, ses yeux se plissèrent et ses oreilles s'abaissèrent légèrement. Il retrouvait de sa chaleur volée par ce temps. Cependant, cela n'empêcha qu'il tremblotait toujours un peu.

- Ne me regardez guère ainsi, je ne vais pas vous dévorer.

Quoique affamé, il en serait capable du moins, c'était ce que lui susurrait l'abomination qui résidait dans ses entrailles. Démon, il n'en était pas épargné dans ses faits et gestes. Cependant, il savait le tenir en laisse au fond de lui. Ash'Naï posa son regard écarlate, rappelant la couleur du sang sortant d'une plaie nouvelle, sur la louve. Elle semblait inquiète de sa présence ... Le sot comprenait enfin que bien des mal-êtres avaient pour source lui. Du moins, c'était le cas de la Dame.

Aurais-je quelque chose qui engendrerait ce trouble à mon égard ?

Il pencha la tête sur la côté, tapant son bois gauche contre la paroi rocheuse. Il allait finir par se les amocher plus qu'ils ne l'étaient déjà ... Mais, au fond, le démon s'en fichait, bientôt il les perdrait au profit de nouveau qui pousseront en au moins deux jours. Le canin retrouvera alors sa couronne de fierté à la perte de son ancienne devenue que misère.
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Mar 17 Fév 2015 - 18:12


Un début de dialogue


Décidément, ses cheveux ne ressemblaient plus à rien. Daphné mettait un point d'honneur à garder ses yeux sur son vis-à-vis, mais elle ne pouvait s'empêcher de fourrager dans sa longue crinière bleue pour en chasser les brindilles et autres feuilles, ainsi que quelques mottes de boue qui commençaient à sécher. Sans se voir bien en face, elle devinait les boucles hasardeuses qui devaient commencer à se former autour de son visage, ainsi que les mèches qui restaient mouillées et tombaient mollement.

Mais qu'importe, son désastre capillaire était actuellement le cadet de ses soucis, à peine un faire-valoir, de quoi occuper ses pattes et contribuer à la détendre. Au final, elle ne savait pas pourquoi elle était aussi mal à l'aise en présence de son compatriote, à moins que sa gêne soit issue en outre de leur abri exiguë et de la pluie qui martelait toujours les parois ?

- Je me nomme Ash'Naï. Et vous ?

Ash'Naï. Même son nom n'était pas courant ! A croire que tout chez ce loup sortait de l'ordinaire... La Sentinelle ne savait rien de son histoire mais supposait qu'elle ne devait pas être banale non plus.

- Je m'appelle Daphné.

Elle l'observa un petit instant tandis qu'il secouait la tête, puis reporta son regard jaune sur son activité, laissant échapper un petit soupir. Les gouttes avaient arrêté de ruisseler sur son visage et dans son dos, signe qu'elle commençait à prendre le sec, mais elle détestait cette sensation d'humidité constante qui la faisait frissonner. Elle aurait donné très cher pour se rouler dans un tapis de feuilles mortes baignées de soleil, s'étendre et prendre un peu de repos, réchauffée par les rayons...

De temps à autre, son regard s'arrachait à son activité, et elle posait involontairement ses yeux jaunes sur la silhouette d'Ash'Naï. Jamais encore quelqu'un ne lui avait fait autant d'impression ; même Ypso, son Alpha, qu'elle estimait et respectait pourtant plus que quiconque, ne lui semblait pas si impressionnant. Aussi elle ne put retenir un léger sursaut lorsque la voix du mâle résonna à nouveau dans leur étroit refuge de pierre.

- Ne me regardez guère ainsi, je ne vais pas vous dévorer.

Daphné s'en voulut de paraître à la fois aussi impolie et impressionnable - ou impressionnée - et se mordit la lèvre, quelques instants, baissant le museau vers ses cheveux qui traînaient au sol.

- Je... désolée, c'est particulièrement impoli, je suis navrée.

La belle se sentit devenir presque aussi rouge que le masque qui ornait son visage, et fut ravie qu'une lourde mèche de cheveux glisse et vienne dissimuler quelque peu son trouble. Il avait raison en même temps, il serait temps qu'elle se ressaisisse, elle n'était pas une vulgaire poule mouillée ! Certes, Ash'Naï offrait une apparence saisissante, mais ce n'était pas une raison pour le reluquer comme une bête de foire ! Daphné sentit son regard sur elle et eut un frisson, mais tâcha de reprendre ses esprits en poussant un long - et relativement discret - soupir.

- Aurais-je quelque chose qui engendrerait ce trouble à mon égard ?

L'Automnale releva son regard vers lui, un brin interloqué. Il avait penché la tête sur le côté, et un de ses immenses bois touchait le mur. Brrr, je n'aimerais pas recevoir une attaque de ce machin-là... Personne ne devait souhaiter une telle chose. Mais que lui dire ? Est-ce qu'il ne se rendait vraiment pas compte de l'aura qui entourait sa personne ?! Était-ce réellement possible qu'il ignore que son physique jouait beaucoup dans son allure et dans la perception des autres à son égard ?

- Eh bien... Ne considère en aucun cas ceci comme une offense, mais tu as un physique bien particulier. Ça sonnait tellement mal à ses oreilles qu'elle s'empressa d'ajouter, après avoir secoué la tête, agitant ses longues boucles bleues : je veux dire, il est rarement permis de croiser un loup doté de bois tels que les tiens, non plus qu'une queue de cette forme et cette envergure.

Daphné espérait sincèrement qu'il ne se méprendrait pas sur ses paroles, elle ne faisait que répondre à sa question, après tout ! Avec maladresse, certes, mais quand même. Se demandant si elle devait encore en ajouter une couche, la Sentinelle hésita un petit instant avant de percer à nouveau le silence, plus doucement.

- On peut ajouter à cela aussi que tu dois compter parmi les loups les plus imposants du clan Automnal.

Et peut-être même des autres clans aussi, mais la belle ne connaissait d'eux que les intrus qu'elle chassait de chez elle, et pour l'instant elle n'en avait jamais croisé d'aussi massif qu'Ash'Naï. Le printanier drogué qu'elle avait trouvé à siester était plutôt grand, mais de là à le trouver impressionnant, il fallait franchir un gouffre... Quoi qu'il en soit, elle se demandait à présent comment allait réagir son interlocuteur à ces... révélations quant à son apparence.

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Ven 3 Avr 2015 - 17:17


Suis-je donc aussi impressionnant ?



feat Daphné




L'espion laissait son regard parcourir le pelage humide de la belle Dame qui siégeait non non de lui de cause d'un abri bien étroit. Il n'était que trop mal à l'aise, il n'avait pas pour habitude de porter compagnie à une telle forme de raffinée dans ce monde si différent du sien, si étrange du sien. Et pourtant, il s'y sentait à sa place, sans doute cela venait du fait qu'une part de son sang lui venait d'un habitant de cet univers à la fois si proche et si éloigné du sien. Une bourrasque de vent vint arracher ce regard écarlate des poils de Daphné en attirant les prunelles du cornu qui admira la pluie battante, dansante sous un vent à la décadence effrénée. Ce simple spectacle était si admirable aux yeux du mâle, qu'un petit sourire vint naitre sur ses babines qui avaient l'habitude d'afficher qu'une simple grimace, symbole de sa colère intérieur. Impétueux soldat, le voilà qui s'émerveillait d'une simple danse humide, d'un chant qui venait taper le sol rocheux tandis que les tambours longtemps se joignaient à l'orchestre qui explosait hors de cet antre d'infortune.

- Je m'appelle Daphné.

Tel était donc son nom. Il était aussi beau que ce regard rappelant la couleur d'un or éclairé par de fins et timides rayons d'un soleil illuminant un ciel d'Automne. Beauté de la saison aux feuilles tombantes, le canin cornu n'espérait qu'une chose pour la dame : que sa beauté ne la quitte pas autant que les feuilles se dérobant des branches de leur père.

Je... désolée, c'est particulièrement impoli, je suis navrée.

C'était la seconde réponse à une de ses questions. La politesse découlait de ces mots, c'était douceâtre et à la fois plein d'amertume aux oreilles du canin. En effet, ces simples paroles lui rappelaient celles de louves de son monde, Aragony. Désireuses de pouvoir, elles prenaient ce ton afin de se rapprocher de vous pour mieux vous dévorer ... Telle était la loi dans cet univers de démon, dévorer sans que l'autre ne réussisse à le comprendre. Et pourtant, Daphné lui vint raviver de tels souvenirs mais au fond du coeur de glace, le cornu savait que ce n'était dans son attention, après tout, il n'avait rien à offrir. Un pouvoir ? Il n'était Alpha de l'Automne, il n'entrait guère non plus dans la hiérarchie, alors, elle n'avait rien à gagner hors mis qu'un allié. Ils l'étaient déjà pour l'appartenance à un même clan, et ce fut la mèche qui vint cacher la rougeur maladive de la Reine, faisant taire ce sujet qui pouvait provoquer une colère subite à l'imposant espion.

