Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Une brise balayait la plaine et venait troubler l'eau de la marre. Légère, elle faisait bouger dans une danse les herbes semis-hautes. Le loup marchait dans ces herbes recouvertes, à certains endroits, d'une fine pellicule de neige. Il ne faisait pas particulièrement froid malgré le fait que l'Hiver soit bel et bien présent. Marchant avec une certaine difficulté, les herbes s'enroulant autour de ses pattes et créant une résistance, le canidé manqua à plusieurs reprises de perdre l'équilibre ... A chaque fois que cela se produisait, son compagnon, qui, perché sur le haut de sa queue et donc, n'avait pas ce problème, riait aux éclats.

Lucian se cessa cependant pas sa marche, malgré la résistance et la moquerie incessante de la peluche. Il avait un objectif : atteindre le saule pleureur qui trônait fièrement près de la petite marre. Pourquoi ? Il ne le savait pas mais, sa grandeur l’intriguait et il voulait le voir de plus près. Se frayant un chemin parmi les herbes qui ne cessaient de lui faire obstacle, il continua sa pénible marche, ne se plaignant pas, ne grognant pas. Il gardait ce fin sourire neutre sur les babines, cette situation pourrait faire paraitre à d'autre que le loup riait de son infortune alors qu'il ne pensait rien de spécial face à cela.

« Lucian ... Mon Bon Ami, pourquoi vouloir absolument atteindre cet arbre ? »

Reron ne comprenait guère la raison de cet acharnement. Ce n'était qu'un arbre, certes gigantesque et ancien, mais ce n'était qu'un arbre ! Lucian ne dit rien, comme à son habitude et dans un soupire profond, son compagnon murmura :

« Tant de secrets alors que nous sommes si proches ! Naljubuites doit rire de moi ! Pff ... Haha ~ »

Le canidé laissa glisser son regard vers l'arrière, regardant son compère se tordre de rire. Il n'avait rien dit de drôle mais, il riait de sa propre ignorance ... Parfois, Lucian ne comprenait pas Reron et ce dernier ne comprenait pas le loup. Détournant le regard, le canidé continua sa marche, se rapprochant indubitablement du saule pleureur.

Le loup continuait sa marche. Il regardait ce qui l'entourait, curieux, n'étant jamais venu dans ce lieu si calme. Il aperçue une biche, plus loin. Cette dernière l'avait vu mais, voyant que le canidé ne faisait rien pour la prendre en chasse, elle se remit à manger l'herbe haute, le surveillant tout de même. Lucian n'avait pas faim et, il n'était pas quelqu'un qui était très bon en chasse ... Reron avait le don de faire fuir les proies ... Il parlait sans cesse et hurlait qu'elles l'entendaient à 3 kilomètres à la ronde et prenaient la fuite. Heureusement que le loup n'avait pas hérité du grade de chasseur dans le Clan, sinon, ça aurait été la famine !

Marchant toujours, il entendit un bruit et tourna la tête. Il ne vit rien, les herbes dissimilant la biche et Laïo. Il détourna rapidement la tête et reprit son action : marcher. Ce fut le cas un instant puis, une gêne se fit sentir. Se stoppant donc non par choix mais par force, il laissa glisser son regard sur la ronce qui lui maintenait fermement une patte arrière. Avec une souplesse, Lucian vint renifler la plante épineuse tandis que Reron s'en rapprochait pour l'examiner.

« C'est ce qu'on appelle un piège, mon cher ami, huhu ~ »

Le canidé posa son regard sur la peluche puis, se redressant, il perçu pour de bon l'odeur de Laîo, le vent ayant tourné et la lui apportant donc. Posant son regard bleuté et violacé sur l'inconnu, il gardait son sourire neutre.

- Qui es tu ??

Gardant le silence, il laissa son compagnon s'exprimer à sa place :

- Pour un petit être, je vous trouve bien agressif, commença Reron. La moindre des choses est de se présenter avant de venir aboyer de tels paroles sur deux pauvres voyageurs.

