Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Encore une quête ! Depuis la guerre, Meneldil rendait souvent visite aux hivernaux pour leur attribuer des tâches ou plutôt, des missions. Ezéckielle devait se séparer de plus en plus de Yin. De toute façon, elle était à un âge où on cherche son indépendance. La veille, l'Alpha vint dire à la nourrice d'exécuter une nouvelle mission. Sa deuxième mission. Elle avait pour devoir de montrer aux jeune loups les frontières hivernales. Accompagnée d'autres loups ou louves. Elle n'en savait pas plus et se devait d'obéir.

A l'aube, l'Ange s'était réveillée et avait confié on apprentie à une nou-nou comme on disait. Un dernier baisé et elle partie au lieu dit. Quelques jours après que Men' soit venu la trouver, elle était parti en repérage.

Une grande faille dans la glace. Elle y pénétra peu confiante. En même temps, comment être confiante d'entrer dans une immense trou qui pourrait s'effondrer à tout moment ? Le sol était glissant, Demoiselle était contrainte de planter ses griffes à chaque pas qu'elle faisait. A un moment, elle atterrît dans un lieu immense aux parois de glace. Un pont se présentait à elle. En dessous ? Le vide totale. Les ténèbres. Des stalactites menaçaient de tomber dans le noir. Pas une seconde de plus, Ezéckielle tourna les talons sortie de l'espèce de grotte.

Le lendemain était le jour J. Elle devait partir pour sa mission. Une longe marche s'entama avant d'arriver devant la fente. Deux loups. Isumi, chasseuse rencontrée lors de sa venue en hiver. Et un petit louveteau qui était inconnu au yeux de la louve. Blanc parsemé de motifs gris. C'était surement lui dont Ezéckielle et Isumi devait s'occuper. Comme à sa première mission, elle était la dernière arriver. Elle lança, le regard diriger vers Isumi :

- Nous pouvons y aller ?

Il fixa la faille encore une fois. Un frisson parcouru on échine. Ses poils se hérissèrent doucement. Cette sensation désagréable qui accompagne la peur. Cette boule qui apparaît dans notre gorge, qui nous bloque, nous empêche de dire quoi que se soit. La peur. Elle secoua la tête en fermant les yeux et posa son regard sur le louveteau. Mignon comme tout ! Elle ne le connaissait pas encore et pourtant, elle s'y attachait en un regard. Une belle balade s'annonçait.

Enfin...espérons.

   Quand Ezéckielle aperçut ses coéquipiers, ils parlaient. Enfin, ils se présentaient, ce qu'elle ne fit pas. Cette idée ne lui était même pas venu à l'esprit. Il faut dire que la sociabilité n'était pas vraiment son truc, ce n'était pas une chose qu'on instruisait au louveteaux dans son ancien clan. "Bonjour" était réservé à l'Alpha et aux autres haut-rangs.

   Une fois devant eux, ils se turent. Elle leur demanda ou plutôt leur ordonna d'entamer la marche. Isumi accepta et s'avança vers la faille mais au lieu d'y entrer, elle se retourna vers ses deux coéquipiers, l'air interrogatif. Elle se demandait surement si tout était bon. La louve grise se permit d'ajouter quelque chose.

- Je propose que nous entourions ce petit pour ne pas qu'il lui arrive malheur si nous avions le dos tourné.

   Elle dirigea ses yeux charbonneux sur Kuma. Pendant une seconde elle se demanda son prénom puis releva la tête vers la profondeur de la grotte. Déterminée, elle ordonna encore une fois de partir et se mit en tête de la troupe. Le silence devenait pesait pour l'Instructrice. Elle qui avait l'habitude du calme ne supportait pas le "Plock ! Plock !" des gouttes qui s'écrasaient au sol ou alors le bruit des pas dans l'humidité de l'abîme. Elle décida d'engager la conversation autrement qu'en se présentant. C'était une grande première pour elle.

