Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

J'avançais, la tête froide, les pensées bousculées. Sentant Nilania dernière moi comme si elle était à coté, tout près, j'entendais chaque battement de son coeur fragile, que j'aurais pus briser avec tant de facilitée, si cela n'était pas déjà fait. Ah ah ah... quelle histoire misérable quand même... si elle n'avait pas décidée d'intervenir rien de tout cela ne serait arrivé.... Je sentis une goutte de sang couler sur le bord de mon oeil. Pfff elle m'avait évitée de très près mon oeil l'autre ***. En y repensant, je devrais être habitué depuis le temps. Ce n'était pas la première louve qui avait prit l'initiative de planter ses griffes dans ma chairs. Il y avait eu cette louve là, Hana, plutôt facile à cerner, finalement, j'avais réussis à la faire mienne. Hé, en ce moment elle devait bien galérer avec une bande de gosses insupportables. On pouvait trouver cela cruel, mais bon, au moins je participais à la population de loups de four seasons. Bah oui, j'étais pas un si gros enculé que ça quand même ! enfin... un peu quand même ! Mais bon, dans ce monde, rien n'était rose, celui qui croyait une tel chose... et bien il fallait qu'il me rencontre. Eh eh eh, j'aurais sans doute une multitude de candidats !

Mais bon, l'heure n'était pas à faire joujou, mais plutôt à remettre ses pensés dans l'ordre. J'avais l'impression que j'allais sortir le discourt de ma vie. Gyah ah, excellent quand même ! Bon, et bien, je devais être champion pour trouver des sujets amusants lorsqu'on a plus rien à perdre !

Je marchais toujours, d'une allure cadencée et rapide, tout en faisant en sorte de me concentrer sur mes pas plutôt que sur ses battements de coeur irréguliers. Après une bonne heure, nous arrivâmes devant ma tanière. En deux en trois mouvements, je sautais sur les pierres une à une afin d'atteindre la petite grotte camouflée dans la pierre robuste de la falaise. Je sentis Nilania faire battre ses ailes derrières moi. Une fois arrivé dans la tanière, je me retournais de manière lente, comme pour faire durer le suspense, pour faire face à cette louve que j'avais rencontré quand j'étais jeune. Un sourire mesquin et sarcastique sur le visage, je plantais mes deux yeux émeraudes dans les siens et articulais, de manière sec et détaché.

- Alors... mh. Je t'écoutes, vas-y, balance moi tes pauvres petits tourments, je suis bien curieux de savoir ce que tu as à me dire.

A vrai dire, j'étais curieux de connaître ce qu'elle allait me raconter. Je m'attendais à ce qu'elle m'insulte de tout les noms -Naturellement-. A vrai dire, je ne pouvais ignorer cette petite pincée d'angoisse qui me serrait le ventre lorsque j'attendais impatiemment les mots tranchants qui sortiraient de sa bouche.

Je marchais, perdue dans mes pensées. J'en avais l'habitude maintenant. Je ne faisais que ça à vrai dire. Je marchais tout le temps et je pensais trop souvent. Si je n'avais pas eu le don de pouvoir penser, ma vie aurait peut-être été plus simple. Mais ne rêvons pas à une chose aussi absurde que l'envie de ne plus avoir à penser. Surtout que le fait d'en avoir envie me forçait à penser...

Bref, je marchais. Mais je ne marchais pas, comme à mon habitude, seule. Auron était là, devant moi. Il marchait simplement, d'un pas rapide et à une allure soutenue. De là où j'étais, je savais que si je levais les yeux, je ne verrais que son arrière-train. Oui, mes yeux ne fixaient que le sol, le sol et encore le sol, refusant de regarder ailleurs. Ils le fixaient mais ne le voyaient pas. Mes pensées tourbillonnaient bien trop dans ma petite tête pour que mes yeux se permettent de voir... Se risquent à le voir. Malgré ça, je savais où nous Auron m'emmenait, j'aurais pu reconnaître se chemin entre mille, enfin je crois. Ce chemin qui me menait dans un endroit dangereux... Cette route que nous empruntions n'était autre que le chemin pour rejoindre l'entre du loup.

Dans ma poitrine, mon coeur battait fort. Je ne comprenais pas pourquoi il battait si fort. Je respirais doucement, soufflais bien et tentais de me calmer et de faire ralentir ses battements, mais rien n'y faisait, il continuait. Tant pi, s'il voulait battre, autant qu'il batte. De toute façon, il allait finir par cesser de bouger et de broncher quand mon corps s'éteindrait. Pourquoi je pensais encore à la mort? Tout à l'heure aussi j'y avais pensé, j'y avais même profondément songé mais maintenant, les pensées que j'avais pu avoir sur ma mort me semblait plus que stupide. Je ne voulais pas mourir. Tant pi si Auron me détestait. Il en avait le droit. Mais je ne partirais pas sans comprendre. Oui, c'était ça, je voulais comprendre pourquoi il me détestait. Je ressentais le besoin de savoir. De savoir ce qu'il pensait de moi. De savoir ce qu'il ressentait pour moi. De savoir tout. Je voulais tout savoir sur lui. Je voulais le connaitre mieux que personne, ce qui était sans doutes déjà le cas, vu qu'il ne se montrait vraiment, à personne. Oula, c'est quoi ces pensées? Je peux pas penser ça moi! N'importe quoi. C'était pas possible...


Nous arrivâmes enfin devant la tanière tant atte-redoutée... J'allais vraiment pas bien, mes pensées n'allaient pas droits... Je ne savais pas combien de temps nous avions bien pu mettre pour arriver mais je me doutais que ça devait faire une bonne heure que nous marchions. Auron dû faire quelques bonds pour atteindre sa gratte. Moi, j'avais la chance d'être née avec des ailes et j'en profitais. Je décollais légèrement du sol d'un battement d'aile mais restais derrière le beau loup. Là non plus, je ne savais pas pourquoi... Je devais simplement trouver ça plus respectueux d'attendre qu'il entre en premier, vu que c'était chez lui. J'aurais largement pu le dépasser, un battement d'aile et j'étais dans la grotte mais non, je restais derrière lui. Quand, enfin, il entra dans le lieu sombre, je m'y engouffrais.

Il devais avoir sentis que j'étais juste derrière lui. Il se tourna doucement, très doucement vers moi. On aurait dit un effet, comme dans les film américain, un ralentit... Je trouvais ça assez particulier qu'Auron se tourne aussi lentement mais bon, il avait bien le droit de faire ce qu'il voulais. Pour tout dire, je n'avais toujours pas relever les yeux. Ils étaient toujours fixer au sol. Ne voulant plus s'en détacher. Mais je fini par les relever pour pouvoir apercevoir le magnifique sourire mesquin et sarcastique sur les lèvres parfaites du loup. Ce sourire ne me fit ni chaud, ni froid, je me contentais de le contempler, sans même chercher à comprendre sa signification. Mes yeux remontèrent et s'enfoncèrent dans les profondeurs des siens. Quoi qu'il arrive, je pense que jamais je ne me lasserais de ses yeux, des leur couleur incroyable, de leur profondeur sans pareille, de leur beauté inégalé. Je m'y plongeais une fois de plus comme dans un gouffre, me laissant emporter par leur douce couleur de lac verdoyant et chatoyant. Je m'y laisserais volontiers noyer...

"Alors... mh. Je t'écoutes, vas-y, balance moi tes pauvres petits tourments, je suis bien curieux de savoir ce que tu as à me dire."

Avant même de chercher à comprendre les mots qui sortaient de sa bouche, je notais son ton sec et détacher. Il semblait chercher à articuler bien tout les mots, comme si j'étais attardée. Bon, pourquoi pas après tout? Je soupirais. Mon envie de mourir avait totalement disparu. Mes pensées folles pour Auron aussi. Tant mieux, je pourrais surement plus facilement me concentrer maintenant. Il suffisait que je dise les bons mots aux bons moments et ils me révélerait tout... Enfin, c'est ce que j'espérais. Je m'assis sous son regard attentif, sans lâcher ses yeux des miens. Tout à l'heure je fuyais la moindre possibilité de croiser son regard et maintenant, je ne voulais plus quitter ces deux perles rares. Je respirais une nouvelle fois à fond et me lançais.

"Très bien, je vais te dire. Je vais te dire que je suis au courant de ce que tu as fais. Je vais te dire que tu n'es qu'un stupide loup méprisable et je vais te dire de ne pas faire attention à ce que j'ai pu te dire tout à l'heure."

