Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Yumi faisait crisser les feuilles de la forêt de brume. Dans la matinée, elle avait entendue parler d'un loup d'à peu près son âge qui avait la réputation de ne pas avoir grand choses dans la tête, et d'être le souffre douleur du Clan. Alors elle a donc décidé d'aller le voir pour parler, bien qu'elle ne le connaissait pas. Qui sait? C'était peut être quelqu'un de sympa... Comment s'appelai-il déjà? No... Nia... Naviel! D'après ce que Yumi avait compris, son pelage était de plusieurs teintes de gris, avec l'étrange particularité d'avoir un serpent en guise de bracelet. Il portait également une sorte de foulard rouge foncé, ainsi qu'un petit cadenas a la queue. Mais elle avait surtout retenu le détail du serpent... A près tout, ce n'est pas tous les jours que l'apprentie voyait un loup quelconque se promener avec un tel reptile autour de la patte... La jeune louve avait également appris qu'il lui arrivait de traîner près de la tour de garde a laquelle elle se rendait. Yumi espérait vraiment trouver ce loup. Elle ne savait pas pourquoi. Peut être était-ce du à son histoire de petit persécuté... Au fond d'elle, l'apprentie avait pitié de ce Naviel.
Humant l'air de la forêt, la jeune louve dérapait dans les feuilles mortes. Mais elle arrêta bien vite ce petit jeu car plus elle s'approchait du lieu convoiter, plus la brume se faisait dense. Soudain, l'odeur toute fraîche d'un lièvre monta jusqu'à ses narines. En tant qu'apprentie chasseuse, laisser filer ce lapin lui serait impardonnable. Et puis, elle pourrait s'en servir pour le partagé avec Naviel? Après tout comment refuser de prendre, ne serait-ce qu'une bouchée d'une proie fraîchement tuée et encore chaude? En pensant à qui l'attendait, Yumi en avait l'eau à la bouche. Remontant la piste du lièvre aussi discrète qu'un serpent, la jeune louve bandait ses muscles, prêt a bondir a tout moment si sa cible détalait. Pour espéré attraper un lapin, il fallait envisager de se lancer dans une course poursuite. Mais en ces circonstances, l'apprentie n'avait aucune envie de courir. Elle avait plus important a faire, sans oublier ce brouillard intense. Si elle allait trop loin, elle risquait de ne plus trouver le chemin qui menait a la tour, et , par ricochet, ne pourrait pas parler a Naviel.
Mais par chance, la proie tant convoiter n'était pas bien loin. Yumi sentait ses muscles se contracter. Le lièvre mangeait une noisette sous un arbre. Dissimulée dans les taillis, la jeune louve passait inaperçu malgré son pelage blanc. Tout les atouts étaient de son côté: la proie ne se doutait de rien, et le vent lui venait de face. Cette cible la, elle ne pouvait pas la manquer. Lorsqu'elle jugea que c'était le bon moment, Yumi pris son élan, sauta, et d'un coup de patte, brisa la nuque du lièvre qui tomba sur l'humus, mort. Avec fierté, elle prit son trophée entre les mâchoires, puis remonta la piste qui menait vers la tour de garde. Elle fut attirer par un des rochers, qui portait une odeur familière: celle de son Clan, l'Hiver, mais également un parfum qu'elle ne saurait reconnaître. Peut être était-ce celui de Naviel ? S'approchant d'un pas hésitant, elle aperçut une silhouette grisâtre qui semblait fixer l'horizon a travers la brume.
D'une petite voix, elle demanda:
"Est-ce que c'est toi Naviel?"