Reron secoua la tête, comme résigné.

- Mais, peut-être est une pratique de Printanier d'être aussi désagréable.

Cette réflexion fit rire l'interlocuteur tandis que le loup beige gardait le silence, se contentant de regarder la scène.

Les deux compères ne quittaient pas du regard le loup. Il était entièrement noir, seul un peu de rouges et de vert ainsi que des ronces venaient apporter un peu de gaité dans ce pelage nuit, enfin, le rouge rappelait la couleur du sang et le vert était en petite quantité, pas assez pour rattrapé ce tableau lugubre. Le loup beige n'esquiva même pas une grimace de douleur lorsqu'une ronce vint s'enrouler autour d'une de ses pattes avants puis l'étreindre. Il sentait les crocs de la plante venir s'enfoncer dans sa peau mais, il ne broncha pas.

- Mais, toi espèce de chiffons ne crois tu pas que tu es désagréable, vous m'avez surpris en plein repas!

- Vraiment ? Renchérit Reron. Pourtant, ta gueule n'est pas barbouillé de sang.

La peluche ricana et regarda les ronces.

- En continuant ainsi, nous allons finir par nous énerver et nous allons te réduire en cendres ... Tu devras le savoir non ? Les ronces n'aiment pas le feu.

Lucian remua un peu la patte, seule réaction de sa part jusqu'à présent. Il regardait, l'air neutre l'inconnu et comme si la question qui lui passait par la tête arriva dans celle de Reron, ce dernier la posa :

- Quel est ton nom, Printanier ? Quoique, d'un côté, je m'en contrefiche. Ce n'est pas toi qui attira le regard protecteur des Dieux !!

Face à de tels propos, la créature orange explosa de rire tout en se penchant, grâce au mouvement de la queue du canidé beige, vers les ronces, les regardant avec attention.

Lucian se fichait des actions du loup. Il était désormais emprisonné par ces ronces étranges qui l'empêchaient donc e tous mouvements. Il ne bronchait guère, chose qui en énerverait plus d'un. Il ne quittait dur regard l'inconnu qui ne daigna même pas se présenter.

-Je ne croit point aux Dieux ! Mais plutôt aux esprit mal saint et aux diables ! Mon nom je suis Laïo, tueur du couple alpha printanier !


Cette réplique ... Aussi cinglante soit elle fit trembler sa neutralité. Le loup beige fronça légèrement les sourcils. Le printanier ne croyait pas aux Dieux ... Cela, il s'en fichait, après tout, il avait rencontré bien d'autres canidés qui ne croyaient guère en les idoles qu'il vénérait avec Reron. Ce fut le seconde partie qui fit chanceler son masque, sa coquille vide. Tueur du coupe alpha printanier ... Il avait tué ses propres alphas ? Lucian ne comprenait pas, d'où son froncement de sourcils.

Puis, l'impensable se produit. Reron grogna lorsqu'il se retrouva avec une patte se bloquer. Ce n'était rien de bien grave, jusqu'à ce qu'une de ces plantes épineuses viennent traverser l'une de ses pattes faites de mousses et de tissus. Lucian écarquilla les yeux, et l'air se chargea soudainement. Les cheveux du canidé commencèrent à se déformer et, avec une rapidité, ils vinrent entourer les ronces et les faire lâcher prise. Le loup beige recula d'un bond et se mit à grogner. Il se mit en posture de défense.

- Je te trouve bien prétentieux, printanier.

Reron était lui-même en colère. Il ne ressentait pas la douleur mais, qu'on ait ainsi blesser son enveloppe charnelle, l'embêtait, surtout que les loups ne savaient pas faire de couture.

Lucian fixait le loup. Ce dernier disparu dans l'ombre des quelques arbres, il devenait invisible aux yeux du loup beige, mais, il en faudrait plus pour l'avoir.