Oui, cette dernière réplique m'était venue d'elle-même. Je ne pouvais pas lui permettre d'utiliser ma demande de tout à l'heure pour se défendre de l'incendie de paroles que j'avais l'intention de lui envoyer. Pour l'instant, mon ton était le même que le sien, détacher, sec et froid, mais restait calme.

"Il fallait que je trouve un moyen pour pouvoir te parler, seul à seule. Et c'est le seul que j'ai trouvé. Tu m'excuseras de t'avoir fait perdre l'une de tes proies. Tu en trouveras une autre avec qui jouer plus tard."

Et toc! En plus j'ai réussis à trouver une explication pour ma demande de mort! Je suis trop forte! Mon ton restait le même. Aucun mot n'était prononcé plus fort que les autres. Le tout dis d'une voix monotone sans aucune once d'émotion ou de sentiment. Je n'avais jamais parlé de cette façon. Pas même à la mort de Milène, mon pauvre papillon. A la pensées de mon ancien compagnon et ami, la colère monta en moi, mais je ne la laissais pas me submerger. Je la contenais et je la cachais. Mon ton ne changea presque pas quand je lâchais ma bombe.

"Je sais ce que tu as fait"

Au que oui, je savais, je ne savais pas tout non. Mais je savais ce que j'avais besoin de savoir. J'en savais assez. Je savais ce que j'aurais préféré ne pas savoir. Oui, je savais. Et Auron allait m'entendre... Mes yeux étaient toujours fixer aux siens et je gardais le visage le plus impassible que je le pouvais. Auron allait devoir entendre et écouter ce que j'avais l'intention de lui dire maintenant. Mais avant je voulais voir ce qu'il allait faire et entendre ce qu'il allait dire...

Ses yeux fixés sur le sol rocailleux finirent par enfin décider par se lever. Ses yeux bleus saphirs ne trahissaient aucune émotions. Toujours sa tronche de frigo. Pourtant, les parois de la caverne ne gelaient pas. Enfin... pas encore. C'était comme ça, les personnes qui ne savaient pas encore bien gérer leur pouvoir, ceci se manifestaient à tors et à travers. Elle s'assit, ses yeux toujours plongés dans les miens, parut bien digérer mes paroles, avant d'articuler à son tour :


"Très bien, je vais te dire. Je vais te dire que je suis au courant de ce que tu as fais. Je vais te dire que tu n'es qu'un stupide loup méprisable et je vais te dire de ne pas faire attention à ce que j'ai pu te dire tout à l'heure."

Je levais les yeux au ciel. Stupide et méprisable, je l'avais déjà entendue quelque part. Elle radotait la petite Nila'. Peut-être était-elle troublée à l’intérieur d'elle même, et qui faisait de son mieux pour ne rien laisser paraître. Sans doute... Elle savait ? mais quoi donc ? Que je m'amusais avec une bonne dizaine de louve par semaine et que j'étais un bourreau des cœurs ? oui et alors ? qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire ?? Bon... a vrai dire, je sentais quelque chose au fond de moi qui me chuchotait que j’apprécierais bien si ça ne lui était pas indifférente que je traîne avec d'autres louves... Mais bon, je ne possédais pas le don de voir ce qu'il y avait dans sa tête. Je serais même capable de l'échanger contre mon don si je le pouvais.
Elle reprit :

"Il fallait que je trouve un moyen pour pouvoir te parler, seul à seule. Et c'est le seul que j'ai trouvé. Tu m'excuseras de t'avoir fait perdre l'une de tes proies. Tu en trouveras une autre avec qui jouer plus tard."

Oui, bien trouvé maman ! nana mais sérieux, c'est ma vie, elle avait pas à se prendre pour supérieur à moi comme ça. Une bouffée de colère remonta dans le fond de ma gorge. Pour qui se prenait-elle à la fin ??!!
De plus, elle avait joué sa petite comédie pour faire croire qu'elle voulait mourir, dans l'unique but de me parler ? L’énervement m'arracha un grognement. Elle aurait dû attendre bien sagement dans la salle d'attente au lieu de m'interrompre comme cela. Elle insista, comme si elle laisserait échapper une chose grave, mais finalement sa phrase ne me surprit pas :

"Je sais ce que tu as fait"

Mais que savait-elle à la fin ?! Je n'en peu plus et me laissais submerger par ce que me dictait mon agacement. Je me mis à avancer, trottinant presque, puis arriver devant Nila, je lui sautais dessus comme la dernière fois. Avec la colère, je ne retenais pus ma force, et après un autre sourire sarcastique et un coup d'oeil vers son expression, je posais ma patte sur son aile droite.

M'appuyant de tout mon poids, je sentis ses muscles émettre un bruit. je n'avais pas briser son ailes, mais assez pour l'empêcher de voler pendant quelques jours. Hmm... quel sombre petit salopard je faisais... Mais bon, au moins, elle ne pouvait plus s’enfuir de la tanière... maintenant. Comme chaque fois elle utilisait ses ailes, Nilania ne connaissait pas par coeur chaque pierre où il fallait poser la patte. Elle n'avait plus aucune chance de sortir. Elle devait sans doute avoir mal. Je me penchais de façon à me trouver presque truffe à truffe avec elle, puis parlais à mon tour, souriant toujours, avec une pointe d'amusement mêler à l'agacement dans ma voix :

- Tu dit que tu sais... Mais quoi ? Que je me suis taper beaucoup plus de louves que tu n'as vue de personne dans ta vie ! ET alors ? Tu n'as pas à interférer dans mes plans.

Je fixe ses yeux un instant, puis m'approchant de mon oreilles je chuchotais, comme si il s'agissait d'un secret entre nous.

- Ohh... pauvre petite, tu t'es trompée sur mon compte hein ? Et bien voilà, tu sais à présent, tu l'as dit toi même, je suis méprisable. Et tu sais ce qui est géniale ? C'est que j'adore ça !

Puis repensait à ce qu'elle avait dit ; elle savait ! mais oui justement ! Je repris une voix normal, après avoir poussé un ricanement.

- ce qui est plus étonnant c'est le comment tu as sue. Tu m'as espionnée n'est-ce pas ? Et tu sais pourquoi ?

Je me penchais encore une fois à son oreille, ma voix presque inaudible à présent :

- parce que .... tu es jalouse

Ma phrase dite, je restais les yeux rivés dans ceux d'Auron. Contrairement à moi, il était resté debout et me surplombait, ce qui n'était pas inhabituel. Il commença à avancer vers moi, d'un pas lent mais sur. Je ne savais pas pourquoi mais le fait qu'il s'approche ainsi de moi ne me disait rien de bon. Enfin si, je savais pourquoi. Simplement parce que mes yeux n'avaient toujours pas quitté les siens et que les tourbillons verts dégorgeaient de colère... Enfin, je crois que c'était de la colère, je ne vais pas dire que je savais reconnaître facilement les sentiments et émotions des autres. Parfois je n'arrivais même pas à savoir ce que moi je pouvais ressentir...

Mes pensées tourbillonnaient dans ma tête mais je m’empêchais de m'y perdre. Je ne voulais pas perdre le masque froid que je portais. Je ne voulais pas qu'Auron voit que j'avais peur de ce qu'il allait pouvoir me faire. Parce que oui, j'avais peur, très peur. En faite, je crois bien que ce dont j'avais le plus peur, ce n'était pas de ce qu'il allait me faire, mais simplement ses yeux. Oui, c'était ses yeux qui me faisaient peur. Incroyablement beau mais aussi incroyablement dangereux.