- Eh bien... Ne considère en aucun cas ceci comme une offense, mais tu as un physique bien particulier. Je veux dire, il est rarement permis de croiser un loup doté de bois tels que les tiens, non plus qu'une queue de cette forme et cette envergure.

Ash'Naï plissa légèrement les yeux, son regard rougeoyant d'une ardeur étrange. Il ne savait si compliment était fait ou non. Il ne savait comment il devait interprété cette remarque qui lui avait si souvent faite. Il n'était d'ici, et, il passait beaucoup trop inaperçu ... Aurait-il du demander à un de ces oncles ou tantes démoniaques et prêcheurs, de venir à bout de son apparence telle pour une autre plus " normale " ? Il en venait à se poser la question, bien qu'il n'aurait troqué ses bois pour un simple front dépourvu de ces appendices !

- Les canins de ce monde pensent donc que je ne qu'une être de foire ?

Il fronça les sourcils et se releva lentement. Son poil se hérissait lentement tandis qu'il était obligé de garder un certain fléchissement de ses pattes pour ne pas davantage enrayer ses cornes sur le plafond bas de l'abri de pierre. La colère venait battre dans ses artères, animant ses muscles en leur apportant les nutriments nécessaire à leurs contractions, prêts au combat.

- On peut ajouter à cela aussi que tu dois compter parmi les loups les plus imposants du clan Automnal.

La tempérance et le calme vinrent calmer le géant qui se laissa tomber au sol, se recouchant comme si un poids monstrueux venait de s'appuyer sur son dos, le plaquant contre terre. Il sembla se décontracter sous les yeux de la belle, il avait honte de son comportement et, référence fut le nom de l'action qu'il fit, se redressant à peine, courbant la tête, faisant descendre cornes, tandis que son corps prenait la pause d'un serviteur s'excusant auprès de son seigneur.

- Pardonner mon impolitesse, Dame Daphné. Je me suis mépris sur vos sages paroles.


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Jeu 30 Avr 2015 - 20:37


« Je crus mourir sous ses crocs »


Un brin nerveuse, Daphné tripatouillait toujours ses cheveux, gardant un oeil sur son vis-à-vis pour guetter sa réaction suite à ses paroles. Elle ne se rendait même pas compte que ses gestes créaient actuellement plus de nœuds qu'ils n'amélioraient sa situation capillaire, et de plus en plus de bouclettes volatiles venaient agrémenter les environs de son joli minois. L'une d'elle glissa subrepticement devant ses yeux, et elle était en train de la chasser d'un savant mouvement du chef lorsqu'un brusque geste de son interlocuteur manqua de peu lui causer une attaque.

- Les canins de ce monde pensent donc que je ne suis qu'un être de foire ?

Debout face à elle, immense, menaçant, les yeux emplis de colère, il était encore, encore, encore plus impressionnant. En réalité, la sentinelle était tétanisée de peur, une peur réelle, viscérale ! Ses yeux grands ouverts d'effroi étaient fixés sur la gigantesque stature d'Ash Naï aux pattes duquel elle se sentait se ratatiner. Sans même pouvoir déglutir, elle fut persuadée que dans les secondes à venir, elle serait morte, et ses dernières pensées paniquées furent pour Irina, qu'elle sentait aussi grandement troublée.

Puis sans crier gare, le calme s'en revint, et l'immense loup retomba couché au sol, visiblement apaisé par la justification de la belle. Celle-ci n'en menait pas large, toujours prostrée dans la poussière, le cœur battant à s'évader de sa cage thoracique, ses coups résonnant jusque dans ses oreilles et le bout de ses pattes. La bouche entrouverte, les yeux presque exorbités, elle ne savait pas trop s'il fallait rire ou pleurer de ce brusque revirement d'attitude. Était-il définitivement calmé, ou bien pouvait-elle s'attendre à une autre frayeur..? Voire pire, bien pire...

- Pardonnez mon impolitesse, Dame Daphné. Je me suis mépris sur vos sages paroles.

« Ah ben ça, c'est rien de le dire... Légère méprise... »

Irina semblait se remettre de ses émotions, tandis que Daphné en était encore au stade où elle tâchait de rassembler quelques pensées cohérentes. Les premières à lui venir à l'esprit lui rappelèrent qu'elle se trouvait dans une position assez incongrue, aplatie qu'elle était contre son caillou, les pattes plantées dans la poussière, tendue comme un arc. Et qu'elle devait toujours afficher un air de traumatisme profond, ce qui n'était pas très loin de sa réalité intérieure. Comme sous le coup d'une petite décharge électrique, la belle se redressa après quelques instants de flottement, toussota, et mal à l'aise, se rassit sur son caillou... en essayant de se coller le plus possible à la paroi - glacée, mais tant pis - afin de se trouver le plus loin possible de son interlocuteur.

Cette reprise de contrôle l'amena à poser de nouveau les yeux sur lui, et elle réalisa qu'il lui adressait une sorte de salut plutôt cérémonieux... On appelle ça une révérence, ignare ! Bref, un comportement plutôt inattendu, d'autant qu'il persistait à l'appeler "Dame Daphné" alors qu'un tel traitement n'avait absolument pas lieu d'être, et voilà qu'elle n'en était que plus mal à l'aise ! Mais c'eut au moins le don de la faire sortir de sa torpeur anxieuse et de lui rendre la parole...

- Je... Vous-tu... Enfin je...

Enfin, lui rendre la parole était beaucoup dire. Baissant la tête un instant, la belle laissa échapper un soupir profond pour reprendre possession de ses moyens, et releva un regard plus déterminé et assuré sur Ash'Naï.

- Inutile de se formaliser pour ça, il n'y a pas eu de... de mal, après tout. Les yeux jaunes de la sentinelle plongèrent dans ceux, écarlates, de son vis-à-vis, et elle sentit les rougeurs remonter sur ses joues. Elle avait à présent une furieuse envie de le vouvoyer... Ne sois pas si... respectueux, enfin cérémonieux... Comment dire, je ne mérite pas cette attitude si noble !

De plus en plus mal à l'aise, Daphné se tourna à demi dans un mouvement vif, faisant à présent face à l'entrée, et se remit à fourrager dans sa crinière bleue qui achevait de sécher, à présent constellée de poussière et de débris rocailleux. Son regard se relevait de temps à autre vers la pluie, qu'elle maudissait intérieurement, puis replongeait vers ses pointes et l'activité incessante de ses pattes. Dame Daphné, Dame Daphné... Dans un sens, c'était aussi troublant et déplaisant qu'assez gratifiant, si on appréciait les mœurs médiévales. Ce loup lui montait de plus en plus la tête, pourvu que la pluie cesse bientôt de se déverser sur leurs terres, et tant pis pour les bains de boue qu'elle devrait affronter, elle partirait au plus vite !

Tandis qu'elle s'activait toujours, tâchant d'oublier la présence de son imposant compagnon d'infortune pluviale, un déclic se fit dans sa tête, et stoppa net ses mouvements. Se redressant, la belle cogita un instant, et la diatribe furieuse d'Ash'Naï lui revint en mémoire : "Les canins de ce monde pensent donc que je ne suis qu'un être de foire ?" ... "Les canins... de ce monde" ?? Qu'est-ce que signifiaient ces paroles pour le moins étranges ?! La curiosité intriguée prenant la place de la crainte, l'automnale tourna la tête vers le loup cornu dans un ravissant ballet de boucles bleues, son minois affichant une perplexité un peu méfiante. Elle voulait savoir.

- Excuse-moi mais... C'est indiscret de ma part, mais tu as dit... "les canins de ce monde" ? Qu'est-ce que ça veut dire, de ce monde ?

Elle n'osait pas poursuivre et lui poser la multitude de questions qui commençaient à déferler dans son esprit et lui brûler la langue. Venait-il d'un autre monde ? D'où ? Quand, comment ? Que faisait-il ici ? En tout cas, s'il était réellement issu d'une autre dimension, elle s'expliquait mieux la présence de ses attributs inhabituels - et peut-être son aura aussi. Tout ce qui lui importait alors, c'était qu'il soit venu en paix, et que sa question n'allait pas la mettre en danger. Le souvenir d'Ash'Naï dans une colère noire revenant danser devant ses yeux, elle préféra ajouter d'une voix moins directe, détournant les yeux quelques secondes pour afficher un air fautif.

- Navrée, ça ne me regarde pas du tout, cette curiosité est mal placée.

Ses yeux jaunes oscillaient entre ses cheveux et le loup beige, et elle tâchait de contenir la curiosité dévorante qui menaçait de briller dans son regard. Elle espérait secrètement que malgré ses derniers mots, son compatriote ne verrait pas d'objection à lui raconter un peu cette histoire de monde... Ou bien qu'il ne se mettrait pas en colère pour la punir de cet affront.