Mais quel idiot ! Quel idiot ! j'aurais du la fermer, passer devant eux sans rien faire, sans rien dire. Les ignorer totalement, comme je le fais à chaque fois que l'on me provoque. Une bande d'adolescents de printemps s'étaient amuser à me prendre un chasse. Ils se croient tous permis ceux-là, même plus le droit de traînailler sur le territoire neutre. L'un d'entre eux m'avais désigner de la patte avec un sourire narquois, faisant le paris à ses 2 camarades qu'il serait le premier à m'attraper. Et les voilà tous à me courir après. J'avais finis par glisser sur une feuille et tomber le nez dans la boue. Ils s'étaient tous alors foutu de ma truffe et m'avais balancé toutes les horreurs du monde, avant que je m'enfuisse en courant vers mes terres natales. J'étais habitué à ce qu'on se moque de moi dans mon clan, et voilà que les étrangers en rajoutaient. Je ne pouvais rien dire, moi la crevette, avec pas un seul micro muscle développé, fallait que j'ferme ma gueule. Si je voulais pas en baver. Je n'avais plus personne pour me protéger. Maman était partie depuis bien longtemps à présent, 11 lunes pour etre exacte. Je ne connaissais meme pas le signification de "papa" et depuis que les nourrices ont eu de nouveaux gamins à torturer je n'étais plus le mignon petit bébé. On m'a balancé, comme ça, dans la nature des grands adolescents, qui m'ont rejeté, simplement par ce qu'ils appellent, la différence. Mais pourquoi est-ce que je me plains, moi ? J'ai aucune faculté d'integration, et j'aurais tant aimer etre comme ces jeunes à l'aises avec tout le monde. Et c'est de ma faute, j'aurais du être comme eux, sournois, cretins et dominants. Si ça continuais comme ça, j'allais finir par être un oméga. C'était bien parti en tout cas.
J'étais donc repartis la queue entre les les pattes jusqu'à a tour de garde. Endroit où j'avais rencontré Liya, lorsque j'étais encore qu'un jeune innocent. j'arrivais sur le haut de la colline, avec l'espoir d’apercevoir ne serait-ce que sa silhouette. Mais rien ne m’accueillit sur la roche froide. Pas même un oiseaux. Rien que le vent s'engouffrant dans mon poil épais. Je fixais le vide. C'était beau, la journée. Mais encore plus épatant la nuit, avec la lune brillant de mille éclats. Ahh... la lune. Lorsque j'étais petit, je croyais que ma mère s'était réincarné en la lune. Ce n'est pas le cas, bien évidemment. Ma mère était morte et elle ne reviendrait jamais.

J'entrepris de me laver le museau et l’échine encore couvert de boue. Mon foulard était quasiment foutu, on ne discernait même plus les rayures bordeaux sous cette lourde couche marron. J'étais entrain de me frotter le museau lorsque q'un bruit de feuille craquer me fit sursauté. Je ne me retournais pas. Liya ? Non... cet odeur vient de mon clan, par chance, le vent était avec moi. Et l'odeur d'un gibier fraîchement achevé. Je ne fis rien, faisant croire à ce loup que je ne l'avais point entendu. Avec un peu de chance, il s'en ira loin de moi.

"Est-ce que c'est toi Naviel?"

Alors ça, c'est très, très mauvais signe, cette personne me connais, mais je n'avais jamais entendue sa voix. Je tournais la tête lentement. Le vent soufflait toujours autant et je du fermer l'oeil droit pour ne pas glacer la louve. Car oui, je ne suis pas assez idiot pour ne pas reconnaître une voix féminine. La première chose que je fis, c'est croiser ses deux yeux vairons. L'un était bleu et l'autre violet. Puis la deuxième chose, c'est écarquiller les yeux en découvrant ses deux grandes ailes. Ce n'était pas la première fois que j'en voyais, Niagara en avait aussi elle, et les siennes, changeaient de couleur en fonction de ses émotions. Je fermais les yeux pour chasser l'image de l'estivale, je devais cesser de penser à elle lorsque j'étais avec un inconnu, on ne sait jamais, il y a des loups qui lisent dans les pensées. Je songeais alors à sa question, et entrepris d'y repondre, tout en me retournant cette fois complètement.

- Si c'était moi, ça ferait quoi ?

Non, je ne voulais pas dévoiler mon identité, enfin, pas pour le moment. Mon nom est connu pour etre celui d'un moins que rien. J'était curieux de voir  comment réagissaient les loups face à des personne qui sont "normales" .
Je jetais un coup d'oeil à son lapin qu'elle tenait dans sa mâchoire. Qu'est-ce qu'elle comptait en faire ?