- Je suis venue ici pour la première fois hier. Elle regarda autour d'elle. Rien ne semble avoir changé, c'est toujours aussi sombre. Elle sourit. C'est donc ici la frontière entre l'hiver et les autres clans ? Elle n'attendait aucune réponse à sa question, c'était évident.

   La femelle avait pour mission de faire explorer la frontière au louveteau et pourtant, elle ne connaissait même pas le lieu où elle était.

   La lumière à l'entrée de la grotte disparaissait au fur et à mesure et le groupe avançait. Arriver un moment où la lumière n'était plus et les parois se resserrèrent. Heureusement que les loups on une vision de nuit. Ezéckielle s'arrêta. Ils se retrouvèrent fasse à un pont en bois qui menaçait de s'écrouler. Il y manquait des planches qui était tombées dans l'obscurité. En bas du pont il n'y avait que du noir. Les ténèbres absolue. Inquiète, la louve grise n'osait pas poser une seule patte sur la première planche.

- Je ne suis pas très sûr là ...

   Heureusement, fit diversion de l'autre coté du pont. Elle soupira, soulagée. On pouvait entendre un bruit de pas au loin. Malheureusement la chose qui émettait se son était trop loin pour que son odeur se fasse remarquer. La tête d'Ezéckielle se redressa vivement et sa queue fouettait l'air.

- Ecoutez !

Myosotis, c'est à toi !

White Flicker Beat

C'était un frais matin d'Automne. L'Hiver approchait à très grand pas, et cela se sentait : en Printemps, terre de végétation éternelle, certaines fleurs commençaient à geler. Elles ne mourraient pas mais étaient jusqu'au Printemps prochain prisonnières de leur cocon de glace. Cela avait attristé Myosotis quand elle l'avait constaté : l'Alpha printanière avait une profonde affection pour les fleurs - ne portait-elle pas le nom de l'une d'elles ? Elle avait essayé de les faire repousser à travers la glace grâce à son don, mais rien n'y avait fait... Les petites fleurs ne bougeaient plus au gré du vent.

Ce matin-là, Myosotis n'avait pu retenir sa curiosité plus longtemps : à l'insu de tous - elle n'avait prévenu personne sur sa petite escapade - elle s'était rendue en territoire Hivernal. Ce territoire, mystérieux à ses yeux, avait une signification toute particulière pour elle, et sans doute pour tous les futurs Alphas Printaniers. En effet, Moune, ancienne Alpha Printanière, avait eu une sœur jumelle, Herenya. Herenya aurait dû devenir Alpha mais avait quitté son clan par amour pour un Hivernal. Cet Hivernal, c'était Kiba. Ainsi, par alliance, Herenya, au lieu d'Alpha Printanière, était devenue Alpha Hivernale, et était ainsi devenue ennemie numéro un de ses anciens amis. Son histoire s'était achevée quelques années plus tôt, quand elle s'était suicidée. On racontait qu'elle avait mis fin à ses jours en se jetant dans l'Abîme profonde, et qu'elle avait laissé un message à la surface. C'était ces légendes que Myosotis voulait vérifier. D'une curiosité naturelle et insatiable, elle avait donc décidé de s'échapper discrètement à peine une journée. Cela lui permettrait aussi de souffler un peu, car, depuis sa nomination au poste d'Alpha, ses journées s'enchaînaient à une vitesse incroyable. Si tout se passait bien, elle serait de retour avant la tombée de la nuit.

Elle sentit la frontière entre le Printemps et l'Hiver aussi violemment que si on l'avait plongée dans un bain de glaçons. Bon, c'était peut-être exagéré, mais c'est l'impression qu'elle eût. En moins d'une dizaine de minute, le paysage devint d'un blanc oppressant ; les arbres se firent plus rares et l'herbe disparût presque complètement. Elle n'avait pas froid - pas pour l'instant ? - mais ce changement était suffisamment radical pour qu'elle se sentit mal à l'aise. Verrait-elle ses ennemis arriver, parmi tout ce brouillard ? Serait-elle capable de les sentir ? Tout ce qu'elle avait l'impression de détecter, pour le moment, c'était le froid. Certes, le froid n'a pas d'odeur, mais elle c'était comme si sa truffe était anesthésiée.