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Mer 17 Juin 2015 - 11:50


Le passé nous obscurcit et nous noie



feat Daphné



Le ballet des Morts. C'était ainsi que le démon nommait les évènements à l'extérieur de cet abri d'infortune. Malgré le manque des tambours provoquer par les orages, la pluie semblaient les remplacer dans sa chute rapide et bruyante quand elle vint à toucher le sol. C'était impitoyablement beau. Le mâle cornu regardait lança un regard vers l'extérieur, comme si une chose l'avait perturbé, juste après cette révérence et qu'il s'en était relevé, la louve formulant l'inutilité de ce geste alors que mal n'avait été fait. Elle se trompait aux yeux du cornu mais, il ne laissa aucun mot sortir de sa gueule. Il estimait beaucoup sa compère qu'il ne voulu la vexer avec de nouveaux propos qui auraient pu les faire se "disputer" dans cette cage caverneuse. Il posa son doux regard acéré de rougeur sur la belle.

- Ne sois pas si... respectueux, enfin cérémonieux... Comment dire, je ne mérite pas cette attitude si noble !

Comment ne pas l'être quand une Dame ressemblant à la Noblesse de son Monde se trouvait devant lui ? Certes elle n'avait les cornes, symbole de puissance selon leurs développements dans l'univers d'où il venait, mais, elle aurait très bien pu demander aux Passeurs de Temps de lui offrir un corps dépourvu de la moindre richesse d'Aragony, un corps d'un loup tout simplement "banal". Il ne pipa encore mot, détournant un instant le regard, pour de nouveau le poser vers la seule sortie de leur cachette. La pluie battait, le mâle se sentait inéluctablement attiré vers elle, son affinité avec l'eau agitant quelque chose au fond de lui. Ses yeux se fermèrent quelques instants. Le néant l'envahit tandis que ses paupières lui faisait un abri hermétique contre la bourrasque de vent qui vint le percuter, dérobant la louve de cette prise par son corps de guerrier. Il se revoyait, vagabondant. Il revoyait son frère riant sur de quelconques carcasses, fixant son cadet, souriant. Il se revoyait dans la grotte où son affinité pour l'élément liquide fut prouver. Les Ténèbres revinrent et la vit. Silencieuse, lente, elle dégringola dans la pénombre avant de la toucher mystérieusement, disparaissant en elle, provoquant des vagues par sa chute dans ce qui était devenue de l'eau.
Le cornu rouvrit soudainement les yeux, au moment précis où la goutte disparue complètement dans l'eau noire. Etrange pensée qui venait de le hanter, il lança un dernier regard en direction du déluge qui lui rappelait bien des choses, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Il s'ébroua légèrement puis il fixa la Belle qui ne semblait avoir vu son instant d'absence, elle-même perdue dans ses pensées ou ses peurs de ce qu'elle venait de voir de lui. Il lui présenterai milles excuses, il courberait l'échine, il irait jusqu'à cueillir les plus belles fleurs de Four Seasons, jamais cela ne pourra faire oubliée à Daphné ce qu'elle venait de voir, son aura démoniaque agitée, prête à dévorer force et âme de l'automnale. Une part du démon s'était réveillée, les propos précédents de la Dame l'avait ramené à la raison d'une manière dont il en ignorait la signification mais, il se devrait de la remercier un jour.

Dans un mouvement que trop rapide, accompagnée par une magnifique cascade animée de cheveux bleus foncés, Daphné se retourna vers lui, elle qui restait bien collée contre un rocher de cette béante gueule caverneuse. Elle semblait être animée non de peur, d'autres sentiments négatifs. Non, la curiosité illuminait son regard doré. Quelle était donc la raison de ce ballet de flammes curieuses ?

- Excuse-moi mais... C'est indiscret de ma part, mais tu as dit... "les canins de ce monde" ? Qu'est-ce que ça veut dire, de ce monde ?

Les oreilles du mâle se plaquèrent sur son crâne, en arrière. Mais le regard de la belle devint fuyant un instant puis elle se pressa de rajouter :

- Navrée, ça ne me regarde pas du tout, cette curiosité est mal placée

Pour la première fois, le visage du mâle sembla fondre sous la glace ou la pierre qui enfermait son expression rageuse. Il lâcha un soupire. Combien de fois continuerait-il à faire la même erreur ? De nombreuses fois, il en avait bien peur. Son expression redevint dur, il venait de montrer un tout autre visage à l'automnale, plus doux et plus habité d'expression. Il se ressaisit et fixa la louve. Il mit un petit temps puis il se lança.

- Je ne viens pas de ce monde, de cet univers. Votre système solaire n'est le mien.

Il hésita de nouveau. Devait-il en dire plus ? Oui, la curiosité de sa compagne de clan serait toujours présente, il était que trop bref. Ash'Naï reprit ses explications, fixant au delà de la grotte, là où la pluie dansait.

- Je suis un Aragonyen, Ash'Naï Vincentius, ou Rasnien selon si nous prenons le nom de ma mère ou de mon père. Sur cette planète d'un autre système solaire, tout est différent. L'air est plus propre sauf dans mon royaume où les volcans incendient nos gorges. Je suis né d'une union particulière, faisant de moi un être de deux mondes mais qu'importe que je sois bâtard, ce n'est guère le vif du sujet.

Le temps semblait offrir une langue bien pendue au cornu.

- Aragony n'est autre le monde que vous nommé Enfers. Mais le mot n'est exact. Nous ne sommes ni tout blanc ni tout noir, ainsi, nous ne sommes ni Démon ni Ange, nous sommes les deux bien vous préfériez dissocier les deux entités, Paradis et Enfers. Mais beaucoup ont davantage la manie de nous appeler Démon car nos cornes trônent fièrement sur nos tête qu'importe si nous penchons davantage vers le Mal et les Vices que vers le Bien et les Vertus. Je ne sais trop pourquoi mais chaque être de ce monde veut absolument dissocier ces deux notions qui ne sont en faite qu'une. Un loup des plus gentils peut être le plus malin et dangereux de tous, alors qu'un psychopathe peut se montrer clément dans certains actes.

Il se rendit compte, qu'une fois de plus, il exposait une théorie et sa pensée qui n'avait sa place dans leur discussion.

- Je vous demande pardon pour cette divagation.

Il se recoucha confortablement, se calant bien, la tête haute, ses bois s'inclinant légèrement vers l'arrière, faisant en sorte qu'ils ne puissent râper le plafond rocheux.

- Nous ne pensons et agissons nullement pareil qu'ici. Dès qu'il y a un problème, le choix est raide : nous brandissons étendards et les cors résonnent. La guerre est déclarée. Il n'y a que le neuvième continent qui ne prend guère part, au que pour stopper les disputes de nos Rois et Reines. Vous devez vous demander comment j'ai fais pour atterrir dans ce monde ... C'est simple, enfin d'une certaine manière. Ce fut long mais j'avais besoin de le retrouver, mon père. Il est dans cet univers, d'où le fait que je puisse m'adapter à l'air ambiant. J'ai demandé à mon Oncle du Temps et de l'Espace son aide. Je n'étais de son royaume, j'étais sous les ordres d'Asmodée, ma mère était le Démon de la Luxure, ennemi à mon belliqueux oncle, mais ce fut ce dernier qui me permis de venir dans ce monde. Si mon frère ne voulait retrouver notre géniteur, je savais que cela était de mon devoir. J'ai abandonné les miens, je ne dois t'être plus qu'un simple parjure ...

Les mots d'Ash'Naï, ces derniers, semblèrent davantage adresser à lui. Il ignorait que la Belle l'écoutait encore, il avait comme si il discutait avec un des siens, un Aragonien aussi perdu que lui dans ce monde. Son regard se perdit dans le vide, tant de mystère et de noirceurs semblèrent habiter le mâle davantage qu'il ne semblait en avoir avoir de délier sa langue.

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Ven 19 Juin 2015 - 16:29


C'était mal le connaître


Pendant un court instant, Daphné crut qu'elle allait défaillir, ou pire, tomber raide morte. Elle commençait à regretter d'avoir posé une question si personnelle à son compagnon de caverne, et l'attente commençait à la torturer lentement. Et s'il s'énervait ? Et s'il l'attaquait ?? Et s'il souhaitait la punir de son impudence ???

« Respire, s'il voulait te tuer, tu serais déjà morte. »

Effectivement, vu comme ça, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter... La Sentinelle n'en revenait pas de la maîtrise de soi de sa conscience, et risqua un nouveau coup d’œil vers Ash'Naï pour estimer les dégâts lorsqu'elle l'entendit soupirer. A sa grande surprise, il n'avait pas l'air en colère. Mieux, il lui sembla pendant un moment... Elle ne savait comment décrire ça. Mais il lui parut moins intimidant, plus avenant, comme s'il avait laissé tomber un masque pendant quelques instants. Ce fut de courte durée, mais au moins, lorsqu'il releva le regard et prit la parole quelques instants plus tard, il n'avait pas l'air de vouloir la manger.

- Je ne viens pas de ce monde, de cet univers. Votre système solaire n'est le mien.

Sous le choc, Daphné ouvrit de grands yeux, incapable de dévier son regard de son interlocuteur, qui lui s'était détourné vers la pluie. Était-il en train de se moquer ? Non, il avait l'air bien trop sérieux pour ça. De plus, ça pouvait expliquer ses attributs, et elle connaissait aussi l'existence de portails vers d'autres mondes... Mais elle ne pouvait s'empêcher d'être surprise. D'autant que si il était issu d'un autre système solaire, il devait venir de très, très loin d'ici.