La silhouette grise se tourna lentement pour regarder Yumi. Sans savoir pourquoi, elle le vit fermer son œil droit. Peu importe. Après un court silence il lui répondit:

- Si c'était moi, ça ferait quoi ?

Eh bien! quel accueil chaleureux! Néanmoins, il lui semblait normal de réagir de la sorte quand on passait son temps à se faire ridiculiser... Elle aperçut des traces de boues sur son pelage, et notamment sur son foulard bordeaux. C'était donc bien lui, le souffre douleur du Clan, autrement dit, "Naviel". Bien évidemment, Yumi s'attendait bien a trouver l'adolescent dans le même état qu'on lui avait décri son portrait, mais le voir ici, avec elle... La jeune louve n'avait qu'une envie: lui parler. Et ce sentiment était encore plus fort maintenant qu'elle l'avait sous la patte. Vu l'état dans lequel il était, elle devinait sans peine qu'il venait de lui arriver une certaine mésaventure. L'apprentie scrutait des yeux ce loup qui lui était presque inconnu. De là ou elle se trouvait, Yumi réussi a voir un petit bout de son bracelet serpent. Il avait l'air bien accrocher, et était d'une couleur vert foncée. Mais elle avait autre chose a faire que d'admirer un reptile! Les paroles quelques peut agressives de Naviel avait un peu déconcerté la jeune louve et l'avait pris de court. Cette dernière se rendit compte qu'il pouvait à tout moment refuser de répondre a sa question -même si elle l'avait reconnu- ou bien même s'en aller si Yumi disait quelque chose qui serait vexant selon lui. De plus, si elle arrivait à énerver son camarade de Clan, il lui faudrait certainement BEAUCOUP de temps pour se faire pardonner.
La petite louve s'approcha légèrement de Naviel. Le lièvre fraîchement tué dégageait  une odeur alléchante, si bien que l'apprentie se demanda un instant comment elle avait pu résister a ne pas dévoré la proie en un coup de dent. Yumi regarda Naviel la regarder l'air méfiant, mais il ne disait rien. Le cœur battant la chamade, elle posa doucement le lièvre sur la pierre froide. Tout en se relevant lentement, la jeune louve lui dit:

"Qu'est-ce que sa me ferais? Eh bien... Je veux juste discuter un peu- elle jeta un coup d’œil a sa proie- Je nous ai apporter de quoi grignoter. Tu veux le partager avec moi?"

Yumi attendait la réponse de Naviel avec une certaine appréhension. Au fond d'elle, l'apprentie savait que parler, ne serait-ce que quelques mot, ne serait pas une tâche aisée. C'est pourquoi elle choisit ses mots avec soin. Scrutant le loup gris, elle attendait qu'il reprenne la parole.

La louve devait avoir à peu prêt mon age, si ce n'est un peu moins. Hivernale totale, ça se voyait à des kilomètres. Un pelage immaculé de blanc, rien de mieux pour représenter notre saison. En croisant ses yeux, je la surpris à regarder mes taches de boues. Et voilà, dans quelques minutes elle allait se foutre de ma truffe elle aussi. Ou alors me prendre avec pitier, ce que je supportais encore moins. A tout les coups, elle n'avait pas marché et elle savait qui j'étais. Quelqu'un avait du lui dire à quoi je ressemblais, ou alors lui avait juste fait part de l'adjectif qualificatif que l'on me donnait : Bizarre. des crocs repoussants, deux queues des plus laide et des oreilles touffues. Rien de plus dégoûtants et monstrueux. Et le peu qui avait connaissance de mon pouvoir me trouvait deux milles fois plus repoussant.

La réaction de la louve fut de s'approcher de moi, son lapin dans la gueule. Si il n'y avait pas le vide derrière moi, je me serais enfuis en courant. J'avais pas envie de rester avec elle. Elle allait sans doute m'enfoncer encore plus. L'odeur du lapin me vint à la truffe et j'en eu l'eau à la bouche. Cela me rappela pourquoi j'étais parti en terre neutre. J'avais voulu goutté autre chose que du rennes et du poisson congelé. Mais j'étais entre-temps tombé sur les printaniers et n'avait pas mangé depuis mon départ hier matin.