Au bout de plusieurs heures de marche - à vrai dire, elle avait presque perdu la notion du temps, comment faisaient ces fichus Hivernaux pour s'y retrouver ? C'était à peine si le soleil était visible ! - elle arriva dans une zone un peu moins désertique. Enfin, c'était beaucoup dire... Ce qui changeait, ce n'était plus le paysage, mais les bruits. Là où, auparavant, Myosotis entendait seulement le souffle du vent, s'était joint au murmure du blizzard un autre son, souvent très grave. On aurait dit des sortes de hurlements lents vraiment angoissants. Lentement, l'Alpha s'approcha de l'Abîme. Elle s'assit au bord. Elle n'avait plus peur. Face à ce gouffre qui avait emporté tant d'âmes, elle aurait dû trembler, hurler, prendre ses pattes à son cou et s'enfuir ! Mais elle restait là, calme, comme si en face d'elle s'étalait une prairie, une de ces prairies parfumées aux couleurs de la vie qu'on trouvait en Printemps.

Elle se releva. Elle ne pouvait rester éternellement ici. Elle devait rentrer mais... Sa curiosité refit surface au mauvais moment. Elle devait aller voir ce qu'il y avait au fond. Avec un énorme sourire sur le visage - on l'aurait dit redevenue louveteau - elle s'approcha du pont délabré qui permettait de traverser l'Abîme et, sans doute, de trouver un chemin pour aller en bas. Sans hésiter - quoique l'état du pont n'était pas pour la rassurer - elle s'engagea.

Alors qu'elle avait parcouru les deux tiers du pont, après dix minutes de petits pas stressés, elle commença à se demander si c'était vraiment une bonne idée. Avec ce fichu brouillard, l'extrémité n'était pas nettement visible, mais elle avait l'impression de voir des silhouettes onduler. Myosotis déglutit péniblement. Ces silhouettes lui rappelait celle du fantôme de Sherkaan, qu'elle avait eu la chance d'apercevoir dans on enfance. Mais ces silhouettes-là ne lui faisaient pas du tout le même effet ; là où elle avait ressenti une paix profonde en présence du pacificateur, elle ressentait maintenant un malaise grandissant. Une partie de son esprit lui disait "Allons, tu ne vas pas te laisser impressionner ! Qu'as-tu à craindre ? Tu es l'Alpha Printanière ! L'une des trois louves les plus influentes de Four Seasons !" tandis qu'une autre marmonnait plutôt "Si ce sont des Hivernaux, c'est cuit pour toi. Sur la terre ferme, tu aurais pu t'enfuir, mais au milieu d'un pont délabré, tu n'en as aucune. Ils sont plus proches de toi que tu ne l'es de la sortie. La seule solution..."

Elle se redressa. Elle était presque certaine que les silhouettes l'avaient vue. L'Alpha s'avança plus encore et s'arrêta à une vingtaine de mètre des silhouettes. De cette manière, ces Hivernaux ne pourraient peut-être pas voir qui elle était. Elle doutait que la nouvelle de sa promotion avait été répandue jusqu'en Hiver, et encore moins que quelqu'un eût déjà décrit à ses trouillards à quoi elle ressemblait. Mais mieux valait ne pas prendre de risques. Parmi les silhouettes, l'une semblait plus petite. "Un louveteau." Qui étaient les autres ? Ses parents ? Impossible à dire.

Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne bougerait pas d'ici. Maintenant qu'elle s'était immobilisée, le pont avait cessé de tanguer de gauche à droite, heureusement.

- Qui êtes vous ?