- Je suis un Aragonyen, Ash'Naï Vincentius, ou Rasnien selon si nous prenons le nom de ma mère ou de mon père. Sur cette planète d'un autre système solaire, tout est différent. L'air est plus propre sauf dans mon royaume où les volcans incendient nos gorges. Je suis né d'une union particulière, faisant de moi un être de deux mondes mais qu'importe que je sois bâtard, ce n'est guère le vif du sujet.

Captivée, la belle gardait ses prunelles jaunes dardées sur lui, buvant littéralement chacune de ses paroles. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui en dise autant, et en même temps tout ce qu'il racontait la fascinait au plus haut point. Curieux, pour une louve qui n'osait qu'exceptionnellement quitter ses terres natales ! Mais le monde que décrivait le cornu semblait tellement surréaliste et différent de celui qu'elle connaissait qu'elle avait l'impression qu'il lui contait une histoire. Toujours assise sur son caillou, mais à présent inconsciemment penchée vers Ash'Naï, Daphné se montrait très attentive à ce qu'il disait.

- Aragony n'est autre le monde que vous nommez Enfers. Mais le mot n'est exact. Nous ne sommes ni tout blanc ni tout noir, ainsi, nous ne sommes ni Démon ni Ange, nous sommes les deux bien que vous préfériez dissocier les deux entités, Paradis et Enfers. Mais beaucoup ont davantage la manie de nous appeler Démons car nos cornes trônent fièrement sur nos têtes, qu'importe si nous penchons davantage vers le Mal et les Vices que vers le Bien et les Vertus. Je ne sais trop pourquoi mais chaque être de ce monde veut absolument dissocier ces deux notions qui ne sont en fait qu'une. Un loup des plus gentils peut être le plus malin et dangereux de tous, alors qu'un psychopathe peut se montrer clément dans certains actes.

La Sentinelle fronça légèrement les sourcils, concentrée. Les révélations de son vis-à-vis la stupéfiaient, et une part d'elle-même refusait de reconnaître pour vrais ses dires. Il venait des Enfers ? Les Enfers étaient donc comme il le décrivait ? Cela remettait en cause tellement de croyances ancrées depuis des millénaires que la belle en eut le tournis.

- Je vous demande pardon pour cette divagation.

Secouant ses belles boucles bleues dans un élégant signe de dénégation, Daphné aurait aimé l'informer qu'elle ne lui en voulait pas de cette digression au contenu spectaculaire, mais elle était actuellement à court de mots, de voix, presque même de pensées. Elle n'aurait jamais imaginé que sa bête question curieuse susciterait un tel tournant dans leur discussion. Dans un sens, elle était éberluée face aux origines de son compatriote à cornes, mais aussi...

« Tu peux te l'avouer, je le sens à des kilomètres... »

D'accord, c'est vrai que d'un autre côté, elle était aussi assez satisfaite de bénéficier du privilège de la révélation des origines d'Ash'Naï. Rien que ça. Elle n'aurait jamais imaginé non plus qu'il vienne d'aussi loin et d'un monde aussi étrange et perturbant, mais tendit l'oreille lorsqu'il reprit la parole, se penchant encore un peu plus en avant vers lui.

- Nous ne pensons et agissons nullement pareil qu'ici. Dès qu'il y a un problème, le choix est raide : nous brandissons étendards et les cors résonnent. La guerre est déclarée. Il n'y a que le neuvième continent qui ne prend guère part, au que pour stopper les disputes de nos Rois et Reines.

Daphné réprima un frisson. Voilà qui pouvait assez bien justifier d'une part la prestance du loup, d'autre part son caractère un peu... intempestif ? Sa fureur précédente lui revint en mémoire, et elle se le figura très bien entouré du chaos de la guerre. Le monde duquel il était issu ne devait décidément pas être de tout repos...

- Vous devez vous demander comment j'ai fais pour atterrir dans ce monde ... C'est simple, enfin d'une certaine manière. Ce fut long mais j'avais besoin de le retrouver, mon père. Il est dans cet univers, d'où le fait que je puisse m'adapter à l'air ambiant. J'ai demandé à mon Oncle du Temps et de l'Espace son aide. Je n'étais de son royaume, j'étais sous les ordres d'Asmodée, ma mère était le Démon de la Luxure, ennemi à mon belliqueux oncle, mais ce fut ce dernier qui me permis de venir dans ce monde. Si mon frère ne voulait retrouver notre géniteur, je savais que cela était de mon devoir.

La Sentinelle plissa ses yeux dorés, tout à sa concentration pour suivre le récit du grand loup. Des noms, des démons, un père, des univers, un oncle du temps... La belle nageait quelques peu dans le brouillard, mais elle se sentait pourtant incapable de réfuter le moindre propos d'Ash'Naï. Tout dans sa physionomie interdisait de seulement le penser menteur, tant il lui semblait se livrer avec sincérité.

- J'ai abandonné les miens, je ne dois être plus qu'un simple parjure ...

Ses derniers mots, prononcés en aparté, confirmèrent ce que Daphné pensait déjà, que le récit était authentique, et que les conséquences avaient quand même dû affecter le cornu, tout démon ou impressionnant qu'il soit. Assise toute droite sur son rocher, Daphné le percevait différemment à présent. Elle voyait toujours un être massif et certainement très puissant en face d'elle, mais il lui semblait plus... accessible ? Maintenant qu'elle connaissait des bribes de son histoire - elle ne pourrait pas prétendre avoir tout compris, certaines notions lui échappaient tout de même - elle se sentait comme plus proche de son compatriote.

Le silence s'installa entre eux, la belle ne sachant trop quoi dire après une telle histoire, et n'osant même pas rompre ce petit moment de sérénité. Car oui, curieusement, voilà qu'elle se sentait moins effrayée et intimidée par Ash'Naï, et plutôt stupide d'avoir été une telle chochotte un peu plus tôt. Ce grand loup gagnait sûrement a être connu. Et elle avait aussi, dans un sens, une légère explication de son comportement respectueux vis-à-vis de son humble personne...

- Je... je ne me doutais pas que tu venais de si loin. Merci en tout cas d'avoir répondu à ma question...

Elle ne savait quoi ajouter. Sa propre vie, en comparaison, lui paraissait tellement insignifiante, tellement banale ! Peut-être qu'elle pouvait en prendre de la graine... Elle n'avait pas à se montrer si craintive face aux autres, à cacher ses différences. Le cornu ne s'en gênait pas, bien qu'il soit, il est vrai, d'un gabarit très différent. La belle se souviendrait de cette journée et de cette rencontre, ça au moins c'était sûr ! Avisant la pluie qui tombait toujours à l'extérieur, elle reprit, après s'être éclaircit la voix.

- Je suis contente d'en apprendre un peu plus sur toi, je me rends compte que j'ai pu mal te juger... Comme quoi l'ignorance est aussi une forme d'arme, ou de faiblesse... Quoi qu'il en soit... J'espère que tu as pu trouver ce que tu cherchais dans ce monde.

D'un geste distrait, elle glissa une patte dans sa longue chevelure, chassant quelques feuilles et autres poussières. Son regard se perdit dans la contemplation des pierres sous les pattes d'Ash'Naï, tandis qu'elle ruminait pour elle-même les paroles de ce dernier. Comme quoi, même en étant un preux guerrier, on pouvait, par ses choix, ne pas tout réussir...

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Lun 29 Juin 2015 - 11:13


Deux pas vers le passé ...



feat Daphné




La belle aux boucles foncés l'avait écouté jusqu'au bout, le canin le savait, même les derniers mots qu'il avait prononcé comme s'adressant à un Aragonien bannis ou fuyard de leur monde en sang. Le cornu laissa de nouveau glisser son regard vers l'extérieur, écoutant le doux ronronnement de la pluie battant le sol avec force comme dans une caresse lorsqu'elle coulait des rocs qui se dressaient face à elle. Ce spectacle plongea le canin dans une sombre torpeur, il se revit, plus jeune, son armure d'or et d'argent couvrant ses muscles plus robustes par les guerres incessantes. Il se revoyait, dans des yeux qui n'étaient les siens, se dresser fièrement sur le promontoire de ses terres, à l'extrémité nord avec les terres inconnues, ou plutôt, celles qui envoyaient créatures immondes à son peuple mais aussi aux royaumes voisins. Il s'en était allé seul affronter son ennemi : un serpent géant au crâne dégarnit de la moindre chair et muscle, aux écailles d'un vert émeraude faisant envie aux avars des royaumes. Le loup s'était approché du ravin et il avait hurlé combat envers le monstre. Ce dernier s'en était sorti des eaux, les fondant dans un hurlement strident qui sembla faire frémir la roche elle-même sur laquelle son adversaire se dressait. Grand, il dut cependant utilisé ses griffes, ou plutôt ses pattes ressemblant à celles d'une scolopendre, pour gravir les mètres les séparant de sa proie. Le Démon se dressait alors là, prêt à sauter dans le vide pour toucher cet amas écailleux qui venait à lui, mais il ne fit rien, reculant, laissant son ennemi approcher et sortir de sa cachette ...

- Je... je ne me doutais pas que tu venais de si loin. Merci en tout cas d'avoir répondu à ma question...