"Qu'est-ce que sa me ferais? Eh bien... Je veux juste discuter un peu. Je nous ai apporter de quoi grignoter. Tu veux le partager avec moi?"

Je fixais le gibier sur le sol d'un air mefiant. Si ça se trouve, il était empoisonné et elle cherchait à m'empêcher de faire mes besoins pendant 3 semaines et me ridiculisé trois fois plus que je l'était déjà. Non pas que je sois parano, mais simplement prévenant. J'avais subit des trucs dans la sorte avant de croiser cette jeune louve blanche. Elle voulait discuter ? Mais de quoi ? De ce que je vivais en ce moment ? Pff... autant le garder pour moi. J'voulais pas de sa pitier. Je m'assis en face d'elle. Le lapin nous séparait.


- Très bien, mais je le mangerais une fois que tu auras commencé.

Il n'y avait pas que la méfiance, mais aussi... bha, j'étais couvert de boue, et j'avais pas envie de manger un truc plein de terre. A grand coups de langues, je me nettoyais le poitrail tout en faisant comme si j'étais tout seul. Ça faisait longtemps que je n'avais plus d'intimité. Je n'étais plus vraiment pudique. M'arrêtant dans ma petite toilette un instant, je m'adressais à la louve - en même temps j'allais pas m'adresser aux cailloux-.

- Et... de quoi voulais tu me parler ?

Il valait mieux jouer la prudence. On ne savait jamais. D'après moi, cette louve était bien trop gentille, elle cachait surement quelque chose. De plus, elle n'avait pas encore goûté le gibier et elle restait là à me fixer comme une andouille.

Yumi regarda Naviel scruter le lapin avec une certaine méfiance. Evidemment, elle ne se faisait pas d'illusion: l'apprentie savait que le loup n'allait pas mangé comme ça, et discuter comme si ils étaient tout deux de vieux amis. A son grand étonnement, il lui lança:

- Très bien, mais je le mangerais une fois que tu auras commencé.

La jeune louve blanche soupçonnait Naviel de croire qu'elle serait capable de l’empoisonné, ou quelque chose du genre. Après tout, ils ne s'étaient jamais adresser la parole, et la voir arriver avec son lapin... L'adolescent devait trouver sa étrange, elle devait l'admettre. Elle regarda ce dernier lécher les dernières traces de boue qui maculaient son poitrail gris. Elle s'apprêtait a manger un bout de sa proie, mais Naviel reprit la parole.

- Et... de quoi voulais tu me parler ?

Yumi était sur que le loup allait poser cette question. Tout d'abord, elle devrait prouver a Naviel que son "cadeau" -si on peut appeler ça un cadeau- était aussi inoffensif que la plus petite des souris. L'apprentie baissa alors la tête, et prit une bouchée du lapin. Par chance, elle avait réussi a en dénicher un dodu. La viande encore chaude était excellente, et les senteurs des bois vinrent se coller sur les papilles de la jeune louve. Elle avala son morceau, et dût se retenir de ne pas dévorer le lièvre entièrement. Si ils voulaient le manger encore chaud, Naviel devait lui faire confiance. Yumi se lécha les babine, sans en perdre une miette. Avec un petit sourire, elle dit l'adolescent:

-Tu es rassuré maintenant? D'ailleurs, si tu en veux un bout, tu devrais te dépêcher avant que je ne mange ce qui reste! Mais laisse m'en un bout quand même!

L'apprentie espérait avoir convaincu cette tête de mule. Si il avait le ventre plein, il se montrerait peut-être plus coopératif? De plus, ce lapin était un signe de confiance, si Naviel acceptait d'en prendre un morceau. Quand à de quoi elle voulait parler...  

-De quoi je veux parler? Pour commencer, t'aimerais devenir quoi, toi, plus tard?

OUI D'ACCORD. Cette phrase " tu veux faire quoi plus tard" était un peu bateau, mais de quoi d'autre pouvait-elle lui parler...