Arrivé à seulement quelques centimètres de moi, Auron bondit. Et m'atterrit dessus de tout son poids, et je peux vous dire qu'il n'est pas léger... Ma tête cogna le sol suffisamment violemment pour me sonner à moitié. Ce geste, ce saut me rappela un vieux souvenir, enfin pas si vieux que ça... Un jour où le beau loup m'avait sauté dessus de la même façon avant de me lécher impudemment la joue. Sincèrement, j'aurais préféré qu'il recommence comme il l'avait fait, au lieu de ça, il pausa sa patte sur mon aile... Et s'appuya dessus. La douleur s'empara de moi immédiatement. M’enivrant et m’empêchant de penser. Ce qu'il était lourd ce ***! Mon aile émit un bruit pas franchement normal et plutôt inquiétant. Mais le loup n'y fit pas attention, continuant d'appuyer encore sur ma pauvre aile... Il voulait me la casser ou quoi? Il était devenu complètement dingue! Il le savait! Il savait que je ne pouvais pas partir sans pouvoir voler. Il savait que ces fichus cailloux bougeaient et roulaient tout le temps et je ne pouvais pas sortir de ça fichue grotte de bouse avant un moment! Pourquoi cet idiot me faisait ça? Il voulait pas que je parte? Et ben qu'il parle! Il savait le faire non? Il le faisait pourtant tout à l'heure, mais non, c'est plus amusant de me faire mal, plus amusant de me voir souffrir! Il était complètement fou ce stupide loup! Il se pencha vers moi, accentuant la douleur dans mon aile. Il le fait exprès ce ***!

"Tu dit que tu sais... Mais quoi ? Que je me suis taper beaucoup plus de louves que tu n'as vue de personne dans ta vie ! ET alors ? Tu n'as pas à interférer dans mes plans."

Nan mais il en est fier en plus? Je rêve ou il en est vraiment fier. Cette espèce de vieille bouse de sanglier était plus que fier d'avoir violé des tas de louves. Ça ne m'aurait même pas étonné qu'il est aussi violé des loups... Cette bouse était tellement assoiffé de victoire qu'il ne s'en serait même pas rendu compte! Aveugle comme une taupe et même pire! Et puis ça faisait quoi que je ne connaisse pas grand monde? Ça sert à rien d'avoir plein d'amis! Et puis j'aime être seule! Ça fait quoi? Des plans? Comme s'il avait le temps d'élaborer des plans... Tout ce qu'il faisait s'était apercevoir une louve (ou un loup...) l'hypnotiser avec son fichu pouvoir et puis... faire des choses avec! Il avait pas besoin de plans! Au pire il la retrouverait cette pauvre louve orangée et il reprendraient là où ils s'étaient arrête...

"Ohh... pauvre petite, tu t'es trompée sur mon compte hein ? Et bien voilà, tu sais à présent, tu l'as dit toi même, je suis méprisable. Et tu sais ce qui est géniale ? C'est que j'adore ça !"

Ho que oui, je le savais. Je le savais même mieux que personne. Et non, je ne m'étais pas vraiment trompé sur ton compte, grosse bouse. Je savais qui tu étais même si je refusais de voir à quel points tu étais si peu intelligent... Oui, je savais aussi à quel points tu aimais ça...

"Ce qui est plus étonnant c'est le comment tu as sue. Tu m'as espionnée n'est-ce pas ? Et tu sais pourquoi ?"

Comment j'ai su? Je n'ai peut-être pas beaucoup d'amis et je ne vois peut-être que très peu de loups mais il m'est très simple de savoir quoi que ce soit... Si je t'ai espionné? Oui, c'est possible, mais ce n'était pas mon intention... J'apprend des choses parfois, que je ne devrais pas savoir... Je ne me donnais même pas la peine de lui demander "pourquoi", je savais pertinemment qu'il allait parler sans que je ne lui demande...

"Parce que .... tu es jalouse"

Ça remarque me fit écarquiller les yeux... Elle m'étonna tellement que j'en oubliais presque la douleur de mon aile. Et je faillis exploser de rire... Non, en faite, je ne faillis pas : j'explosais de rire. Cette remarque était tellement absurde que je ne pu me retenir. Et les larmes me montèrent aux yeux... Il se sur-estimait tellement, que s'en était impressionnent. Je devais avoir l'air bien folle à rire comme ça, après un tel discours mais je n'arrivais pas à m'arrêter... Pourtant je peux vous dire que j'étais vraiment en colère... Enfin je l'étais vraiment avant ça dernière réplique... Auron me surplombait toujours mais sa patte avait glisser de mon aile ou il l'avait simplement enlevé parce que je ne sentais plus aucune pression même si la douleur était toujours présente. A moins que mon aile se soit suffisamment engourdie pour ne plus sentir le poids de la grosse bouse sur elle. Mes rires se tarirent finalement après quelques instants.

"Tu te sur-estimes, mon pauvre vieux. Tu penses réellement que je peux être jalouse? Tu penses que je perdrais mon temps à t’espionner?..."

Ma phrase prononcée, mon sourire s'effaça. Ma crise de rire était passée et finie. Je repris mon sérieux et la colère de tout à l'heure remonta en moi. Même si je tentais de ne pas la laisser transparaître je savais que le ton de ma voix me trahirait.

"Après tout, tu fais ce que tu veux, avec qui tu veux, non? Tu lui fait même des mômes à cette pauvre gamine... Oh, et tu veux savoir comment je le sais? Simplement parce qu'il y a des papillons un peu partout sur Four-Seasons et, je te rappelle que les papillons me parlent et qu'ils aiment bien les ragots..."

Je pensais pouvoir cacher un peu mieux la colère dans ma voix, mais bon, tant pi c'était trop tard. De toute façon, Auron se serait rendu compte compte d'une façon ou d'une autre que j'étais en colère... Cette fois ce fut à mon tour de m'approcher de son oreille et du lui susurrer quelques mots. Mais ma voix devint froide, très froide, tranchant l'air chaud de la grotte...

"D'ailleurs, l'un d'entre eux m'a parler d'une chose qu'il avait vu dans un certain champs aux fleurs magnifiques... Il m'a parlé d'un loup gris-chocolat avec de beaux yeux verts portant d'étranges accessoires brillants en train de tuer un petit papillon rouge et bleu..."

Je reposais la tête par terre attendant sa réaction. Je sentais mon corps commencer à geler alors que je bouillais de l’intérieur... Et oui, petite bouse de sanglier, ça aussi je le savais... Et je ne te le pardonnerais pas de sitôt... Vas-y mets-toi en colère, ignores moi ou simplement ma remarque, fais comme moi et rigoles... Vas-y réagis... J'aimerais voir ta réaction, voir si tu as ne serait-ce qu'un peu de coeur, ne serait-ce qu'un peu de remords. J'aimerais savoir si un jour j'ai pu compter pour toi, si j'ai pu être chère à ton coeur. Ou si je n'ai été que l'une de tes louves que tu contrôles de tes regards incendiaires... Mais si je n'étais que l'une de ces louves, alors pourquoi m'as-tu sauvée? Pourquoi m'as-tu appris à me débrouiller? Pourquoi m'as-tu aidée? Si je ne suis rien de plus dans ton coeur que l'une des tes louves hypnotisées alors pourquoi tu ne m'as rien fait? Pourquoi tu n'as même pas tenté de me contrôler? Pourquoi tu m'as laissée m'attacher à toi? J'aimerais savoir, même si je sais que tu ne me répondras sans doute jamais... Tant pi, au moins j'aurais essayé... Oui, j'aurais essayé de trouvé le coté caché de ton coeur froid, je pensais vraiment pouvoir le trouver... Mais je devais sans doute me tromper. Sois tu ne veux vraiment pas le montrer, sois il n'existe vraiment pas...

la louve en dessous de moi écarquilla les yeux. Ah, elle ne s'attendait pas à ça à ce que je vois. choquée la petite ? bah tant pis pour elle. Elle se mis à rire, à pouffer comme une folle de je ne sais quel azile. Je la regardais d'un air faussement outré. Pff, si elle voulait...
Il fallait bien avouer qu'elle s'était bien débrouillée, Je n'avais même sentis sa présence lorsque je me promenait sur les territoires. Je détestais ce sentiment d'être épié en permanence. Surtout que je voyageais en solitaire et aimait bien caché à tout le monde où je me trouvais. Pff, plus aucun mystère, c'nul. Nilania avait intérêt à faire attention, d'ailleurs, elle avait du cran cette petite, de me gueuler de cette façon :


"Tu te sur-estimes, mon pauvre vieux. Tu penses réellement que je peux être jalouse? Tu penses que je perdrais mon temps à t’espionner?..."