-Moi prétentieux, non mais dit moi toi qui croit à ces dieux fait de pierre et de terre, à ces faux dieux, tu croit à une forces maléfiques ??

Se préparant au pire, il ne paru nullement surpris lorsque des ronces l'attrapèrent. Il avait les pattes immobilisées, ainsi que ses cheveux devinrent les prisonniers de ces plantes épineuses. Il posa son regard sur le loup. Reron prit alors la parole :

- Nous croyons aux forces maléfiques ... Mais, tu n'en ai pas une. Non, tu n'es rien face à elle.

Reron grogna en plus que Lucian le fit. Le loup beige se concentra et, bien qu'ils aient des geôliers, ses cheveux réussirent à se faufiler entre eux, après tout, ils pouvaient frôler devenir supers fins. De cette particularité, ils vinrent entourer les ronces, les bloquant et les étouffant petit à petit. Lucian devenait libre doucement, il pouvait de nouveau bouger, tandis que son pelage beige semblait disparaitre dans ses cheveux violets qui devenaient les geôliers des plantes épineuses.

- Tu n'es pas le Diable, tu n'es qu'une pâle réplique, une simple ombre essayant de ressembler à une plus grande.

Sur ces paroles, Lucian devint libre et Reron fixa le loup noir. Il ouvrit la gueule. L'air devant cette dernière se brouilla, devenant ainsi trouble. Une forte chaleur se fit alors ressentir tandis que de petits flammèches apparaissaient tels de petites étincelles. Puis, d'un coup, dans un bruit effrayant, l'air devint feu devant cette gueule jaune et se déformant, le feu devint progressivement une boule de cet élément, dirigée vers le loup.

Lucian ne couina pas à un seul moment. Il sentait une de ses pattes être de nouveau prisonnière des ronces. Il ne lança même pas un seule regard à tout ce sang qui coulait de son ventre. Le silence et la neutralité s'emparait de nouveau lui. Il ne bronchait guère, il n'avait pas peur, après tout, il avait toujours été persécuté et ce n'était pas une petite blessure de ce gabarit qui l’inquièterait davantage.

- Tu t'affaiblis n'est ce pas ? Je me demande jusqu'où tu peux aller. As-tu au moins songé que, contrairement à toi, notre puissance n'avait guère bouger ?

Reron ricana à ses paroles. Les deux compères pouvaient encore utiliser de la magie, après tout, les cheveux n'avaient que consommés une faible quantité d'essence magique, ils pouvaient encore se battre. La peluche envoya la boule dans les airs et la fit exploser en une pluie d'étoiles de feu. Laïo était à découvert, le feu éclairant tout les alentours. Avant qu'il ne s'éteigne, les cheveux de Lucian se défirent pour de bon de la natte et, formant de grands bras, ils attrapèrent les pattes du Printanier. Tirant un grand coup, ils refirent redescendre violemment le loup au pelage d'ébène.

Lucian garda une distance raisonnable avec l'individu. Il n'avait pas relâcher ses pattes prisonnières de ses cheveux et n'y comptait pas. Reron ouvrit de nouveau la gueule. Une nouvelle boule de feu apparue plus rapidement que la précédente. Il la lança en direction de Laïo. Cependant, la sphère enflammée ne toucha pas le loup mais, mit le feu près de lui.

- Ecoutes, nous ne voulons te tenir rigueur de ce que nous as fais. Nous n'avons pas l'intention de te faire davantage de mal, quoique j'aimerais bien te vider de ton sang, mais Lucian a parlé.

Reron marqua un silence.

- Mais si tu obstines dans ta folie, nous te tuerons ou ferons en sorte que tu deviennes un déchet pour tes Alphas.

Sur ces mots, il prépara une nouvelle boule de feu, plus grosse et dégageant de la chaleur qui rendait l'atmosphère lourd. Les deux compères ne semblaient plus rigoler.