Le cornu tourna la tête vers son interlocutrice, le regard lointain aux scènes de combat qui s'y reflétait. Il l'écoutait comme son souvenir lui bouchait les oreilles. Il s'abreuvait de ses mots comme il en oubliait rapidement la signification. Son esprit était ravagé par le présent et le passé, la bataille faisait rage tandis que sur ses pattes arrières, il bondit en direction du serpent. Réalité et rêve s'entrelaçaient si bien que ses pattes arrières eurent un petit mouvement, bien qu'elles étaient clouées au sol. Ses muscles roulèrent sous sa fine peau. Il allait lui répondre mais, elle poursuivit après un petit temps de silence.

- Je suis contente d'en apprendre un peu plus sur toi, je me rends compte que j'ai pu mal te juger... Comme quoi l'ignorance est aussi une forme d'arme, ou de faiblesse... Quoi qu'il en soit... J'espère que tu as pu trouver ce que tu cherchais dans ce monde.

Ces mots le rappelèrent à la réalité : il était loin de son combat. Il avait triomphé de cet adversaire bien que lorsque le serpent rendait son souffle, il l'emporta de ses griffes dans la gueule béante des vagues qui regardaient se spectacle. Le sang avait coulé et la Mort avait frappé. Le mâle se surprit à écarquiller les yeux après avoir chassé ce souvenir épique. Il ne devait regarder le passé, mais l'avenir. Une vie et les espoirs se plaçaient vers le futur et non vers les souvenirs ! Ash'Naï se déçu lui-même à ressasser autant ce qu'il avait fait, sans doute que la belle automnale avait rouverte des plaies qui n'avaient pu se fermer malgré le temps, des cicatrices toujours présentes qu'on ne pouvait dissimulé. Le cornu se sentit bien faible en cet instant, mais il se ressaisit de nouveau, son regard devenant plus dur que précédemment. Ses yeux montrèrent que la colère soudaine n'était adressée à sa compagne d'infortune dans cet abri, mais à lui-même.

- J'ai pu trouver ce que je recherchais mais, pour cela, j'ai du tué de ma propre famille.

Ses mots étaient plein d'amertume et de rage. Il se souvient du visage de sa tante, de Walpurgis, riant et attendant de pouvoir amener à bien son but : tuer Lucian, tuer le père du cornu. Ce danger, il l'avait perçu depuis Aragony et il était apparu sur ces terres. Il n'avait encore de clan, il n'était qu'un solitaire, sans attache, sans réel objectif hors-mis de protéger son géniteur. Il se remémora la surprise de sa belliqueuse ennemie qui avait encaissé son premier coup. Surprise, effrayé, effarée, elle avait demandé comment il pouvait être dans ce lieu, mais, la voix du mâle tonna, imposant le silence.

- J'ai tué ma tante, une printanière.

Ses yeux se posèrent ou plutôt semblèrent s'incruster dans ceux de l'automnale. Le mâle semblait s'en vouloir comme il ne semblait ne rien regretter. Il était Ange et Démon, mélange de bonté et de cruauté, et ses décisions semblaient toutes être prise tandis que deux parts de lui se faisaient la guerre. Ash'Naï l'avait compris, il était faible et ignare du fonctionnement de ce monde. Il tuait comme si il était toujours à Aragony.  

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Jeu 2 Juil 2015 - 22:01


Peut-on seulement le comprendre entièrement ?


Bien qu'Ash'Naï lui semblât un brin plus accessible maintenant qu'elle connaissait une part de son histoire, Daphné ne put s'empêcher de tressaillir face à la colère qu'elle lut dans ses yeux lorsqu'il tourna son regard carmin vers elle. Cette émotion forte ne lui semblait pas destinée, mais voir un tel éclat dans les prunelles couleur de sang de son vis-à-vis n'était pas fait pour la rassurer. Tant qu'il ne se laissait pas emporter par de brusques sautes d'humeur cependant, il devenait tout à fait fréquentable. A condition d'apprécier de parler de mondes parallèles et éloignés, et d'avoir un goût pour les histoires fantastiques, quoi qu'un poil macabres.

« Et limite invraisemblables, bien qu'il soit difficile de remettre ses paroles en doute ! »

Pendant un court instant, le ventre de la Sentinelle se noua à l'idée que son compatriote ait pu entendre ou percevoir la pensée de sa conscience. Si l'on mettait en doute son histoire, il n'apprécierait certainement pas ! Mais en le voyant rependre la parole sans broncher - seulement paré de ses prunelles emplies de colère - elle se rassura sur ce point, et l'écouta attentivement.

- J'ai pu trouver ce que je recherchais mais, pour cela, j'ai dû tuer de ma propre famille.

Pour le coup, Daphné eut du mal à respirer. Tuer... sa propre famille ? C'était quand même une faute grave au regard des dieux et de leurs lois, mais qu'en était-il pour son vis-à-vis, issu d'un autre monde, et presque un dieu lui-même ? Ou bien un Ange, ou bien un Démon, elle n'aurait su le dire. Elle essaya de s'imaginer tuant les siens... Cette seule idée fit glisser un frisson le long de son dos, et elle s'ébroua pour chasser la désagréable sensation. Elle n'avait plus d'affinités avec ceux qui furent sa famille, loin de là, mais de là à les tuer... il y avait un fossé, voire un gouffre. Ils étaient de son sang, elle ne pourrait pas les tuer, ne serait-ce que par honneur. Mais en même temps, elle se dit que pour en venir au meurtre, le coupable - et victime de Ash'Naï - avait dû commettre lui-même une faute grave.

La belle posa ses yeux sur le cornu. Visiblement, le souvenir de cette mise à mort ne figurait pas parmi les meilleurs moments de son existence, ce qu'elle comprenait parfaitement, et qui, au final, la rassurait un peu. S'il avait affiché une sorte de plaisir malsain en évoquant cet épisode, pour sûr, pluie ou pas pluie, elle aurait pris la fuite sans même lui accorder un salut de politesse.

- J'ai tué ma tante, une printanière.

Cette révélation mit la Sentinelle un tantinet mal à l'aise ; non pas parce qu'il s'agissait de sa tante, et encore moins parce qu'elle était printanière, mais elle ne savait que penser du ton utilisé par son compatriote, et du ressenti de celui-ci par rapport à son acte. Ash'Naï demeurait un loup très énigmatique, et elle devina qu'il lui serait impossible de jamais tout découvrir de son passé. D'ailleurs, elle ne savait pas trop si elle en avait envie ou non... En tout cas, le regard insistant qu'il posait sur elle contribuait à augmenter sa gêne, et elle détourna ses yeux jaunes vers l'extérieur, histoire d'y puiser un peu de fraîcheur et de se changer les idées. Ainsi, il avait tué sa tante. Une printanière, mais tout de même, un membre de sa famille... Daphné avait un peu de mal à se faire à cette idée. Il paraissait si calme par rapport à ça, hormis la haine qui habitait ses prunelles ardentes...

Le premier choc passé, la curiosité revenait la ronger de ses petites dents aiguës... La belle voulait comprendre quel crime avait puni la mort de la tante d'Ash'Naï, voulait savoir ce qu'elle avait fait pour mériter un destin aussi funeste. Mais était-ce prudent, raisonnable, ou même seulement convenable de le demander ? Elle ne voulait pas essuyer une nouvelle vague de colère, bien que son vis-à-vis n'y semble plus enclin.

« Je serais toi, je la bouclerais sur ce sujet et je passerais à autre chose... »

Mais c'était bien là le problème, elles avaient beau partager un esprit et des pensées, leurs caractères étaient pourtant bien différents. Et si Daphné n'était pas non plus téméraire de nature, elle était curieuse, et puisait un peu de confiance et d'assurance dans la discussion qu'elle tissait avec l'espion.

- Je suis navrée que tu aies dû en venir à une telle extrémité... La belle laisse planer un court silence avant de relever les yeux vers lui. Si je puis me permettre... Qu'avait-elle fait pour recevoir ce châtiment ?

Voilà, elle s'était lancée, le sort en était jeté ! Affichant une mine grave, elle gardait tant bien que mal son regard plongé dans celui du cornu, fasciné par leur intensité et leur profondeur. Elle réalisa que même si elle lui parlait depuis déjà un bon moment, elle ne connaissait presque rien de lui, son caractère, ses faiblesses - si tant est qu'il en avait - ou ses rêves... Il lui restait beaucoup à apprendre, mais d'un côté... étrange, c'était comme si elle avait envie d'en savoir plus sur lui, comme s'il l'attirait dans une sorte de fascination étrange pour toute sa personne... Jamais encore elle n'avait ressenti ça pour un loup, pas même ses autres compatriotes ou ceux qu'elle connaissait le mieux. Mais d'un autre côté demeurait cette crainte de le voir de nouveau en colère, et peut-être aussi de le décevoir ou de le lasser... De peur d'en être réduite à cette situation, elle se redressa pour s'empresser de reprendre.

- En fait, ne te sens pas obligé de répondre ! J'ai déjà abusé de ta patience avec toutes mes questions, et je puis comprendre que tu n'aies pas envie de reparler de ça...