Oui, vas-y essaie de te rattraper.... Tu n'aurais jamais été au courant sauf si tu ne m'avais pas espionné.... Elle pouvait dire ce qu'elle voulait, je continuais de al fixer d'un regard dur. Moi ? me sur-estimé ? bien sûr grosse tête, valait mieux ça que de se sous-estimé, moi au moins je connais mes vrai valeurs, et je ne me coince les fesses pour ne pas l'exprimer. Les rois devaient bien de se savoir meilleur que tout le monde, sinon comment gouverneraient-ils ? madame fronça les sourcils, avant de tenter de reprendre son serieux, un surplus de colère dans la voix,

"Après tout, tu fais ce que tu veux, avec qui tu veux, non? Tu lui fait même des mômes à cette pauvre gamine... Oh, et tu veux savoir comment je le sais? Simplement parce qu'il y a des papillons un peu partout sur Four-Seasons et, je te rappelle que les papillons me parlent et qu'ils aiment bien les ragots..."D'ailleurs, l'un d'entre eux m'a parler d'une chose qu'il avait vu dans un certain champs aux fleurs magnifiques... Il m'a parlé d'un loup gris-chocolat avec de beaux yeux verts portant d'étranges accessoires brillants en train de tuer un petit papillon rouge et bleu...""

Ce fut à mon tour d'écarquiller les yeux. Je ne m'attendais pas à ça à vrai dire. Alors c'était ces insectes c'est ça ? Peu importe, si elle savait grâce à ses papillons, c'est qu'elle m'espionnait à travers leurs yeux, cela ne changeait rien à la donne. L'histoire du papillon me tracassais un peu. J'aurais préféré qu'elle ne soit pas au courant de cette mésaventure. OH et puis zut, fallait bien qu'elle sache un jour. N'avais-je pas dis un jour, qu'elle finirait par se rendre compte que je n'étais pas le prince charmant de ses rêves ? en maintenant mes pattes au dessus d'elle, je touchais son pelage, et sentis une vague de froid m'effleurer la point des poils. Tsss, pas bien, Mademoiselle ne contrôlait plus sa colère on dirait. Amusé, je fis mine que j'allais lui donner le coup de grace, levais ma patte, sortie mes griffes et stoppait mon mouvement sur son cou, en faisant glisser une de mes griffes le long de sa trachée. Elle était coincée, elle pouvait crever à n'importe quelle moment, et elle me hurlait au visage, hihi, c'était le monde à l'envers mon chou. A mon tour, je lui répondis, d'une voix sarcastique mais calme.

- Pfff.... tu est vraiment pathétique, tu sais que je peux en finir avec toi ? quand j'en est envie, il ne suffit qu'un mot de travers. Et non, toi tu préfère faire ton hystérique.

Elle abusait. Franchement, tant de reproche.... elle y allait un peu fort....Mais le souvenir de ces paroles refit surface et finalement le gout amer de la colère remonta à travers ma gorge.

- TU sais au moins que ton papillon, je l'ai broyer dans mes dents en tentant de le transporter rien que pour toi ?

Et voilà, maintenant je me demandais bien qui j'étais pour être aussi bête. Pff... alors que j'avais fais tant de mal, voilà maintenant qu'une simple louve arrivait à me faire culpabiliser. Resserant mon emprise, j'attendais ces mots d'excuses.

Je sentis son contact, je sentis sa chaleur sur le froid de ma peau, de mon poil. Il savait, rien que par ce contact, que j'étais en colère, mais heureusement pour lui, j'arrivais plus ou moins à la maîtriser... Si ça n'avais pas été le cas, il serais complètement gelé. Une bouse glacée... pas franchement appétissant. Il était encore au dessus de moi, j'étais en quelque sorte sa prisonnière. Mais peu m'important, cette position ne me dérangeait que peu. Je dois l'avouer, oui, elle me dérangeait un peu... Savoir la bouse aussi près de moi, me sur-plombant, son visage aussi proche du mien... tout ça me dérangeait un peu, mais pour rien au monde je ne le dirait à la bouse! Mon coeur battait dans ma poitrine. C'était surement la colère.

Je le regardais toujours droit dans les yeux... enfin, aussi droit que je le pouvais parce que bientôt j'allais devoir loucher pour pouvoir continuer à le regarder tellement son visage était proche du mien... Sa surprise lorsque je lui avais dit que je savais ce qu'il avait fait à Milène ne m'avait pas échappé et m'avait plutôt plût... C'était la première fois que j'arrivais à le surprendre, du moins qu'il le montrait ainsi. Je trouverais d'autre moyen pour le surprendre encore, pour lui prouver qu'il ne me contrôlait pas, que je n'étais pas qu'une simple louve parmi celle qu'il emprisonnait de son regard envoûtant. Moi, j'étais bien plus... Enfin, je crois qu'au fond de moi, j'espérais être plus que ça pour lui, pour Auron, pour cette stupide bouse...

Je le vis alors lever la patte bien haut comme s'il allait me frapper ou quelque chose comme ça... Il n'allait quand même pas faire ça... il n'allait pas oser... Je vis ses griffes sortir et mon corps se glaça... enfin, façon de parler, bien sure. De toute façon mon corps était déjà bien froid... Bref, mon corps se glaça. Cette espèce de saleté de bouse à deux balles allait vraiment me frapper et avec les griffes en plus! Non mais ça va! Je n'avais peut-être pas fière allure ainsi allongée sous lui, j'étais peut-être plus petite que lui, et je l'avais peut-être chercher... mais ce n'était pas une raison pour lever la patte sur moi! Et bien heureusement pour lui il ne fit rien de plus que baisser avec vitesse sa patte et me mettre une griffe sous la gorge... et me caresser la trachée avec... La position devenait de plus en plus inconfortable...

"Pfff.... tu est vraiment pathétique, tu sais que je peux en finir avec toi ? quand j'en est envie, il ne suffit qu'un mot de travers. Et non, toi tu préfère faire ton hystérique."

Et voila le célèbre sarcasme de la bouse qui refaisait surface! Et sur un ton calme en plus! STOP! Il vient bien de dire ce que je pense avoir entendu qu'il a dit? JE suis pathétique? IL peut en finir avec moi? Quand IL en a envie? JE FAIS MON HYSTÉRIQUE?! Mais c'est le monde à l'envers ici! Il se prend pour qui? Le roi du monde et de toutes choses? Ah! Mais oui! J'avais oublié à quel point Auron pouvait s'aimer lui même! Il se jette des fleurs tout seul, le pauvre! Il a personne pour le faire pour lui!

"Tu sais au moins que ton papillon, je l'ai broyer dans mes dents en tentant de le transporter rien que pour toi ?"

Pardon?! Ah parce que maintenant c'était ma faute si IL avait buté MON papillon? Ben oui, bien sure! C'était mon qui l'avait poussé à écraser le petite être entre ses sales pattes! C'était moi qui avait mentie? C'était moi qui avait fait l’innocent? Et puis, tant qu'il y est, c'était aussi moi qui avait bousillée sa vie? Mais il inverse absolument pas les rôles celui là! Qu'il est culotté en plus! Et il s'attend à quoi en resserrant son emprise sur moi? Que je m'excuse? Oh, oui bien sure, je vais m'excuser, m'excuser d'avoir été aussi bête et aveugle!

"Oh! Pauvre petit... Il buté quelqu'un sans faire exprès... Mais c'est pas grave, t'en fait pas... C'est pas parce que tu es cruel et stupide que les gens ne t'aiment pas..."

Mouarf, les mots étaient sortis d'eux-même, sous la colère, je n'avais pas vraiment fait attention... Mon ton était ironique, je lui parlais comme si j'avais parlé à un demeuré-attardé... Mon regard moqueur était dirigé tout droit vers lui et ses grands yeux... ses yeux... Je ne pu plus contenir le peu de colère que j'avais réussi à contenir jusqu'à présent... La température de mon corps baissa encore et la grotte humide se retrouva glacée. Ces yeux, SES yeux! Je n'arrivais pas à savoir si je les adorais ou si je les détestais... Ils étaient incroyablement beau et étaient le centre de son pouvoir... Si je les lui perçais il ne pourrait plus se servir de son don et ne pourrait plus faire de mal aux louves... ... Je continuai ma phrase, laissée un instant en suspend, sur un ton moins calme mais toujours aussi ironique et plus colérique.

"... Ah! Mais si! C'est justement pour ça que t'es tout seul! Pour ça que personne ne peut t'aimer! Au faite, je SUIS hystérique! Et puis même si tu en avait envie tu ne pourrais pas en finir avec moi, comme tu le dis si bien! ... Tu te sur-estime mon pauvre."

Plus je parlais et plus la température baissait. Elle avait depuis longtemps déjà dépassé les négatifs...

