Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Orphée marchait d'un bon pas sur la limite de la frontière estivale, il était de garde exceptionnellement et prenait sa mission très au sérieux, comme tout ce qu'il faisait pour les clans ou les autres. Puisque la guerre venait de finir, les guerriers et veilleurs avaient besoin de repos, voilà pourquoi le mâle s'était porter volontaire pour donner un coup de patte à la surveillance de la frontière. On lui avait donné la ronde du soir. Il pleuvait déluge, mais cela ne dérangeait guère notre déclencheur d'orage qui avait déjà provoqué pire. Après tout, la pluie n'allait pas le tuer.

Le poils lui collait au corps, mais c'était un moindre mal avec le pelage court d'un estival. Le loup secouait la tête de temps à autre pour chasser l'eau de ses oreilles et de ses yeux, augmentant ainsi son efficacité à la tâche. Il avançait toujours, évitant les plus grosses mares de boue. Il avait le bas des pattes pleins de boue, le corps trempé jusqu'au os, mais il ne rechignerait pas à l'ouvrage.

Un bruit attira son attention et il tourna la tête vers les buissons, alors qu'il s'approchait pour vérifier, un lapin tout trempé sorti de sa cachette pour filer à toute allure se mettre à l'abris des crocs du loup. Orphée soupira en souriant, la situation avait quelque chose d'étrange. Il reprit sa ronde, déterminé à finir le tour de garde.

Le mâle continuait sa marche, il avait hâte de voir la pluie cesser. Bien qu'il aimait provoquer lui-même des orages, il n'aimait pas nécessairement avoir le poil gonflé d'eau froide. Orphée ferma les yeux un instant, juste assez pour qu'un corps chaud vienne le percuter dans les flancs du côté gauche. Il s'arrêta, curieux de savoir ce qui pouvait bien être la cause de se dérangement. À ses pattes, il pouvait voir une petite louve au pelage clair. Difficile de déterminer son clan, les odeurs étaient délavées par la pluie qui ne cessait de tomber. Il choisit donc de faire confiance à son instinct et se recula d'un pas pour mieux observer l'inconnue qui prit alors la parole.

-Désolée je vois presque rien avec cette pluie!

L'inconnue semblait perdue. Elle ne représentait donc pas une grande menace. Orphée avait établi les forces et les faiblesses de la louve d'un coup d’œil, elle ne ferrait pas le poids contre lui, il n'y avait donc aucune raison d'être sur ses gardes. Il tendit l'oreille pour vérifier que la louve était bien seule avant de secouer la tête pour enlever l'eau en trop de son pelage. Il sourit discrètement à la louve pour la rassurer quelque peu.

- Ça va, on n'y voit pas grand chose. Nous dirons donc que c'est un accident.

Il ponctua son dernier mot d'un clin d’œil. Il voulait bien croire que la louve était perdue et quelque peu aveuglée par la pluie, mais de là à être en collision avec un loup gros comme Orphée... c'était un peu forcer la vérité. Le mâle se redressa.

- Puis-je savoir qui tu es?