-Tu viens souvent a cette tour?

Maintenant, il ne restait plus qu'à attendre que Naviel réponde...

La louve donc le nom m'était inconnue commença à manger sa proie sous mes yeux. Plissant les yeux, je faisais bien attention aux endroit qu'elle entamait sur son lapin. On ne sait jamais si elle avait glissé des baies empoisonnées dans une parties du lapin. Cependant, mon instinct carnassier finit par prendre le dessus. Voir le lagormorphe ( non le lapin n'est pas un rongeur) ainsi à moitié mangé par terre me tordait l'estomac à tel point j'avais faim. Si je continuais ainsi de le regarder, je finirais par craquer. La jeune louve hivernale releva la tête en me regardant :

-Tu es rassuré maintenant? D'ailleurs, si tu en veux un bout, tu devrais te dépêcher avant que je ne mange ce qui reste! Mais laisse m'en un bout quand même!


Je continuais de fixer ses yeux, évitant de regarder le sol. Elle ajouta.

-De quoi je veux parler? Pour commencer, t'aimerais devenir quoi, toi, plus tard? Tu viens souvent a cette tour?

Je n'avais pas l'habitude que l'on me harcèle ainsi de question. Je baissais les yeux afin de ne pas avoir à affronter plus longtemps son regard emplis de question. Grossière erreur. La lapin, là, par terre. Miam. N'attendant pas que mon ventre gargouille, je pliais mes pattes avant afin de baisser la tête et l'échine pour débusquer délicatement un morceau de lapin entre mes crocs. Ayant pour le moment oublié ma méfiance. Je ne pus m'empêcher de manger la proie jusqu'à la dernière miette, sans laisser de bout à la louve. Je m'étais laisser emporté par ma faim, je ne m'étais même pas rendue compte que j'étais affamé à ce point. Je pris tout de même la peine de m'excuser, non sans gène.

- Euuh... pardon, j'ai tout mangé.

Je m'assis. Constatent que j'étais encore plein de boue. Je levais ma patte avant et me frottais le bout du museau. Quelque fois c'était derrière la tête. J'avais souvent ces tiques lorsque j'étais gêné. Repensant à ses question, j'entrepris d'y répondre, avec un petit temps de reflexion.


- Je ne sais absolument pas quoi faire plus tard... Et puis, oui je viens souvent ici. J'aime cet endroit.

Je n'aimais pas dévoiler mes préférences, mes goûts à quelqu'un qui m'était complètement inconnu. De plus, qu'est-ce que me prouvait qu'elle n'était pas entrain d'essayer de gagner ma confiance pour me berner ensuite en cachette ? Qu'elle louve debarque ainsi, en me suivant, me proposant un lapin en tapant causette, me paraissait tout sauf crédible. Il y avait quelque chose derrière sa venue. C'était obligé. Je me permis à mon tour de poser une question.

- Au faite, pourquoi tu me cherchais ?

Autant aller directement dans le mile. Cette question pouvait la dérouter. Justement, c'était le but.

Yumi observa le loup hivernal se pencher pour déguster le lapin a moitié entamé. Elle regardait ce qui restait de la proie être engloutie toute entière par Naviel. Gêné, il s'excusa.

- Euuh... pardon, j'ai tout mangé.


Et il recommença a enlever la boue qui maculait son joli pelage gris, qui prenait de nouvelle teinte avec le soleil qui déclinait dans le ciel. Ils devaient bientôt rentré, avant que la forêt ne se transforme en un labyrinthe de brume et d'ombres effrayantes qui semblait dissimuler derrière chaque branche un monstre sortit droit des ténèbres. Perdue dans ses pensée, la jeune louve dévisageait Naviel qui semblait concentré dans sa tache. Mais ce dernier reprit la parole, ce qui sortit Yumi de sa réflexion.

- Je ne sais absolument pas quoi faire plus tard... Et puis, oui je viens souvent ici. J'aime cet endroit.