"Je suis peut-être pathétique mais toi tu fais pitié!"

J'achevais d'un ton froid et de dégoût. En parlant de froid... Mon corps l'était tellement qu'Auron se serait brûlé s'il m'avait touché... Une chance pour lui, aucune partie de son corps n'était en contact avec le mien... Autre chance pour lui, mon corps semblait continuer à refroidir sans que l'air n'en soit affecté... Vraiment, si Auron me touchait, il le sentirait passer et le regretterait...

Les yeux remplis de reproche de Nilania m'apprit que rien de ce que je pouvais lui raconter- même si pour une fois ce n'était pas que mensonge- ne la ferait changer d'avis sur mon cas. Et d'ailleurs pourquoi j’espérais que son opinion à mon égard ne change ? Je l'avais bien dit il fallait bien que le jour ou tout serait dévoiler montre le bout de sa truffe. Et justement ce jour était arrivé. Même si elle avait l'air drôlement bien informer... rhaaa, ces saletés de papillons.

"Oh! Pauvre petit... Il a buté quelqu'un sans faire exprès... Mais c'est pas grave, t'en fait pas... C'est pas parce que tu es cruel et stupide que les gens ne t'aiment pas..."


Les gens ne m'aime pas ? ohh quel scoup ma chère, ne crois tu pas que j'utilise comme papier torche cul leur amabilité. Mais justement tout était là ! Pas drôle si les gens vous aimes, introduire quelques gouttes de trahison et de manipulation et le tour est joué ! on vous hais à vie ! Mais c'était là qu'allaient tout mes faits est gestes. J'aimais lorsque les gens désespéraient de ne pas avoir la possibilité d'assouvir leur vengeance, continuaient de nourrir leur haine intérieur contre moi. Et je le leur rendais si bien !!! Le monde, allez tous vous faire foutre et s'en bas les c.... !!!!!
La jeune louve continua sa phrase qu'elle avait laissée en suspend.

"... Ah! Mais si! C'est justement pour ça que t'es tout seul! Pour ça que personne ne peut t'aimer! Au faite, je SUIS hystérique! Et puis même si tu en avait envie tu ne pourrais pas en finir avec moi, comme tu le dis si bien! ... Tu te sur-estime mon pauvre."

Aha ? se croyait-elle si importante que cela ? et moi l'épargnerais-je si j'en avait l'occasion ? Mhh... bien sur que non j'ai mon honneur, j'ai le sens des préoccupations quand je commence quelque chose, je le finis, c'est à dire ma tite Nila', je te voulais, et je t'aurais, un jours ou l'autre, à moins que tu n'en vaille plus la peine, comme tu tentes désespérément de me le prouver. Et tu sais quoi ? même si je ne peux pas t'obtenir, je ferais en sorte qu'aucun 'autre ne le face, disons que je supprimerais le premier qui ose s'approcher trop près de toi. Ohh.. je suis possessif ? et oui, c'est comme ça, et va falloir t'y faire.
Je me sur-estime ? Non voyons, je sais simplement que j'ai une grande valeur, et j'en fais usage ma chérie.
Elle cracha d'autres horreurs à mon insu. Des mots qui résonnaient si faux de sa délicate bouche. Je posais ma patte sur ses lèvres afin qu'elle referme ce cadenas qui avait tendance à s'ouvrir beaucoup trop à mon goût. Attention, même la plus merveilleuse des roses possédait des épines. Mais peu importe, j'avais mon sécateur.... niark niark.

Cependant, quand le bout de ma patte toucha sa peau, ce fut quelque chose de glacée qui m'accueillit, un geste d'esquive de ma part et me revoilà à 2 mètres de la louve. Interloqué, je levais ma patte pour l'observer, à croire que des cristaux allaient y pousser. brrr.... Frigo, le retour. Tous aux abris !

A peine avais-je fini ma phrase que la bouse ambulante posait sa patte sur moi, sur mes lèvres... Il voulait faire quoi là? Mais faire taire? Pfff... Qu'il essaye un peu, pour voir! Il n'eu qu'à peine le temps de poser le bout de cette sale patte sur moi, qu'il bondissait déjà deux mètres plus loin... Ha bah, j'avais prévenu, hein. Mais bon, il a quand même eu de la chance de ne faire que m'effleurer...

J'étais enfin libre de mes mouvements, je me relevais et me tournais vers lui... L'imbécile restait regarder sa patte, comme si elle allait geler... C'est pas avec un si petit contacte que ça allait arriver, pauvre idiot!

Je restais le regarder quelques instants, attendant qu'il arrête de contempler sa patte refroidie. Mais ses yeux restèrent rivés sur la chose griffu... Cette patte avec laquelle il avait été chasser un lapin pour moi, la première fois qu'on s'est rencontré. Cette patte sauveuse qui m'avait montré comment chasser. Cette patte sanglante qui m'avait réconforté. Cette patte bienveillante qui avait broyée Milène. Cette patte tueuse qui venait de me toucher... Mais comment osait-il?! Comment pouvait-il oser me toucher de cette patte affreuse?! Comment un monstre tel qu'Auron pouvait avoir des yeux si beaux, si pures? Et comment ce faisait-il que j'aimais ces yeux autant que je les détestais? Que m'avait fait cette saleté de bouse pour que je ressente autant de colère et de joie en sa présence?

Ses yeux... Ces yeux qui refusaient de me regarder. Ces yeux que je détestais pour les avoir autant aimé! Comment pouvaient-ils appartenir à ce monstre?! Je ne voulais pas! Je refuse de savoir que ces yeux sont à lui! Je refuse de savoir que le loup attendrit et doux que j'ai entrevu se cache dans cet être abject! ET JE REFUSE QUE DE SI BEAUX BIJOUX, SI BRILLANTS, LUI APPARTIENNENT!!! Voilà! Voilà pourquoi je restais avec Auron, voilà pourquoi dès que je le voyais mon coeur se mettait à battre... Parce que mon coeur ne bat pas pour lui mais pour ses bijoux... Ces bijoux ne peuvent pas lui appartenir! C'est tout simplement impossible que des choses aussi belles et précieuses soient à lui...

Je fis alors un bond vers Auron, crocs et griffes sortis, dangereusement tranchant... J'aurais pu à ce moment là m'attaquer directement à lui, il n'aurait sans doute pas pu faire grand chose. Mais non, ce n'est pas vers lui qu'étaient dirigé mes griffes mais vers ce magnifique collier qu'il portait fièrement... Je le lui arrachais et il tomba par terre, la chaîne brisé comme il avait brisé les os du petit papillon... Là aussi, j'aurais pu m'en prendre à Auron mais je n'en fis rien... Même sans mes griffes sortis, le loup n'aurait pas pu faire grand chose contre le froid polaire de mon corps.

Le bruit du collier tombant sur la terre dure du sol de la taverne retentit. Et ce bruit fût presque aussi fort que ceux de mon coeur... Il venait enfin de lever son regard vers moi. Il venait de poser les eux sur moi. Et moi, j'étais comme pétrifiée, je ne pouvais plus bouger. Ces yeux... Je plongeais dans un océan tropical. Je nageais dans une mer profonde. Je volais dans un ciel vert. Je brûlais dans un feu puissant et vert. Je me noyais dans un lac sans fond. Je me perdais dans un univers d'étoiles. Pourtant je ne pouvais plus bouger, plus parler. Je ne touchais plus rien. Je ne sentais plus rien. Je n'entendais plus que les battements de mon coeur. Je ne voyais plus que ses yeux...

NON! Il n'avait pas le droit! Il n'avait pas le droit de m’envoûter!. Je ne voulais pas subir ce que les autres louves subissaient. Je ne voulais pas qu'il me traite comme un objet. Je ne voulais pas être comme ça à ses yeux... Il ne pouvait pas utiliser son pouvoir sur moi! NON! Tu n'es qu'une ordure, Auron! Un monstre sans nom! TU N'AS PAS LE DROIT!

Mes pensées tourbillonnaient dans ma tête. Mais mon corps ne voulait pas bouger. Mes yeux refusaient de se fermer... Et Auron était toujours là, à quelques centimètres à peine de moi...

