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"Quand l'envie nous prend d'être seul.."

Une brise, un arbre, un lac, de l'eau et les étoiles du ciel sombre..
Ceci résumait bien le décors féerique et pourtant si mélancolique où je me situais en cet instant. Le vent emportant toutes mauvaises pensées et incertitudes qui pouvaient se trouver dans ma tête. Mon âme, habituellement emplie de pensées et d'angoisses, semblait vide et abandonnée. Mon corps était lasse.
Sans bruit, je m'avançai jusqu'au bord de ce lac où, la lumière des étoiles ainsi que de la lune se reflétaient si bien sur l'eau qu'on aurait pu croire que la lagune fut le ciel lui-même.
Là, la tête au dessus de l'eau, j'étudiai mon reflet déformé par l'onde des flots. Je dévisageai ce miroitement de ma figure et mon regard neutre. Diriez-vous de moi que je suis un loup maussade et monotone. Cependant, il est bien dans ma nature d'être tout simplement solitaire, et ce malgré ma sociabilité peu flagrante.
Alors j'étais venu m'oublier ici, au bord de ce lagon où l'eau était si douce et transparente.

Je me fixai, simplement, dans le reflet de l'eau. Après quelques secondes d'observation, je redressai mon échine et m'assis au bord des flots. Là, je fermai mes paupières et inspirai longuement l'air frais, l'expirant par la suite lentement en une faible brume givrée. Le temps s'était bien rafraîchit en cette saison d'hiver qui s'annonçait. Mais malgré cela, les fleurs et la nature du territoire printanier se perpétuaient encore, à mon plus grand bonheur. Une bourrasque de souffla soudain dans mon pelage. Cela ne me fit pas un grand choc de température grâce à mon abondante fourrure.
Un soupir m'échappa et je rouvris mes paupières. La brise s'était remise à souffler de son léger courant d'air, faisant criser les feuilles de la cime des arbres aux alentours.

J'étudiai le lac un petit moment, la tête toujours creuse et l'âme seine. Je penchai par la suite ma tête au dessus du lac pour laper et boire un peu de cette eau pure. J'approchai ma truffe humide des flots. Alors que j'observai mes yeux d'or et que je m’apprêtai à boire, mon reflet se déforma subitement et devint sombre, aussi sombre que le ciel de cette nuit là. Deux yeux rouges et leur pupille de reptile se dessinèrent sur la silhouette d'ombre et un sourire mesquin s'afficha aux lèvres du dragon ; Sacrifice, le reflet de mon âme se fondait avec lui.


Après ces paroles, je vis que Sacrifice s'agita quelque peu. Celui-ci disparu soudain, laissant place à l'image éblouissante d'un loup dans un corps astrale blanc et lumineux. Je ne fus pas surpris. Je savais qu'une âme pure vivait ici et qu'elle était inoffensive et sage. Elle afficha un bref sourire puis se dissout dans les flots, faisant réapparaître mon enveloppe corporelle sur l'eau. J'en bus quelques gorgées et me retirai du dessus du lac. Je restai ensuite debout, les yeux rivés vers la voûte céleste. La lune était pleine et le ciel dégagé. J'inspirai une grande bouffée d'air puis basculai ma tête en arrière, entrouvrant ma gueule et laissant apparaître mes canines inférieures. Je lâchai ensuite un long et doux hurlement, tel un chant perçant le ciel et les astres.

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