En réalité, c'était peut-être ce qu'elle redoutait le plus : qu'il soit lassé de sa compagnie et de sa curiosité insatiable, qu'il la rejette comme les autres. Daphné ignorait pourquoi, mais elle sentait qu'un rejet de la part d'Ash'Naï lui coûterait plus que celui de n'importe qui d'autre... C'est pourquoi elle voulait tout faire pour lui être agréable, aussi curieux et inhabituel que cela soit pour elle.

- Je me disais juste que pour mériter la mort, son crime avait dû être odieux.

Elle baissa la tête, se sentant penaude. Autant elle détestait se voir réduite à cet état-là, autant pour le coup, elle se sentait légèrement ridicule face au cornu, et ne pouvait s'empêcher de s'en cacher. Un nouveau coup d'oeil dehors lui apprit qu'il pleuvait encore et toujours, quoi qu'avec peut-être un peu moins d'intensité. Son regard perdu dans l'admiration de tous ces traits d'eau parallèles, si semblables les uns aux autres, se suivant sans discontinuer, elle reprit d'une voix plus faible, comme pour se justifier de sa curiosité.

- Tout ce que tu m'as raconté était tellement nouveau, tellement inattendu, j'ai trouvé ça... intéressant n'est pas vraiment le mot adapté, mais ton histoire m'a touchée. C'est pour ça que les détails m'intriguent...

Un fin sourire mélancolique naquit sur ses lèvres, et la belle secoua ses boucles bleues, décontenancée par ses propres mots. Voilà qu'elle se mettait à dire n'importe quoi ! Fixant ses pattes, elle reprit d'une voix encore plus basse, espérant se faire oublier d'Ash'Naï.

- Ce n'est pas très important de tout savoir.

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Lun 6 Juil 2015 - 11:13


Colère amère de deux gouffres



feat Daphné


Le mâle commençait peu à peu se perdre entre deux dimensions. Le passé le trainait vers dans un gouffre à la gueule béante où les morts qu'il avait provoqué essayait de l'attraper ... A l'opposé, un ciel dégagé qu'était le présent essayait de le faire revenir, par les paroles de la belle qui partageait l'abri d'infortune sous cette pluie battante. De tous les combats, c'était sans doute le plus dur, le plus long. Il se souvenait de tout ... Le visage de sa tante, choquée lorsqu'il lui sectionna la gorge, la surprise d'un jeune louveteau qu'il avait du tué après une mission. Les expressions choquées de ceux à qui il offrait la mort lui revenaient, dans d'atroces hurlements. Son regard se baissa vers ses pattes et, comme prit d'une hallucination, il ne vit plus le beige qui les caractérisait avec le gris et le marron. Il ne voyait plus que le sang qui l'entachait, remontant jusqu'à ses épaules. Il retrouvait le cout métallique de ce nectar de vie dans sa bouche, il se souvint de la colère qu'il avait toujours éprouvé lorsqu'il tuait. Etait-elle le fruit de son incapacité à combattre les ordres apposés dans sa tête par son frère ? Ou bien, parce qu'au fond de lui, il jugeait les condamnés qu'il achevait ? Il n'aurait pu dire, ses souvenirs se mélangeant, ignorant qui avait fait quoi, qui il avait tué sur un coup de tête de son ainé, qui il avait tué pour avoir violer des louves, qui il avait tué pour avoir volé un simple bout de viande d'une carcasse destinée à la noblesse ...

- Je suis navrée que tu aies dû en venir à une telle extrémité... Si je puis me permettre... Qu'avait-elle fait pour recevoir ce châtiment ?

Cette question extirpa le cornu de la bataille entre passé et présent. Il la regarda de nouveau, plongeant son regard écarlate dans le sien. D'une manière qu'il ne put expliquer, il se sentit comme lavé de ses péchés, bien qu'ils existaient toujours. Le sang qu'il avait vu sur ses pattes semblèrent voler en éclat, ne devenant que de fines particules dans l'air, dispersées et avalées par le vent qui s'engouffra dans l'abri. Les oreilles du mâle se baissèrent quelque peu. Il allait s'énerver mais à quoi bon ? Etait ce la faute de la dame de la tanière si il avait du tuer ? Non, elle ne lui rappelait que de vieux souvenirs.

- Je me disais juste que pour mériter la mort, son crime avait dû être odieux.

Il ne pouvait quitter des yeux la belle. Il ne connaissait rien d'elle, il était avare de découvrir ses peines et ses crimes, d'une certaine manière, elle le fascinait, elle qui avait tenu bon face à sa colère, elle qui osait lui demander de vilaines choses. Sa curiosité était maladive, mais au moins, elle permettait au canin cornu de se libérer d'un certain poids, celui de ses crimes et de son passé peu commun. Il ne pouvait lui en vouloir.

- Tout ce que tu m'as raconté était tellement nouveau, tellement inattendu, j'ai trouvé ça... intéressant n'est pas vraiment le mot adapté, mais ton histoire m'a touchée. C'est pour ça que les détails m'intriguent...

Elle semblait vouloir s'excuser d'avoir poser une telle question à un être qui s'énervait pour un rien. Cette pensée sembla comme arracher un fin sourire au cornu. Ash'Naï se leva, tandis qu'elle fixait ses pattes et murmura que ce n'est pas important de tout savoir. Le loup n'était d'accord avec elle, mais ce serait un idéal de penser tout savoir de l'autre canin, une simple utopie que beaucoup pourchassait, désireux de tout connaitre sur leurs amis ou leurs amours, mais, parfois, il vaut mieux ne pas tout connaitre, parfois la vérité n'est qu'un simple poignard destinée à faire souffrir plus que n'aurait pu l'être un mensonge bâti.

- Elle a tué et détruit bien des clans. Elle voulait mon père et sa peluche pour une raison que j'ignore.

Son sourire illusoire sembla s'estomper. Il se releva, ses cornes claquèrent le plafond rocheux dans un bruit quelque peu douloureux à entendre. Il s'avança vers la belle. Colère le tenait-elle en amour pour le faire abattre cette louve ? Ce ne fit le cas, il se coucha simplement à peu plus d'elle, la regardant tandis que son regard restait baissé.

- Vous ne devriez pas garder autant la tête basse, Daphné.

C'était bien la première fois qu'il la nommait ainsi malgré le temps passé en sa compagnie dans cet abri qui les cachait des traits droits de la pluie.

- J'ignore beaucoup de choses sur ce monde ... Pourriez vous m'en parlez ? J'aimerai davantage connaitre vos moeurs, traditions et puis ... Il marqua un silence, son regard se détournant de la dame à ses côtés, pour se poser vers l'extérieur où les cieux semblaient refréner leurs pleurs. Sur vous.

Si il avait avait été capable de rougir, il savait que du rouge aurait parsemé son pelage beige mais dans sa tête, il ne faisait que poser une question pour savoir si la demoiselle était digne d'une confiance aveugle, si elle serait tenir sa langue sur ce qu'il était, d'où il venait. Elle était la première à qui il en confiait autant. Il n'aurait sans doute du lui en dire autant, il n'aurait pas du, ignorant tout d'elle et pourtant, c'est d'un naturel sans pareil qu'il avait confié son passé, et un peu de ses sentiments, de ses peines. Il devait rédemption, il ne savait comment. Cette question lui torturait l'esprit mais en sa compagnie, sa croix semblait s'être allégée.

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Mer 22 Juil 2015 - 14:43


J'aimerais apprendre à te connaître


Daphné gardait obstinément ses yeux jaunes posés sur ses pattes, jouant rêveusement avec un débris de roche du bout des griffes. Était-elle allée trop loin ? Voulait-elle vraiment tout savoir de son compagnon de grotte ? Allait-il s'énerver pour l'outrecuidance de sa curiosité ? Les questions fourmillaient dans sa têtes, mais elle n'osait pas relever le museau pour observer le cornu et juger de sa réaction. Mieux valait se faire oublier, qu'importe qu'il réponde ou pas ? Leur discussion semblait déjà l'avoir plongé dans des souvenirs difficiles, peut-être valait-il mieux arrêter de retourner le couteau dans la plaie, elle ne pouvait pas exorciser à elle seule les démons qui semblaient hanter le loup beige. Elle sentait son regard de sang posé sur elle, et ne pouvait s'empêcher de frissonner de temps à autres. A moins que cela soit dû au courant d'air s'infiltrant par la brèche de leur abri ?

La Sentinelle perçut du mouvement, mais garda la tête penchée sur son occupation passionnante, prêtant seulement l'oreille aux éventuels agissements d'Ash'Naï, jouant les désintéressées mais espérant tout de même qu'il lui réponde... Pour le meilleur et pour le pire.

- Elle a tué et détruit bien des clans. Elle voulait mon père et sa peluche pour une raison que j'ignore.

Avec de telles accusations, on pouvait difficilement plaindre la tante sur son sort, elle semblait au contraire l'avoir dignement mérité... Peut-être que sinon, le cornu n'aurait pas eu à intervenir. Mais pour des crimes comme ceux-ci, il était difficile d'imaginer une punition plus adaptée que la mort. La guerre ayant fait rage sur Four Seasons tendait à prouver ce fait, les tyrans du Printemps ayant eux aussi sombré. Les mauvaises actions finissent toujours par payer.

