Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

La jeune louve sort enfin le museau de sa tanière du jour. Elle s'était réfugiée ici, la veille au soir, en se rendant compte qu'elle ne serait jamais à temps au camp hivernal. Elle se lèche une patte, secoue la tête, et s'assoit sur son arrière train. Où est-elle ?

Elle était partie, pour chasser, mais avait seulement réussis à se perdre. Elle avait essayé de voler, mais le vent avait été trop fort pour qu'elle puisse planer en toute sécurité. Et elle avait préféré retourner au sol que de risquer sa vie en allant s'empaler dans un arbre. Elle n'était pas bien épaisse, et ne faisait certainement pas le poids contre un vent violent. Elle avait déjà faillit finir perchée au sommet d'un sapin lors d'une de ses virées, et il était hors de question qu'elle tente de nouveau l'expérience.

Elle s'étira paresseusement, dévoilant une mâchoire dentée de crocs en baillant. Elle décide de se mettre rapidement en route, puisqu'elle ne sait pas où elle est. Jamais, dans toute sa vie de louve, elle n'a mis les pattes ici. Et sa soeur ne daigne pas se montrer. Cela faisait quelques mois que les visions c'étaient tues, et qu'elle n'avait plus aucune signe de la louve ailée. D'habitude, elle avait un rêve, ou alors, en marchant, l'esprit de sa soeur passait devant elle et se consumait à toute vitesse. Mais là, plus rien. Peut-être avait-elle trouvé cette lumière dont lui avait un jour parlé Blue ? Qui sait, peut être que Savage Wind avait enfin trouvé la paix.

Little sent ses ailes la démanger. Néanmoins, elle reste sagement au sol, entendant le rugissement du vent au dessus de sa tête. Elle se met à trottiner, pour couvrir el plus de distance possible en un minimum de temps. Elle marche ainsi durant quelques heures, deux peut-être, et voyant une accalmie avec le vent, elle prit un bref élan au sol et s'éleva.
Elle ne resta pas plus de quelques minutes en vol stable. À peine avait-elle commencé à décrire un cercle pour atterrir que le vent se mit à souffler, d'un coup. La jeune louve cendrée eu beau battre des ailes et des jambes, elle ne résista pas longtemps et fut bientôt le nouveau jouet des airs. Elle était ballottée dans tous les sens et n'arrivait pas à rétablir son équilibre, malgré ses efforts. Elle s'agita contre le vent longtemps, jusqu'à ce qu'elle sente une vive douleur dans l'aile droite, ce qui était une grande première. Jamais elle n'avait eu mal aux ailes ! En tournant la tête, elle vit avec horreur que deux des trois plumes principales étaient froissées, et que les ailes fantômes de se déployaient plus. Elle se mit à chuter, sans pouvoir rien faire pour empêcher sa descente.

Elle prenait une vitesse vertigineuse, et allait très certainement se tuer au sol. Mais en ouvrant les yeux, elle vit l'esprit de Savage, impossible à voir pour un oeil inconnu. Sa soeur était encore là ?! Avec la force du désespoir, en voyant Savage voler à ses côtés, elle réussit à étendre son aile endolorie, en poussant un cri sous la douleur que cela apportait.
Elle chuta lourdement sur le Paradis de Miluiel. Toute la partie droite de son corps encaissa le coup, et la louver ferma les yeux sous le choc.

" RAAAAH. Ça fait maaaaaaal."

Elle gémit fortement, et laissa son corps se détendre. Pas question de se lever maintenant, elle avait trop mal. Sa tentative de vol avait au moins évité qu'elle se tue misérablement, réduite en crêpe sur le sol.

Mais si un ennemi arrivait, elle en donnait pas cher de sa peau.