Lorsqu'elle risqua un regard vers le fond de l'Abîme, elle crû distinguer l'éclat blanchâtre d'un os. Elle déglutit et raffermit sa position, attendant la réponse des étrangers.

We rip the start, the colors disappear
I never watch the stars there's so much down here
So I just try keep up with them
Red, orange, yellow flicker beat sparking up my heart...

Une sombre silhouette se présentait au trois hivernaux en mission. Une silhouette si svelte qu'elle laisser présager son appartenance à une louve. Elle n'était pas du territoire puisqu'elle venait de l'autre coté du pont. Une malotrue qui avait osé s'aventurer sur leurs terres, pourquoi ne pas l'emmener à Meneldil ? Un sourire narquois se dessina sur le visage de l'Instructrice. Même si il ne réussirait pas à attraper l'étrangère, le rapport qu'il ferrait à leur Alpha serait des plus croustillant. La connaissant elle réorganiserait les troupes de veilleurs et les ferrait patrouiller à des endroits plus judicieux. Si une louve comme celle-ci arrivait à passer la barrière qui séparait les cycles, imaginez des tueurs et des espions. Le clan n'en serait que plus menacé. Malgré son rang d'Alpha, ses muscles n'étaient pas si développés, sa taille n'était pas extraordinaire. Elle n'était bonne qu'à diriger des troupes. La Reine des Neiges valait bien mieux que ça. L'inconnue posa une question, que, quelques minutes plus tard, Isumi ne manquerait pas de corriger.

- Qui êtes-vous ?

   Des hivernaux, quelle question ! Elle pensait que les trois loups du froid allaient, bien poliment, lui dire chacun de leurs prénoms, leurs âges, rangs et ce qu'il faisaient en ces lieux ? Et bien, d'après Ezéckielle, l'ombre sur le pont ferrait une mauvaise espionne.

   Kuma, de son coté, restait caché derrière ses deux accompagnatrices. Pas un mot ne sorti de sa gueule, encore une fois signe qu'il était bien élevé, toujours d'après Ezéckielle. Elle qui avait une vision bien complexe des louveteaux. Elle les aimait calmes et gentils, rien de plus. Elle aurait aimé en apprendre un peu plus sur le petit d'Adagio mais là n'était pas le problème. Le spectre sur le pont demeurait et expliquait sa présence sur le pont :

- Heu-heuuu oui, je sais, je... Je suis désolée ! Je... Est-ce que vous êtes des Hivernaux ? Je... Je m'excuse, je me suis perdue, complètement perdue dans le brouillard, je ne voulais pas venir ici ! Pardon, pardon, je vous en prie, ne me faites pas de mal...

   Quelque chose dans sa voix indiquait que son air n'était pas naturel. Enfin, avant de tirer toutes conclusions l'hivernale voulait voir le visage de celle qui avait oser s'aventurer là. Peut-être que son Alpha la connaissait ? A moins qu'elle soit solitaire, mais les neutres ne cherchaient pas spécialement à cacher leur origine. Cette femelle, semblait vouloir protéger son clan. Si ce qu'elle conter à ses ennemis postés sur la terre ferme était vrai, cela attirerait bon nombres d'ennuis à sa saison et pour si peu. Un simple chagrin d'amour pourrait déclencher une énième bataille en cette période de guerre. Les anciens Alphas printaniers étant morts, les hostilités ne les avaient avait pas suivit. Convaincue que Myosotis mentait, Ezéckielle lâcha, amusée :

- Et bien tu ne vois pas d'inconvénients à aller voir l'Alpha avec nous ? Elle serra ravie de te rencontre et de t'aider dans ton désarroi amoureux.

   Foutaise ! Meneldil haïssait les étrangers, même si l'instructrice ne la côtoyait pas souvent, elle réussissait à le deviner grâce à la petite heure qu'elles avaient passées ensembles. Elle se révélait être des plus froides. Évitons de préciser qu'elle était comme ça saison, cette citation est si connu chez les hivernaux qu'elle en devient lassante.