Un brusque claquement sec la fit sursauter, et elle porta son regard sur le loup beige, qui se dirigeait droit vers elle. Son cœur rata un battement, sans qu'elle puisse affirmer si c'était de peur d'être dépecée sur place ou autre chose de plus flou, mais avant qu'elle n'opte pour une des deux options, il s'était simplement recouché non loin d'elle. Une rougeur soudaine faisant son apparition sur son visage, elle s'empressa de baisser à nouveau la tête, heureuse que la couleur bordeaux de son pelage puisse dissimuler son trouble. Que signifiait ce désir de proximité inattendu ?? Quelles étaient les intentions de son interlocuteur ??

- Vous ne devriez pas garder autant la tête basse, Daphné.

Sans qu'elle puisse rien y faire, la chaleur envahit son cœur et son ventre, et elle n'eut d'autre choix que de redresser timidement la tête, espérant que son trouble ne se lisait pas trop dans ses yeux. Ash'Naï se trouvait maintenant juste à côté d'elle, et il l'avait appelée Daphné, non plus Dame Daphné. Elle ne savait trop quoi en penser, mais se sentait un peu gênée, comme si tous deux étaient maintenant plus intimes. D'un autre côté, c'est un peu ce qu'elle avait recherché en lui posant de multiples questions, mais elle ne pensait pas que se rapprochement se traduirait aussi... physiquement ! La seule chose qu'elle trouvait à répondre serait de s'excuser de garder le regard rivé sur le sol, mais elle préféra rester muette. Ce ne serait qu'une sorte de marque de faiblesse, et elle ne voulait pas paraître encore plus pitoyable sous les yeux carmins de son interlocuteur.

Histoire de ne pas se montrer trop raide et de risquer de froisser le cornu, la belle tâcha de se détendre, expirant lentement. Elle était presque collée à la paroi, aussi sa marche de manœuvre était plutôt restreinte, mais elle parvint à trouver une position assise, appuyée contre la roche, qui ne soit ni négligée ni rigide. C'était même un peu confortable et agréable de se reposer sur un appui, d'autant que celui-ci était frais ; depuis quand faisait-il une chaleur étouffante dans cette grotte ??

- J'ignore beaucoup de choses sur ce monde ... Pourriez vous m'en parlez ? J'aimerais davantage connaitre vos mœurs, traditions et puis ... Et puis..? Interloquée, la Sentinelle arqua un sourcil, ses yeux toujours posés sur Ash'Naï tandis que celui-ci les détournait vers l'extérieur avant de rajouter : Sur vous.

Daphné en resta stupéfaite quelques instants, la bouche entrouverte et ouvrant des yeux ronds. Il voulait en savoir plus sur elle ? Bon, ce n'était que justice après le harcèlement interrogatif qu'il avait subi, mais se l'entendre dire faisait tout de même un drôle d'effet à l'Automnale. Aussi loin qu'elle se souvienne, personne ne s'était jamais soucié d'apprendre à la connaître, et elle n'avait jamais non plus fait en sorte de trop s'étendre sur son histoire. Que devait-elle lui dire ?? Pouvait-elle tout lui raconter ?? Non, non, impossible, c'est à peine si elle pouvait se targuer de le connaître, bien qu'il lui ait révélé des pans de son passé. La belle déglutit avant de porter son regard sur les débris de pierre jonchant leur abri. Elle ne savait trop par où commencer...

- Oh, je puis tout à fait t'en dire deux trois mots, mais je ne suis pas des mieux placés pour parler de ce monde, je connais surtout ce qui concerne l'Automne... Décidant que ce serait quand même pas mal pour un début, elle poursuivit après un court silence. Il y a tant et rien à dire à la fois... De ce que tu m'as raconté, nos deux mondes n'ont pas la même... mentalité, dirons-nous. Sur Four Seasons, il existe bien sûr des rivalités entre les clans, mais à de rares exceptions près, les Alphas préfèrent que la paix règne. Les épisodes de guerre sont plutôt rares.

Que pouvait-elle dire de plus ? De quoi pouvait-elle lui parler..? Tandis que ses yeux jaunes étaient de nouveau attirés sur le loup beige, elle tâcha de se remémorer ce qu'il lui avait raconté de son propre monde, histoire de lui enseigner ce qui pouvait lui faire défaut ici.

- Bien qu'il existe des pouvoirs, les êtres vivants ici sont plutôt... normaux. Je veux dire, il n'y a pas d'anges ou de démons, de créatures extraordinaires, mythologiques... Il existe de nombreuses lois, mais peu d'entre elles amènent à la mort, seuls les crimes les plus graves sont punis par la peine capitale, et encore... La vie est trop précieuse ici. Peut-être que tu sais déjà tout ça, mais nous n'avons pas de longévité exceptionnelle. Elle venait à bout de ses idées, et laissa une fois de plus le silence flotter entre eux pour quelques instants. Je ne connais pas les traditions de tous les clans, et même pour l'Automne, il y aurait tellement à dire... S'il y a quelque chose en particulier que tu veux savoir, tu n'as qu'à me le demander.

Un fin sourire se glissa sur ses babines, encore timide. d'où lui venait-il ?? Était-ce le fait de se sentir utile par rapport au cornu, de lui enseigner son propre monde ? Quelle niaiserie, elle était stupide de réagir ainsi. Pourtant, c'était plus fort qu'elle... Qu'elle essaie seulement de dissimuler son sourire et ça finissait en grimace, ses muscles agissant comme d'eux-même pour relever les commissures de ses lèvres.

« Je te rappelle qu'il a demandé à en savoir plus sur toi aussi... »

Était-ce un reproche ou de la taquinerie qu'elle devinait dans le ton d'Irina ?? Qu'allait-elle donc s'imaginer, au juste ? Comme si la Sentinelle pouvait être le moins du monde entichée du cornu... Il lui faisait bien trop peur pour ça ! Mais c'est vrai qu'à force de parler et en apprendre un peu plus sur lui - aussi terrible ce "plus" soit-il - elle ressentait comme une sorte de confiance envers lui. Elle le voyait mal dévoiler à tout va ce qu'elle pourrait lui raconter, même si ce n'était qu'un ramassis de faits insignifiants... Bon, très bien, elle pouvait se laisser un peu aller à se dévoiler.

- P-pour ce qui est de moi... Je crains qu'il n'y ait pas grand-chose à raconter, ma vie semble bien banale à côté de la tienne, et même dans notre monde elle a été des plus... plates. Elle déglutit en détournant les yeux à ce mensonge un peu douloureux. Comme si son enfance avait été heureuse et conviviale... Je suis née et restée en Automne toute ma vie. Pourtant je n'y ai pas beaucoup de relations, disons que... je suis d'un caractère assez solitaire, et j'occupe mes journées à faire des rondes sur le territoire. Ça ne laisse pas beaucoup d'occasions pour se faire des... des amis.

Amis, ce n'était vraiment pas un terme courant dans son vocabulaire. Elle en était même venu à le mépriser, trouvant cette appellation tellement niaise, et puis elle n'avait besoin de personne. Personne ne lui avait démontré l'existence de l'amitié jusqu'à aujourd'hui, et inutile de parler de celle de l'amour... Elle ne devait pas être faite pour ces choses-là. La belle reprit d'une voix plus faible, les yeux dans le vague, tournée vers les gouttes de pluie dont le voile se faisait moins dense.

- Je dois admettre que mon caractère n'est pas sociable, je préfère privilégier de rares amitiés saines et sûres plutôt que d'être entourée d'un tas d'hypocrites mesquins.

En réalité, elle ne pouvait même pas se targuer de disposer d'amis sincères, mais ça le loup beige n'était pas obligé de le savoir. Plongée dans le mutisme, la Sentinelle réalisa finalement que sa vie était tristement vide.

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Mer 23 Sep 2015 - 11:58



Parlons de toi, Daphné. Et ne me ment pas ...
 FT. Daphné









 


Le temps passait lentement. L'air dans cet abri défavorable à la hauteur du canin cornu, semblait devenir chaud, voir étouffant. Si la pluie à l'extérieur n'avait pas repris de plus belle, à coup sur, il aurait demandé à la louve, compagne de cet endroit de sortir, afin de discuter en présence de l'air humide et non celui de cette grotte. Ash'Naï poursuivait son admiration pour le dehors, il ferma à demi les yeux. Il ne savait si la louve répondrait à toutes ses questions, notamment celle la concernant. Jusqu'à présent, elle avait voulu en savoir sur lui. Tant d'interrogations sur son monde, sur le monstre qu'il était avait été révélées. Son passé s'éclaircissait, comme si le soleil d'autrefois avait voulu illuminé les scènes jusqu'alors plongées dans les ténèbres, les rendant moins horribles qu'elles en avaient l'air à première vue. Le fardeau du mâle semblait s'alléger doucement, bien qu'une certaine partie demeurait dans le fond de sa conscience, riant de lui car, il ne pouvait en parler. Pas pour le moment. Non, c'était trop tôt. Il admirait Daphné, l'appréciait bien que ce soit leur première rencontre, mais, il ne pouvait lui confier les méandres de tels souvenirs, le haïrait-elle ? Non, elle le craindrait encore plus qu'en ce moment. Le cornu sentait qu'elle était un peu tendue, par peur ? Il le pensait, ne se doutant pas un seul instant que c'était sa proximité d'elle qui la gênait un peu. Il était parfois si sot, chose qui arrive quand on ne sait analyser les autres.