A peine avais-je terminé d'observer ma patte, l'air toujours incrédule, qu'elle choisit se moment pour bouger, et je ne sais pas si c'était son cerveau qui débloque ou si tout à coup son pouvoir la transformait en bouledogue enragé, mais elle décida de me grogner à la gueule pour finir par attraper mon collier entre ses dents et tiré. Bien sûr, il lâcha sous la pression. Je n'eu même pas à passer un coup d'oeil sur l'objet que je savait pertinemment qui était inutilisable, c'est à dire que je pouvais me gratter pour pouvoir le remettre un jour. Mais mes yeux à cet instant était posés sur la jeune louve en face de moi, qui était passer du stade "j'vais de dechirer lagueule" à " petrificus totalus" soit pétrification pour la très cher petite Nila. C'était comique. Elle avait stopper tout gestes de violence, ou de geste du tout d'ailleurs. C'est marrant, on aurait dit que j'avais prit la télécommande pour appuyer sur pause.

Bon, la statue c'est marrant 5 minutes, mais là, ça commençais à faire long ch'tit Nila', faudrait peut-être penser à presser le bouton play. Ses yeux d'un incroyable bleu pure étaient plonger dans les miens et ne voulaient pas se contourner. Pourquoi tant d'attention soudainement ? je me le demande ...

Mais tout à coup, un détail me revint. MON COLLIER D'AMOUR venait d'être détruit ! VOUS VOUS RENDEZ COMPTE ????? lui qui me conférait une telle classe ! moi qui le chérissais tant... Nila, tu vas payer pour cette erreur impardonnable...

Fronçant les sourcils, je passais de la surprise au lourd reproche, la haine et l'impulsivité. Je commençais à en avoir mare de ses petits crises rebelles à deux balles ! grognant une fois de plus, oubliant totalement pourquoi je l'avais relâché un peu plus tôt et m'approchais de l'adolescente qui était encore en pause. Ma patte claqua contre sa joue lorsqu'elle se prit la belle gifle pleine de griffes dans la face. J'y avais mit toute ma force.

-Comment oses-tu sale gamine ?!!!

Elle vola et s'étala sur la pierre froide. Bien fait pour elle, elle n'avait aucun droit de faire ça. Pas à moi. Pas à MES affaires d'amour. Mais au contacte de sa peau, une fois de plus le froid me saisie, mais très très froid. Je reculais encore, entrain de regarder ma patte.

- ARRETE ÇA TOUT DE SUITE ! je deteste cette sensation. C'est trop froid !

Je ne savais même pas si elle m'entendait après le coup qu'elle venait
encaisser, mais j'en avait rien à faire, j'étais trop occuper à lui balancer mon flot d'insultes.

Ces yeux... ces yeux... ces yeux... SES YEUX!

Je sentis un choc sur ma joue, me sortant de ma torpeur. Je fermais les yeux et me sentis propulsé deux mètres plus loin. J'atterris mollement sur le sol dure, à moitié sonnée. Je n'étais plus vraiment consciente et je ne comprenais pas ce qu'il m'était arrivé. Ah oui, les yeux, la colère, le choc le vole, l'atterrissage... La douleur déferla en moi, venant de ma joue, qui avait reçut le coup d'Auron, mais surtout venant de mon aile. Ah oui, ça aussi je m'en souviens : la bouse l'a écrasée et elle a fait un bruit bizarre. J'avais complètement oublié la douleur à cause, ou peut-être grâce, à la colère.

Le son de la voix d'Auron parvint indistinctement à mes oreilles. Je savais qu'il me parlait mais je ne comprenais pas ce qu'il disait. Enfin je compris quand même les deux derniers mots.

"... sale gamine !!!"

Rooo méchant! Je suis pas sale! Gamine peut-être, mais pas sale! Enfin... le sol de la tanière était pas très propre alors oui... J'étais bel et bien une gamine sale mais pas une sale gamine... Il y a une différence quand même!

"ARRÊTE ÇA TOUT DE SUITE ! je déteste cette sensation. C'est trop froid !"

Oupla, de quoi qu'il parle là? Je fais rien moi!J'ouvris doucement les paupières... pour découvrir une bouse louchant sur sa patte et vociférant des insultes diverses et variées. Des noms d'oiseaux et de divers animaux, des mots incompréhensibles, des gros mots, des mots avec et sans voyelles, des monosyllabes... Bref tous y passa. Et Auron continuait, louchant sur sa pauvre pattes, me regardant avant de re-fixer ses yeux sur le membre endolori.

La scène était tel que, malgré la douleur dans mon aile, je ne pu réprimer mon éclat de rire. J'étais toujours avachi sur le sol mais maintenant ce n'était plus à cause de la douleur mais à cause de mon fou rire. Auron avait l'air vraiment ridicule comme ça. Et ses insultes envers moi n'arrangeaient rien. Mes rires retentissaient dans toute la tanière sans se tarir.

La colère, encore présente en moi quelques instants plus tôt, avait complètement disparue. Toute la tension s'évacuait en éclats de rire. Je n'en pouvais plus, j'étais en colère, j'avais mal mais je rigolais étalée par terre, ne faisant même plus vraiment attention à Auron. Seule la scène qu'il m'avait offerte restait dans ma mémoire.

Je continuais de lui hurlez à la figure. Qu'elle aille se faire voir avec son pouvoir de gèle à la *** ! Ma patte était entrain de se geler d'elle même, de minis-cristaux apparaissaient sur les recoins. J'avais beau souffler dessus, elle continuais de se .. cristaliser/geler... Je détestais cette sensation, un flot de fourmis qui me tordait la patte de douleur. Nilania... qu'est-ce qu'elle a fichu encore celle-là ?

Tout à coup j'entendis son rire raisonner dans toute la grotte. Madame était pire que morte de rire. ALORS QUE MOI JE ME LES GELAIS ! Grr... grrr... grrrrrr je secouais ma patte de haut en bas, la cognais un peu partout, rien à faire, et pendant ce temps là l'autre andouille était toujours entrain de glousser. Au bout d'un moment je craquais et lui adressait un " C'est pas drôle ! " puis grognais, il eu même un instant ou je me retrouvais la patte dans la bouche. Bien trop grosse pour passer en entier, ça devait être comique. Je me roulais par terre, criant et secouant ma patte. C'était humiliant pour quelqu'un comme moi..... bouhouhou, mes lecteurs doivent se foutre de ma gueule en ce moment... Ma vie est finis ! vite allons nous cacher dans un terrier de lapin, réduisont nous à ses dejections malodhorantes et cachons nous pour vue que personne ne voit ça !

Finalement, par je ne sais quel miracle la glace finit par se briser et ma patte fut libéré. LIBRE ENFIN ! vite partons,volons, nageons avec les castors ! ok.. je m'embarque un peu trop là....

Je m'approchais ensuite de Nilania rouler en boule et gloussant de rire. Fronçant encore une fois les sourcils.

- hey, tu nous fais quoi là ?

Je la poussais du dos de la patte voir si elle vivait encore.

Vous imaginez, vous, un beau gosse vaniteux, sadique sur les bords, secouer sa patte gelée dans tous les sens -se la fourrant même dans la bouche-, se roulant par terre, en criant, que dis-je, en beuglant? Oui vous imaginez? Et bien moi, je n'en avais pas besoin, la scène se déroulait sous mes yeux. Et je suis sure que vous comprenez mon fou rire...


Auron s'était mi à me frapper... Enfin frapper en un bien grand mot, il secouait sa patte dans tous les sens et parfois les coups m'atteignaient. Mais bon, je ne peux pas dire que sa faisait mal... En faite je ne pouvais rien dire du tout, étalée par terre comme j'étais, le seul son qui sortait de ma bouche était mes rires. J'avais mal au ventre, les yeux larmoyants et c'était à peine si je ne m'étouffais pas...

"C'est ps drôle!"

Alors là... Mes éclats de rire triplèrent. On aurait dit un jeune enfant se plaignant, un petit gémissement... Bref tout sauf ce qu'Auron avait l'habitude de faire... Et puis il se roula par terre, à coté de moi et se mi à crier et hurler -ce qui n'arrangea en rien mon fou rire.

Quelques cris et grognements plus tard. Auron se repris et se leva. Il avait arrêté de secouer sa patte dans tous les sens, comme si la glace avait disparue... Tiens, elle a disparue, il fait plus chaud que tout à l'heure... Ha, mais oui! Evidemment, je n'étais plus en colère, alors la température de mon corps était remonté, et la température de la grotte aussi.

"Hey, tu nous fais quoi là ?"