Alors il aimait cet endroit... Petit a petit, l'apprentie chasseuse arrivait a soustraire quelques informations de son interlocuteur. Après tout, on ne dévoile pas si facilement ses préférences, non? Et voilà que l'hivernale était replonger dans ses pensées. A vrai dire, chacun de ses mots étaient choisis avec une attention toute particulière, de peur de vexé l'adolescent. Quel drame, me diriez vous ironiquement! Mais qu'importe.

- Au faite, pourquoi tu me cherchais ?

Cette fois, la question du jeune loup la déconcerta un peu. Elle qui depuis le début se démenait pour faire sortir ne serait-ce qu'une phrase de la gueule de Naviel... Et cette fois, c'était lui qui parlait. Même si, pour Yumi, cette question était déstabilisante, elle devait admettre qu'elle s'y attendait. eh bien, maintenant que la conversation était "officiellement" commencer, autant la poursuivre au maximum. Et puis, elle pouvait lui demander de la raccompagner au camp? idée a suivre... Dans sa réponse, l'adolescente alla droit au but.

-Je cherche a me faire d'autre amis. Si tu veux, on peut devenir ami, tout les deux!

La jeune louve avait l'air perdue dans ses pensées. Peut-être que je pouvais en profiter pour m’enfuir à pas de loup. Comme ça elle aurait l'air d'une nouille plantée sur la pierre gelée à ne rien dire. Je dis ça mais 20 minutes avant, c'était moi qui traînais là perdu dans mes pensées. Mais alors que j'allais poser une patte après l'autre en direction de la forêt des brumes, elle me répondit, me fixant de ses prunelles curieuses qui me donnaient envie de vomir.

-Je cherche a me faire d'autre amis. Si tu veux, on peut devenir ami, tout les deux!

Je levais les yeux au ciel. Et puis quoi encore, je la connaissais depuis même pas 10 minutes. Si elle comptait me manipuler elle devrait chercher autre chose. C'était quand j'étais louveteau que je sympathisais avec n'importe qui. Cette ignorante n'avait sans doute pas assez grandit pour me comprendre. On ne faisait pas partie du même monde, ça c'était certain. Alors devenir mon amie, elle pouvait se mettre la griffe dans l'oeil. Je pensais à Niagara. Elle, elle lui aurait sans doute fait une blague venimeuse et serait partie en courant. Seulement, je n'avais pas son courage, et je n'étais pas de nature blagueur. Je préférais ne rien dire et m'en aller discrètement. Mais avec elle c'était pas possible, elle voulait vraiment parler et j'aimais pas ça. En plus elle était niaise.

- Tu n'es qu'une idiote. Et proposer ainsi à n'importe qui d'être ton ami prouve que tu n'as aucune valeur de ce qu'est l'amitier.

J'avais conscience que ce que je disais n'avais rien de gentil. Et puis à quoi bon être gentil avec les autres si c'est pour recevoir des crasses à chaque fois ? Je me méfiais encore de cette andouille. Elle me répugnait avec ses yeux de chiens compatissants. Une bourrasque de vent fit voler mes poils. Je fermais la paupière droite juste à temps lorsque ma mèche s'envola avec le souffle d'air. Je n'avais point envie de geler un loup de mon clan. Et puis après elle irait voir ses sois-disants amis et ils viendraient tous se venger en me rouant de coup. Je pu voir la jeune louve frissonner. Hmm.. son poil à elle n'était pas assez épais pour supporter les bourrasques du soir. Bien fait, comme ça elle s'en irait vite et me laisserait tranquille. D'ailleurs, je ne me gênais pas de lui faire remarquer.

- Il fait froid, vue ta fourrure peu garnie, tu devrais rentrer chez toi. Et puis si quelqu'un te voyais avec moi tu risquerais gros.

En d'autre termes, vas-t-en laisse moi, louve dont je ne connais le nom.

Naviel leva les yeux au ciel. L'adolescente s'attendit a ce qu'il parte sans rien dire. Il fixa un instant. Ou du moins, pour Yumi, elle avait l'impression que des minutes entières s'étaient écoulées, lorsqu'il rétorqua avec vivacité.

