Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Quand la lueur s'éteint...

Les tourments du passé... La tristesse du présent... Les craintes du futur.... Ton esprit était embrouillé, ton coeur ne savait plus quoi émettre comme émotion... Ta tête ne savait plus quoi décider...
C'était une des rares fois dans ta vie où tu te sentais mal... Très mal... Tu n'aurais pas pensé que tes retrouvailles avec le loup beige sonneraient plus comme un "adieu" qu'un "bon retour". Et comme toujours, Hikari t'avait abandonné dans cette épreuve douloureuse. Alors, le premier lieu qui te vint à l'esprit fut le Pic du Soleil. Comme son nom l'indique, cet endroit est baigné de soleil... Le soleil... Depuis que tu étais entré chez les estivaux, tu avais abandonné ton dialogue quotidien envers cet astre...
Arrivant donc au pic, tu t'assis à même le sol, positionnant ta queue de tel sorte que le crâne soit devant toi, qu'il regarde, lui aussi le soleil et tu levas les yeux, avant de les fermer. Ton museau pointait directement le soleil... Tu sentais déjà sa chaleur sur ton pelage. Doucement, tu expiras, vidant en même temps ton esprit, avant d'inspirer et de commencer à murmurer, comme des années auparavant :

- Ô grand astre... Pfff... C'est quoi ce début merdique... Je ne suis plus une gamine...

Tu retentas ta chance mais, lorsque vint le moment de parler, ta gorge se noua, tes souvenirs se mélangèrent. Tu baissas la tête, rouvrant doucement les yeux... Ta vision était brouillée, tu ne voyais pas correctement... Tu voyais flou... Enfin, lorsque tu sentis, sur ton visage, quelque chose d'humide, tu compris... Tu pleurais, encore une fois, alors que tu replongeais doucement dans ton passé. Un détail t'avait échappé pendant des années... Tu avais trouvé ta mère morte peu après ta "prière"... Donc, si tu n'étais pas resté tout ce temps à contempler le Soleil, tu aurais pu aider ta mère, la sauver même... La pauvre était aveugle... Et pour Lucian... Tu étais en train de réfléchir au Soleil... Donc en train de lui parler en quelques sortes... Et Lucian est parti... En fin de compte, peut-être que cet astre te portait malheur... Ce qui expliquait la source de ton pouvoir... Alors, au fond... Tu t'étais toujours trompée....
Plus tu réfléchissais, plus tu étais perdue... Tu n'avais pas remarqué qu'un loup était aussi présent sur le Pic du Soleil... Tu étais dans ta bulle, dans ton coin, à pleurer presque silencieusement, seul ta respiration saccadé était une preuve auditive de ta tristesse. La tête baissée, tu avait les yeux presque fermés, fixant le sol, laissant les larmes couler à flots, tremblante.

© Fiche par Beroz

Quand la lueur s'éteint...

La voix du loup te sortit de tes pensées. C'était un Estival, tu l'avais déjà vu plusieurs fois. Tu relevas la tête et tu le regardas, toujours les larmes aux yeux. Tu hésitas un instant à lui répondre... Tu avais besoin d'en parler à quelqu'un, mais tu ne savais pas comment t'y prendre. Ce loup, Elijah, allait peut-être te prendre pour une pleurnicharde et une faiblarde... Après tout, il ne t'avais jamais vraiment côtoyé, depuis que tu étais ici. Tu inspiras longuement, ta respiration fut saccadée, à cause de ta tristesse mais, alors que tu voulus répondre, ton corps sembla agir tout seul, tu te blottis contre le pelage du loup, avant de sangloter :

- C'est... Lucian... Il... Il...

Un autre sanglot vint te couper dans ta phrase, laissant un suspens horrible. Tu essayas de te calmer, avec mal. Rien que le fait de parler du loup beige te semblait difficile voir impossible... Tu repris une inspiration, comme auparavant, puis tu achevas ta phrase, d'une voix presque étouffée par les sanglots, dont tu essayais de garder une certaine force pour qu'Elijah puisse entendre :

- Il est... Parti...

Presque rassurée d'avoir fini ta phrase, tu restas le visage enfouit dans le pelage du mâle. Sa présence était assez rassurante, tu semblais déjà moins proche du gouffre que lorsque tu étais seule. Maintenant, tu te fichais du regard des autres, qui pourraient se tromper sur toi, qui trouveraient peut-être que tu ressemblais plus à un louveteau peureux qu'à une tueuse.

© Fiche par Beroz

Quand la lueur s'éteint...

Elijah te demanda des explications. Tu gardas néanmoins le silence, tu ne savais pas par où commencer, et, par dessous tout, le simple fait d'y penser t'affligeait au plus haut point. Le loup y rajouta une phrase qui te rassura un peu. Il semblait trouver les mots juste pour te parler. Alors, après un long soupir, le visage toujours enfouit dans le pelage du mâle, tu commenças, d'une voix hésitante et faible :

- Il a dit... Qu'il avait tué trop de loups... Qu'il anéantissait les clans qui l'accueillaient... Il a parlé de folie... Et qu'il ne voulait pas... Que tout ça se reproduise...

En repensant à la scène, au jour même où le loup beige t'avais dit ça, tu recommenças à pleurer. En vérité, tu ne comprenais pas pourquoi Lucian avait décidé de partir, en sachant que tu vivais a peu près dans le même cas que lui. Bien que tu lui avais proposé ton aide et ton soutien, tu souffrais de ce départ. C'était maintenant certain, Elijah tombait à pic, au moment le plus crucial et devenait donc un pilier de soutien pour ton existence, qui était sur le point de s'effondrer. Sans le remarquer, tu te blottis un peu plus contre le mâle, essayant de calmer tes sanglots, bien que tu savais qu'il t'en faudrait beaucoup plus pour refermer la plaie que ce départ avait ouvert dans ton coeur... Et tu connaissais plusieurs moyens, les uns plus effrayants que les autres. Bien que tu connaisses cette douleur, quelque chose semblait changer, ce déchirement semblait bien plus dur à supporter et plus douloureux que le précédent. Et donc, entre deux sanglots, sans vraiment le remarquer, tu soufflas :

- Ça fait mal... Très mal...

© Fiche par Beroz

Quand la lueur s'éteint...

Tu écoutais le mâle parler et te rassurer. Doucement, la douleur sembla s'estomper, sans pour autant disparaître. Tu enfouis un peu plus ton museau dans le pelage d'Elijah, fermant les yeux. Tu soupiras longuement avant de tenter de faire disparaître tes peurs pendant quelques minutes. Tu te laissas glisser doucement sur le sol, pour finir allongée, les yeux fermés, l'air un peu plus serein, les dernières larmes roulant sur tes joues. Tu soupiras longuement une fois de plus et tu semblas souffler :

- J'espère que ce sera ... Plus... Simple pour lui... Maintenant.

La tristesse avait entrainé la fatigue, tu te laissais doucement emporter par cette douceur, mais non sans la luttant un minimum. Tu pensais toujours à Lucian, chaque secondes en fait, mais tu commençais à faire confiance au mâle qui était présent en ce moment, tu lui confiais ta défense, tes angoisses et tu le chargeais de t'aider, en quelques sortes, dans les moments difficiles comme celui-ci. Un léger sourire se dessina sur ton visage, accompagnant ton air posé et serein.

© Fiche par Beroz