Son regard de braise quitta la pluie glaciale pour se poser sur la louve. Elle semblait elle-même dérangée par l'atmosphère étouffante de la grotte. Elle s'était un peu relevée, s'asseyant et se laissant maintenir ainsi par le pent de la roche. Elle sembla profondément troublée lorsqu'il lui demanda de parler de ce monde mais aussi d'elle ... Il se questionna : qu'est ce qui la dérangeait le plus ? Qu'elle doive parler de cet univers ou d'elle ? Il n'aurait su dire, pour lui, les deux étaient équivalents, bien que sa curiosité semblait davantage fleurir pour la connaitre que les moeurs de Four Seasons. Ash'Naï attendit un moment, ne la quittant du regard.

- Oh, je puis tout à fait t'en dire deux trois mots, mais je ne suis pas des mieux placés pour parler de ce monde, je connais surtout ce qui concerne l'Automne... Il y a tant et rien à dire à la fois... De ce que tu m'as raconté, nos deux mondes n'ont pas la même... mentalité, dirons-nous. Sur Four Seasons, il existe bien sûr des rivalités entre les clans, mais à de rares exceptions près, les Alphas préfèrent que la paix règne. Les épisodes de guerre sont plutôt rares. Bien qu'il existe des pouvoirs, les êtres vivants ici sont plutôt... normaux. Je veux dire, il n'y a pas d'anges ou de démons, de créatures extraordinaires, mythologiques... Il existe de nombreuses lois, mais peu d'entre elles amènent à la mort, seuls les crimes les plus graves sont punis par la peine capitale, et encore... La vie est trop précieuse ici. Peut-être que tu sais déjà tout ça, mais nous n'avons pas de longévité exceptionnelle. Je ne connais pas les traditions de tous les clans, et même pour l'Automne, il y aurait tellement à dire... S'il y a quelque chose en particulier que tu veux savoir, tu n'as qu'à me le demander.

Doucement, il hocha la tête. Intéressant. Il était dans un monde bien opposé au sien. Est-ce que cet univers perdurerait davantage que le sien ? Est ce que les habitants ne se détruiraient pas eux-même comme il avait pu le constater à Aragony ? Il ferma les yeux un instant, se remettant les idées en place. Il commençait à avoir mal au crâne. Son passé s'effondrait lentement face au passé de ce nouveau monde.

- P-pour ce qui est de moi... Je crains qu'il n'y ait pas grand-chose à raconter, ma vie semble bien banale à côté de la tienne, et même dans notre monde elle a été des plus... plates. Je suis née et restée en Automne toute ma vie. Pourtant je n'y ai pas beaucoup de relations, disons que... je suis d'un caractère assez solitaire, et j'occupe mes journées à faire des rondes sur le territoire. Ça ne laisse pas beaucoup d'occasions pour se faire des... des amis. Je dois admettre que mon caractère n'est pas sociable, je préfère privilégier de rares amitiés saines et sûres plutôt que d'être entourée d'un tas d'hypocrites mesquins.

Il rouvrit les yeux et il la regarda un long moment, gardant le silence comme clé sur ses babines fermées et verrouillées. Il plissa un instant les yeux. Il n'était pas sot au moins de louper le mensonge glisser dans les paroles de la louve, mais, il reviendrait dessus plus tard. Il se racla la gorge, comme s'il voulait délogé une boule dans cette dernière.

- Je comprends ... Mon monde va de travers. Nous nous faisions la guerre sans vouloir préserver la paix alors que nous la recherchions. Du moins, nos rois et reines nous le susurraient aux oreilles. Nous avons tué tant d'innocents alors que nous aurions pu être comme dans cet univers : ne faire intervenir que les guerres quand la nécessité le veut. Comme ce fut le cas avec le belliqueux Oxymore et reine Moune. Je vois ... Les Aragoniens sont bien sots face aux Four Seasonniens !

Un léger sourire mûrit sur ses babines et il poussa un petit rire. Il n'était pas amusé, non loin de là. Son rire transmettait le désespoir de son monde qu'il avait apporté avec lui. Il remettait en question ce qui avait duré durant des siècles, non, des millénaires ! Alors qu'il marchait sur les cadavres des siens, de ses ennemis, il aurait pu simplement les côtoyer et échanger sages paroles et savoirs avec eux. Il baissa son regard sur ses pattes avants. Il n'y voyait que le sang de ses victimes. Idiot que je suis. Il avait contribué à de tels massacres au nom de quoi ? De la paix. La guerre en était l'inverse. Elle entrainait la mort, la haine et le désir de vengeance, qui attiraient alors à reprendre les armes pour se battre de nouveau. C'était un cercle, un cercle vicieux qu'Aragony ne semblait voir, ne se dégager. Ash'Naï en était une des têtes, lui, général des armées de son frère. Il avait dressé tant de plans de combats, il avait anéanti, asservis des peuples entiers. Il était idiot d'avoir cru que cela apporterait le paix.

Il soupira. Son visage parut las. Sa froideur habituelle semblait fondre, laissant un visage fatigué et désespéré face à ce qu'il venait de comprendre. Il passa une patte sur ce faciès ainsi taillé dans les batailles. Il soupira de nouveau et se referma sur lui-même une nouvelle fois. Il releva la tête et posa son regard écarlate sur sa compagne d'infortune pluvieuse. Il la détailla. Elle était magnifique, c'était un fait, mais il ne se comprenait pas. Pourquoi lui montrait-il autant de visage, lui qui n'en avait montré de tel même à son frère ? Elle était devenue spéciale à ses yeux, elle faisait grandir sa curiosité. L'érudit guerrier reprenait le dessus, mais avant, certains choses devaient être mises à plat.

- Daphné ... Il se stoppa un instant. Cela lui faisait bizarre de l'appeler sans le "dame", mais ça semblait mettre un peu plus à l'aise la louve, enfin, c'est ce qu'il pensait ... Rien n'est banal. Nous ne venons du même monde, nous fonctionnons autrement, donc, si ma vie peut vous paraitre bien agitée, la votre l'est tout autant dans cet univers.

Il la regarda et pencha légèrement la tête, faisant claquer un de ses bois sur le plafond rocheux, lui arrachant un petite grimace douloureuse. Il aimait ses cornes, mais parfois, surtout en ce moment, il se demandait pourquoi il ne les avait pas troquées pour pouvoir se faufiler dans des endroits exigües. De plus, les moindres chocs sur elles étaient bien plus douloureux que quand on lui écrasait la queue, qu'on le mordait, etc. Mais peu de personnes le savait, son expression lui avait tout bonnement échappée.

- Lorsque tu dis des plus plates, je ne te crois pas. Je respecte ton passé, je respecte ton choix de ne me dire ce que tu caches ... Mais j'aimerai que tu le dise directement. Le géant s'essayait au tutoiement. Il trouvait cela bizarre, même Fal'Chion, son frère, il le vouvoyait. Il fronça les sourcils. Il trouvait cela vraiment dur psychologiquement de remplacer le "tu" par "vous". Amis ... Hmm, c'est bien la notion que représente compagnon d'arme, si je ne me trompe point ...

Il leva les yeux vers le plafond. L'Automnal réfléchissait, cela se voyait. Il essayait de se remémorer les paroles de Venus concernant le mot ami. Que c'était dur de se rappeler une telle chose, mais, sans doute que Daphné le reprendrait si il se trompait, alors, il laissa sa réflexion de côté pour fixer de nouveau la belle aux cheveux bleus nuit.

- Vous ... Tu as raison. Nul ami n'est plus digne que celui qui a baissé sa garde et nous la notre. La vérité fleurit face aux mensonges qui s'effacent, tel est un ami fidèle. Les autres ne doivent porter aucun nom, hors-mis celui de connaissances ou de compagnons. Mais le terme amitié se doit être plus fort et dans ces instants, nous nous rendons compte que les amis n'existent peu. Ash'Naï s'ébroua légèrement, faisant attention de pas taper ses cornes contre le plafond. Une nouvelle question plane sur mes lèvres ... Comment ce monde désigne la personne qui partage notre âme ?

Il ne savait si la louve comprendrait qu'il faisait référence à l'amour. Cette notion lui échappait, mais tant qu'à parler vocabulaire avec ami, parlons de ce terme, qu'il ne fasse l'erreur s'il venait à côtoyer un couple. Et lui ? Allons, pour lui, il n'avait pas besoin de ça, enfin, encore aurait-il fallu qu'il en comprenne la notion et ce que cela signifie.

 

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Daphné
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Ven 18 Déc 2015 - 18:49


Ash'Naï comptant parmi les disparus, ceci peut être placé aux archives, merci !
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