- Tu n'es qu'une idiote. Et proposer ainsi à n'importe qui d'être ton ami prouve que tu n'as aucune valeur de ce qu'est l'amitier.

L'échine de Yumi se hérissa. Comment pouvait-il dire une telle chose, alors que lui-même n'arrivait pas a se faire des amis? Quel culot! La jeune louve se retint de découvrir ses crocs. Elle ne pouvait pas attaquer un de ces camarades, peut importe ce qu'il lui ai dit...
La jeune louve blanche allait lui jeté une réplique cinglante, mais il la devança.

- Il fait froid, vue ta fourrure peu garnie, tu devrais rentrer chez toi. Et puis si quelqu'un te voyais avec moi tu risquerais gros.

Cette fois-ci, l'Hivernale vit rouge. L'une des pires choses qu'elle détestait était se faire traiter comme un louveteau a qui on devait prémâché la moindre tâche qui lui semblait insurmontable. Yumi regarda Naviel dans les yeux, avant de lui rétorquer non sans colère.

-Tout ce que je voulais, c'était parler un peu avec toi! Mais apparemment, tu es trop fier et borné pour accepter que quelqu'un essaye de discuter un peu avec toi!

L'adolescente avait craché ses derniers mots. Les prunelles embrasée, elle lutta pour faire redescendre ses poils. Sérieusement! Pour qui il se prenait? A ce moment, l'apprentie chasseuse était persuadée que rencontrer Naviel était une mauvaise idée...
Sans adresser un quelconque regard a son interlocuteur, Yumi se détourna et pris le chemin pour rentrer au camp.

Je voyais bien au fur et à mesure de mes mots que la louve se hérissait. Très bien, elle était énervée. Elle montrerait enfin son vrai visage comme tout les autres. En réalité ce n'était qu'une peste, comme les autres. Elle voulait juste augmenter sa popularité en se faisant tout les amis du monde, son monde rose débordants de fleurs et de coeurs. Un macho aurait dit que c'était un truc de fille. Je ne suis pas d'accord. Niagara n'était pas comme ça, elle. Heureusement que j'avais rencontré cette dernière, parce que sinon j'aurais eu une autre vision des louves en générale. En générale, bien sûr ma mère n'en faisait pas partie. Juste la bande d'andouilles qui trainaillaient avec leur compagnon d'un soir et qui se rangeait à leur avis sans aucune opinion. Comme cette louve au poil hérissé qui me fixait à cette instant d'un regard assassin, et aussi mes ex-nourrices. J'aurais bien voulue la voir en face d'un rageux, tiens, ça aurait été marrant, elle aurait eu la place d'une poupée de décoration. Je sais bien que je porte jugement très vite, mais j'étais de plus en plus comme ça, je plaçais les gens par catégorie.

-Tout ce que je voulais, c'était parler un peu avec toi! Mais apparemment, tu es trop fier et borné pour accepter que quelqu'un essaye de discuter un peu avec toi!

Fière ? Elle ne savait pas de quoi elle parlait. Mon comportement n'avais rien à voir avec de la fierté mais avec de la prudence. Et oui, comme elle dit, je n'acceptais pas qu'une inconnue vienne me parlé la bouche en coeur avec comme raison  " je veux devenir ton amie  sans te connaître". Je sais que je n'étais pas intégré, mais si c'était la seule solution pour être accepté des autres, je préfère encore resté seul et loin des autres.

La jeune louve se leva les poils toujours hérissés sur sa nuque en mode porc-épique. Après un dernier regard, elle parti en direction de la forêt. Au moins, je n'aurais pas à bouger mes fesses en premier, je pouvais encore rester ici un moment, ayant pour seule compagnie les alysées accompagnées des derniers rayons de soleil de cette fin de journée.  De plus j'avais mangé un peu grâce au lapin qu'elle m'avait apportée. Je clignais longuement des yeux, on pouvais presque voir un mince sourire apparaître sur me lèvres. Comme si j'étais satisfais de la tournure qu'avait prit la conversation.

On entendit un simple murmure dans le vent, venant de ma propre voix :


- Pfft.. quelle idiote.

Fin du rp

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