Il s'était approché de moi et me regardais, les sourcils froncés. Même si mon fou rire s'était arrêté, je n'arrivais toujours pas à articuler quoi que ce soit : je devais reprendre mon souffle avant. Auron me poussa, j’étais toujours allongée par terre… Je me relevais, tant bien que mal, lui tournant le dos. Le temps que je reprenne un peu mon souffle, le silence s’imposa entre Auron et moi, mais ce silence ne me semblait pas pesant. C’était simplement un silence…

"Excuses-moi"

Je ne sais pas trop pourquoi j’avais dit ça… C’était une phrase comme une autre. Pas très importante. Plus pour dire quelque chose que pour exprimer une pensée. Et puis, toujours dos à lui, je tournais la tête pour le regarder.

"La scène était plutôt rid-assez intéressante."

Je prononçais ces paroles d’une voix enjouée, un sourire amusé sur les lèvres. Et je ne doutais pas un instant que mon regard était digne de celui d’une enfant très fière de la bêtise qu’elle venait de faire, pétillant et brillant.

Son fou rire passé, la louve se releva tant bien que mal, me faisant dos. Je la regardais faire son manège, d'un éternel regard interrogatif. Elle finit par s'excuser. Puis soudain, elle tourna la tête. Je pue il lire de l'amusement et de la joie sur les traits de son visage. C'était... quelque peu déroutant. Comme si rien ne s'était produit. Comme si rien ne s'était passé depuis 2 bonnes semaines, c'est comme si tout cela n'était qu'un rêve emporté par le vent dans les fins fonds des terres solitaires.


"La scène était plutôt rid-assez intéressante."

Qu'attendait-elle en me disant cela ? Qu'attendait elle en s'excusant pour le fait d'avoir rit ? Alors que moi je l'avais frappée sans ménagement et l'avait fait planer deux mètres plus loin. Non, c'était elle qui s'excusait ! que le monde est idiot bête !
Tout ça ne tournait pas rond.
Peu importe.
J'aime ce qui ne tourne pas rond. Je déformerais la courbe parfaite de ce cercle à ma manière. Puis finalement je ris moi aussi, d'abbord d'un ricanement puis souris et frottait la tête de Nilania avec ma patte.

- Pfff.. t'es une idiote toi !

Mon regard se posa ensuite sur une des perles de mon collier. Ah oui c'est vrai. Bon.... comment allais-je faire maintenant sans mon super méga collier de la mort qui tue que j'aime ? Il me donnait un tel charme.... J'eu une idée. Je m'assis, avec mes dents je tirais sur le bracelet le plus bas qui ornait ma patte arrière gauche. Puis allais récupéré les 'ossements" de mon ancien collier et trouvais ce que je cherchais : mon fil qui se trouvait à l'interieur de la barre doré. J'attrapais le bracelet y incrustais le fil. Bon, voilà un nouveau collier !

Je reposais mes yeux sur Nilania. Un sourire au lèvre. Je chuchotais.

- Viens, approche toi de moi...

J'attendais qu'elle veuille bien daigner venir plus prêt de moi... pour lui offrir la surprise que j'avais l'intention de lui donner.

"Pfff.. t'es une idiote toi !"

Auron était resté me regarder quelques instants, d'un air un peu étonné, avant de me dire ça. Et puis il avait ri à son tour. Ce qui, je dois bien l'avoué, m'avait rassuré. J'avais eu un peu peur qu'il prenne mal mon fou rire et ma remarque... Mais il riait, c'était le plus important. Et puis, sourire aux lèvres, il était venu me frotter la tête de sa patte. Et moi, je souriais toujours. J'étais heureuse que notre "dispute" soit fini. Elle s'était bizarrement fini, mais peu importait.
Elle était fini.
Point.

Je vis le regard d'Auron se poser sur le sol et je mis un peu de temps avant de comprendre se qu'il regardait : son collier. En morceau. Sans me regarder, il s'assit près des morceaux de collier et enleva un de ses bracelets avant de fouiller dans les restes du bijou. Il finit par en sortir ce qui devait être une ficelle et la passa dans son bracelet avant d'enfiler le tout à son coup. Oh... Un nouveau collier! Il lui allait bien. Mon sourire grandit un peu sur mes lèves. Il n'était plus en colère contre moi d'avoir cassé le bijou. Tant mieux. Je ne savais toujours pas si je regrettais ou non ce geste... En faite, si, je savais. Je ne le regrettais pas. Le collier qu'il venait à l'instant de fabriquer lui allait mieux que l'ancien, que j'avais briser... Et puis, les petits morceaux, je pourrais les récupérer et les rajouter à mes trésors brillants!
Non, je ne le regrettais vraiment pas.

"Viens, approche toi de moi..."

Perdue dans mes pensées, je n'avais pas remarqué que le beau loup avait reposé son regard sur moi. Un sourire aux lèvres, il avait chuchoté cette phrase, comme s'il voulait me dire un secret. Son regard me semblait doux et son sourire serein. Et, comme à chaque fois, je me perdais dans la contemplation de ses yeux sans pareils. Mais cette fois, je ne me laissais pas submerger par leur beauté, trop intriguée par la phrase qu'Auron avait prononcée. Pourquoi voulait-il que je m'approche de lui? J'avais beau réfléchir je ne voyais pas de réponse à cette question. Bon, je verrais bien quand je l'aurais fait, non? Je m'approchais donc de lui, doucement, pour finir par m'asseoir à plusieurs centimètre devant lui. Je prononçais un seul et unique mot, un sourire égayant toujours mes lèvres.

"Pourquoi?"

La jeune louve finit par se rapprocher, non sans hésitation. On pouvait voir une pointe de curiosité briller dans ses deux yeux bleu fascinants. Mais son sourire ne cessait pas pour autant de marquer son visage.

D'une voix qui laissait toujours déborder son humeur si soudainement joyeuse elle me demanda :

"- pourquoi ?"

Je me demande si à ce moment précis, je me rendais compte que j'étais incapable de m'exprimer par des mots. Alors je laissais sa question sans y répondre, faisant durer le suspense par la même occasion. D'une griffe, j'arrachais d'un coup sec un des percings à mon oreille, qui se mit à saigner. Mais n'aillez craintes mes fans, mon magnifique corps n'en était pas pour autant égratigné. Je savais ce que je faisais et la cicatrice disperserait très vite. J'attrapais le minuscule objet et le fit rouler entre mes pattes, je le maintenais fermement, avant de baisser la tête et de le laper à grand coup de langues afin de le nettoyer. Puis je relevais la tête, les deux oreilles pointées en avant vers Nilania, en deux trois mouvements, je pris la boucle d'oreille enfin propre et me retrouvais à un souffle de la jeune louve. J'approchais la tête de son oreille, et chuchotais :

- Attention, ça risque de piquer un peu.


Je sais, ce n'étais pas ce comporter en gentleman de lui accrocher la boucle d'oreille sans lui demander son avis, peut-être qu'elle la trouvait laide, mais en faite, je m'en fichais un peu, de cette façon je laissais ma marque sur la jolie louve. D'un geste sec et maitrisé, j'accrochais le bijou sur son oreille. Puis je m'écartais, la regardais ainsi. Qu'est-ce qu'elle était encore plus séduisante, avec ce petit objets brillant à son oreille poilue. Je lui fis un clin d'oeil en me justifiant.

- Cela montre que tu m'appartiens.


Je souris, puis détournais la tête pour entreprendre de nettoyer mon oreille ensanglantée avec le bout de ma patte. Pas très pratique, je crois même que j'étais entrain d'aggraver mon cas. Ce n'était pas très grave...

Un coup d'oeil sur l'aile de Nilania me rappela la violence dont j'avais fait preuve sur elle. Honteux, je détournais les yeux.

- Bon, pour ton aile, on... je pense que seul du repos la guérrira....

Une idée me vint en tête, en un éclair je m'approchais, me collais contre son pelage brun clair, et mordillait son oreille qui de disposait pas de boucle, avant d'y chuchoter :

- Oh moins, comme ça, tu seras obliger de rester avec moi pendant touuuut ce temps.


Cette idée ne me déplaisais pas... mais alors pas du tout !

"Pourquoi ?"

