Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

La guerre des Clans contre les printaniers avaient commencés. Le monde de Four Seasons se plongeaient peu à peu dans le Chaos et pourtant, les canins gardaient le sourire, riaient ensemble et s'aimaient. C'était des choses que Lucian ne pouvait comprendre. Pourquoi malgré cet état instable que faisait la guerre, les loups restaient ainsi, si soudés ? Il ne comprenait vraiment pas lui qui avait grandi dans une tribu où l'hypocrisie était Reine là où il était lâchement battu matin, midi et soir, là où ses pleurs avaient donnés naissance à des fleurs qui pleurent au levé du jour et sourient à la tombée de la nuit.

Ce matin, le loup beige s'était réveillé avec cette question dans la tête. Il avait quitté le camp de l'Eté et, comme à son habitude, il avait entreprit son interminable ronde en tant que Veilleur Estival. Il était fatigué, n'ayant que peu dormir, les rêves de cette nuit transformés en cauchemar le poursuivaient tel un spectre qui hanterait son assassin ingrat. Soupirant, il s'avançait dans la végétation fleurissante et heureuse de sentir que l'Eté s'imposait. Aujourd'hui semblait être une belle journée ... Si on ne pensait plus à la guerre faisait rage mais, n'étant qu'un simple gardien des frontières, le loup beige n'avait pas trop sa place sur le champ de bataille, de plus, une voix en lui, lui imposait de rester ici et de ne pas aller se battre. Pourquoi ? Il l'ignorait mais, il s'en fichait, il rejoindrait le champ de bataille plus tard.

Lucian poursuivait sa marche matinale, son pelage devenant humide au fur et à mesure qu'il s'aventurait entre ces végétaux encore parsemés de la rosée du matin. Le loup marchait sans regarder où il allait. Il ne savait plus quoi penser, tant d'évènement avait bouleversé son existence qu'il croyait devenue plus tranquille en venant habiter les terres de Four Seasons, mais, il s'était trompé. Comme bien des fois. Il n'avait pas le moral, il était proche du zéro, il fallait le dire. Soupirant encore et encore, il commençait à faire perdre à son compagnon de voyage, Reron, la joie qui l'animait.

« Allons mon bon ami, que t'arrive-t-il de si malheureux ? C'est comme si tous les malheurs du monde venaient se reposer sur tes épaules. »

Le canin posa son regard sur la peluche. Il garda son éternel silence, baissant la tête et les oreilles. Il répondait de cette manière à son ami qui ne chercha pas plus loin, se connectant directement à sa conscience, voyant les cauchemars qu'il avait fait en cette sombre nuit, et percevant la question qui fleurissait en silence dans l'esprit du canin.

Avançant toujours, il ne tarda pas à entendre des rires et une atmosphère heureuse lui parvint. Curieux comme à son habitude, l'estival osa s'approcher. Il vit une louve sauter sur un loup, il entendait que peu les paroles qu'ils se disaient mais, s'approchant plus près, il comprit qui était la louve au pelage sombre. Quant à l'autre loup, il ne le connaissait pas mais, il n'avait pas l'odeur des estivaux.

Sortant de sa cachette, ne réfléchissant pas qu'il pourrait briser ces retrouvailles si émouvantes, il se s'avança vers eux.

- Navrés de couper court à vos charmantes retrouvailles de couple, mais il y a un inconnu, commença Reron, posant son regard de peluche sur Requiem. Vous comprenez bien qu'en tant que Veilleur, nous nous devons de vous mettre à la porte surtout en cette époque troublée.

Pour une fois, la peluche parlait poliment mais, il était facile de se douter que ces véritables paroles n'étaient pas prononcés par Reron lui-même mais que Lucian lui transmettait par pensé ce qu'il devait dire.

Posant son regard bleuté aux reflets violacés sur la louve sombre, l'estival montra à quel point il était déçu de voir son ami au pelage sombre fricoté avec un inconnu du Clan. Elle devait savoir que c'était interdit, surtout qu'elle était une parfaite tueuse, fidèle au clan de l'Eté et la voilà qui s'abaissait autant ... Lucian n'en revenait pas mais, seul son regard montrait le sentiment qu'elle lui inspirait à ce moment, son visage restait de marbre inhabité par son sourire normalement habituel.

Le canin au pelage beige fixait toujours Aglaée, avec un insistance des plus rares. Elle parlait avec un étranger de son Clan et qui plus ait, elle le considérait comme son ami. Certes, Lucian s'était forgé une amitié avec une printanière répondant au nom d'airmead mais là, il n'y pensait plus. La jalousie grandissait dans son coeur de glace, s'enflammant tel le soleil enflamma les ailes d'Icare lorsqu'il osa s'approcher de lui.

- Comment oses-tu parler de ma soeur ?!

Ses traits se tirèrent tandis que ses yeux se mettaient à bruler d'une rage qui semblait à son tour dévorer sa froideur habituelle. Le Dark Lucian se réveillait et là, sa mémoire sélective ne pourra le calmer et lui faire oublier cet affront.

- Tu ne sais rien. Tu ne penses qu'à toi, Aglaée.

Ses paroles coulaient de sa gueule comme un serpent cracherait son venin pour impressionner son ennemi. Ses babines étaient retroussées, laissant voir ses crocs mais, sa rage se calma un chouïa lorsque l'estivale se retourna de lui, se mettant à parler dans le vide.
La raison et le commencement de cette colère soudaine s'approcha de lui. Posant son regard de braise sur le mâle au pelage gris, il répondit à sa question sur un ton hautain.

- Tu te prétends être son ami sans connaitre l'existence de Yang ? De l'ombre qui la dévore et l'entraine dans une folie des plus noires.

Il le fusilla du regard, ignorant la suite de ses propos en rapport avec la raison de sa venue et ce qu'il ferait ou pas. Aglaée revint vers eux, souriante et toute guilleret. Elle se promettait de faire aucun mal à ses amis. Ironie ? Elle venait déjà de briser le coeur de Lucian, lui qui lui avait donné tant sa confiance, lui avait chanté une berceuse, l'avait tant aidé. Elle le lui rendait ainsi son aide, lui qui s'était fait de nombreuses fois blessé pour l'aider.

L'infâme bête grise lança un regard au veilleur, provocatrice, tandis qu'elle lécha la crâne de la tueuse. Sa colère de Lucian était attisé par ce geste pourtant si simple. Il bouillonnait et ses membres tremblaient tellement que cette rage était immense. La peluche regardait son ami avec effroi, redoutant le pire.

- Tu te jures que tu ne feras de mal à tes amis mais, cette promesse n'a aucune valeur pour la raison qu'elle a déjà été brisé.

Le mâle beige posa son regard sur le vil créature étrangère de son Clan.

- Que tu sois venu ou non pour cette louve, je m'en fous mais royalement. Tu n'es pas à ta place ici. Si vous voulez vous voir, vous faire des papouilles ou copuler, allez faire ça en Territoire Inoccupé.

Ses cheveux se déformaient sous une charge trop grosse et imaginaire. Ils se tordaient comme si une torture muette leurs était infligés, rendant ce spectacle des plus troublants. Sa tresse se ressemblait plus à rien et ses cheveux si beaux et si fins semblait se noircir tandis que leur pointe se blanchissaient. Il regarda le couple devant lui, menaçant comme jamais, le pelage ébouriffé et une fumée noire s'échappant de sa gueule. Si ses yeux pouvaient incendier tout ce qu'il regardait, le monde serait déjà en cendres.