Le vent soufflait fort, faisant bruisser les feuilles des haies de cèdres délimitant le labyrinthe automnal. Un temps plutôt maussade et grisonnant pour une journée d’été, on se serait cru à la veille de l’automne même si ce n’était pas du tout le cas. En effet, l’été venait tout juste de se montrer le bout du nez, apportant avec lui une importante chaleur qui avait le don de faire raccourcir les poils et roussir les oreilles si on restait trop longtemps en plein milieu d’un terrain à découvert. Tout cela donnait son charme à cette saison qui bien qu’elle ne soit pas mienne, me plaisait, une part de moi lui appartenant de sang. La chaleur de rayons du soleil réchauffait mon âme endormie après le long hiver qui avait tardé à finir et se printemps trop court rempli de pluie. Les saisons étaient quelque peu détraquées cette année, signe que quelque chose de grave se tramait sur les terres de Four Seasons. Rien en m’était venu aux oreilles pour le moment, mais Tsume passait plus de temps à l’extérieur, sa guilde le réclamait fréquemment. Bien entendu, on ne me mettait pas au courant de la situation, il était impensable que j’apprenne quoi que ce soit en provenance de la guilde.

Pour l’instant, mon rôle de mère me tenait bien occupé, en plus de mes fonctions de guérisseuse. En effet, de nombreux louveteaux de l’année avait développé les fameuses allergies au pollen et leur envie de découvrir les territoires alors que le soleil leur en donnant l’occasion leur offrant par le fait même une multitude d’opportunités pour se faire des blessures de tout genre. Disons que les louveteaux, en grand nombre cette année, me tenait bien occupé quand mes propres petits ne réclamaient pas mon attention. Il va s’en dire que mes adorables chérubins avaient bien grandi et ils prenaient de plus en plus leur indépendance vis-à-vis de moi, seul Takeo restait toujours dans les parages pour le moment, mais viendrait un temps où il finirait par suivre sa sœur et cela ne m’inquiétait guère. Ils avaient tous les trois hérités des talents de leur père et s’avaient très bien s’occuper d’eux-mêmes pour la majorité de leurs activités.

À mon grand bonheur, nul loup ne s’était présenté à moi et la journée était bien avancée, le soleil étant presqu’à son zénith. Il va sans dire qu’il était donc possible pour moi de m’offrir une petite balade, voir une partie de chasse, en territoire neutre. Il y avait bien longtemps que je n’y étais allée et l’air frais me ferrait le plus grand bien. C’est donc sur cet état d’esprit que mes pas me guidèrent hors du labyrinthe dont nous avions fait note demeure, mes petits étaient partis chahuter avec leurs amis, j’avais donc l’esprit tranquille. Une agréable mélodie me vint en tête, l’une de celle que chantonnant souvent mes sœurs qui malgré leurs différents avaient de nombreux points en communs, dont le chant. Je me souvenais parfaitement de leurs voix angéliques qui avaient le don d’apaiser les cœurs.

Mon cœur était calme et mon regard rivé au sol dû à une bonne rafale de vent qui m’avait ébouriffée les poils il y a quelques instants. Décidément, ce lieu à découvert n’était pas une si bonne idée, mais il va s’en dire qu’il m’occupait différent qu’à l’habitude. Un fort bruit se fit entendre, suivit d’une plainte de douleur. Je pouvais reconnaître ce son parmi des centaines d’autres, il faisait partie de mon quotidien. J’accélérais le pas, peu importe si l’animal ayant poussé ce gémissement était ami ou ennemi, mon instinct de guérisseuse avait pris le dessus. Je m’avançais néanmoins en restant sur mes gardes, les contes de mes parents sur le sort qu’on réservait aux loups comme moi me trottaient dans la tête. Je finis par apercevoir une louve de petite taille au pelage sombre étendue dans l’herbe dans une position un peu étrange, je remarquais les ailes dans son dos. Elle devait avoir fait une chute due aux forts vents, cela pourrait tout expliquer. Je m’approchais doucement, tâchant de faire du bruit en marchant pour ne pas la surprendre de manière trop brutale.

- Vous allez bien?