J'attendais une réponse de sa part, mais il ne semblait pas décidé à me la donner. Je le vis arracher d'un coup sec un de ses précieux percings. Le liquide rouge se mit à couler de la blessure mais rien de grave, juste un ruissellement de sang qui ne devrait en rien endommager la beauté de ce loup... Il attrapa son bijou entre ses pattes et se mit à le lécher... Il nous faisait quoi, le petit Auron, là? Il les aimait tellement ses jolis bidules brillants, qu'il les embrassait? Il releva la tête et s'approcha de mon oreille. Je ne pouvais plus le voir, mais je sentais son souffle chaud et régulier sur ma fourrure. Un léger frisson me parcouru l'échine mais Auron ne sembla pas le remarquer.

"Attention, ça risque de piquer un peu."

Hein? De quoi il me parlait? Et surtout qu'est ce qu'il allait me faire? J'avais plutôt confiance en lui, mais là, je dois bien avouer que j'avais un peu peur. Enfin, peur est un grand mot... Je n'étais pas rassurée, voilà. Je ne voyais toujours pas Auron et le savoir si près de moi me gênait un peu. Et puis, d'un coup je senti un vive douleur à mon oreille qui disparu aussi vite. Je sentais quelque chose sur mon oreille, comme un poids en plus mais ce n'était pas dérangeant. Il recula et réapparu dans mon champ de vision. Il resta me regarder un instant avant que je comprenne ce qu'il venait de me faire. Le poids que je sentais à mon oreille n'était autre que son piercing qu'il venait de m'attacher. Il me fis un clin d'oeil.

"Cela montre que tu m'appartiens."

Que... je lui appartiens? Mais non! Je ne suis pas un objet, moi! Je n'appartiens à personne... Enfin, je crois. En voyant son sourire, j'avais douté de mon affirmation. Peut-être qu'en fin de compte, oui, je pouvais lui appartenir. Après tout, il avait toujours pris soin de moi. Même si c'est vrai qu'il n'avais pas été toujours gentil et qu'il avait carrément tué Milène... Je lui en voulais toujours pour ça. Comment avait-il pu faire ça? Ce pauvre petit être ne lui avait rien fait et lui il l'avait écrasé comme un moins que rien...

Auron détourna la tête et entrepris de nettoyer son oreille. Sauf qu'il n'était pas malin et qu'il arrachait la croûte qui avait commencé à se former... Je le regardais faire. Le contemplant de toute sa hauteur. Il était vraiment beau cet imbécile... Je vis son regard se poser un instant sur mon aile. Ha ben oui, c'est bien malin de casser mon aile, j'espère que tu t'en veux maintenant! Il semblait honteux et une partie de moi en était heureuse.

"Bon, pour ton aile, on... je pense que seul du repos la guérira..."

Non, c'est vrai? Pfff... Ce qu'il pouvait être bête parfois. J'essayais de bouger un peu mon aile et elle obéit mais en me faisant vraiment mal. Je laissais tombé. Au moins elle n'était pas cassé, vu que j'avais pu la bouger.

Je sentis Auron s'approcher de moi. Oula... Il nous voulait me faire quoi encore? Il se colla à moi, et je dû me retenir de gémir de douleur. Cet abruti fini venait de taper dans mon aile! Soit il est vraiment pas malin, soit il le fait exprès! Mais, sentir son corps tout contre le miens me fit frissonner... Qu'est ce qu'il m'arrivait? Il mordilla mon oreille, heureusement cette fois, il ne fut pas aussi idiot et choisit l'oreille qui n'avait pas le bijou, et y chuchota :

"Oh moins, comme ça, tu seras obliger de rester avec moi pendant touuuut ce temps."

Là, j'avais peur... Il allait me faire des trucs pas net, lui! Au secoure! Je veux pas mouriiiiiir... Bon d'accord je grossis la chose. Et je dois bien avouer que cette idée ne me déplaisait pas vraiment. Rester avec lui... Pouvoir le voir et le contempler. Lui parler et le toucher. Non, ça ne me déplaisait pas. Mais ce sentiment que je sentais grandir en moi, je ne le connaissais pas, je ne le comprenais pas. Pourtant il était là et je savais que c'était lui qui me rendait heureuse de pouvoir rester ici. Et malgré la douleur qu'Auron avait ravivé dans mon aile, je ne pu m’empêcher de sourire.

"Oui"

Je posais ma tête sur sa patte et fermais les yeux. Je pouvais rester avec lui... Je restais comme ça longtemps. Je me sentais bien. Son odeur m’apaisait et l’immobilité de mon aile amoindrissait la douleur. J'aurais voulu rester comme ça encore longtemps mais mon ventre ne semblait pas du même avis et se fit entendre. Je relevais la tête. J'avais beau être heureuse de pouvoir rester avec Auron, je lui en voulais quand même un peu de m'avoir fait ça et il allait devoir se faire pardonner... Enfin, j'allais profiter de lui jusqu'à ce que mon aile aille mieux.

"J'ai faim..."

Nilania dévoila un beau sourire étincelant, et franc. Un peu plus et mon coeur fit un bon dans ma poitrine. Attend, moi, MOI, LE AURON, sentir son coeur s'emballer dans la sorte !! Oula, demain je devrais faire attention, ou il va se mettre à pleuvoir des crottes de crocodile. J'ai intérêt à me couvrir, voir ne pas sortir. Ouais.. Ne pas sortir carrément, c'est plus sur. La jeune louve murmura un simple "oui", avant de se détendre, voir de carrément se poser contre moi. Cela développait en moi une drôle de sensation. Pourtant, j'avais pour habitude que toutes les louves me tombent dans les bras, et cela faisait belle lurette qu'un simple contacte de fourrure ne m'avait pas fait autant d'effet. Enfin, belle lurette, je crois que jamais était le mot exacte de ce que je voulais dire, même si je n'étais pas encore prêt à l'avouer. Elle ferma même les yeux. Je n'avais jamais vue Nilania me faire autant confiance, ce montrant si vulnérable. Je pouvais la briser, d'un simple mouvement de patte, et d'un simple " crack" que ferait son cou. Mais j'en était incapable. C'était bien la première fois que j'étais incapable de tuer quelqu'un. Bien sur, je ne tuais pas les louve qui tombait entre mes pattes, mais il m'arrivait d'y penser, et qu'au finale, si je le faisais, je ne ressentirais rien. Même pas une pointe de tristesse. Alors, qu'avec la louve ailée, c'était différent. Je savais que même si elle me le suppliait, je serais incapable d’abréger ses souffrances. Je voulais, non, je ressentais, le besoin, la nécessitée, Qu'elle reste en vie. Et je savais qu'elle ne devait absolument pas découvrir que j'en serais incapable, et que je n'étais pas une menace. Je voulais qu'elle se méfie de moi. Ou alors, me cacherais-je moi même ce que je ressentais ? Ou, ne voulais-je pas qu'elle en apprenne davantage sur moi ?

Attend, mon ronron, tu divagues là. Un bruit sourd me sortis de mes rêveries. Et je me rendis soudain de compte de ce à quoi je pensais. Si je ne me retenais pas, je me foutrais une baffe.

"J'ai faim..."

Je compris qu'elle voulait rester seule. Non, non pas question que je la laisse seule ici. A tout les coups est prévoyait de s'enfuir. Non. Soudain, je me rappela de l'endroit où nous nous trouvons. Ma tanière, ma grotte, mon antre, mon territoire, le lieux que je connaissais comme ma poche.

- Dit, t'as déjà mangé de la chauve-souris ?

Je n'attendis pas sa réponse, et partis directement vers le fond de la grotte, oubliant en presque qu'elle était appuyée un peu plus tôt sur moi et que la gravité ne la laisserait sans doute pas flotter ainsi dans l'air sans se casser la truffe. Je savais très bien où les mammifères volants dormant le jour se cachait. Le gout de la chauve-souris était succulent, goutteux, savoureux. J'avais hâte de la faire goutter à ma compagne.... camarade.
Je m'assis, fermant presque les yeux, me concentrant sur le moindre bruit. flap Maintenant ! Utilisant chaque parcelle de mes muscles, je bondis, non, m'envolait vers la bestiole, refermais ma mâchoire d'un geste brusque sur sa frêle petite gorge et croqua. Peu de temps après, je revins, fière, vers Nilania, la souris volante entre les pattes.

Fini ?

Il me semble que non, mais je vais demander à Nila' ^^

Padooooon:

"Dit, t'as déjà mangé de la chauve-souris ?"

Quelle question... Evidemment que j'en avais déjà mangé. Avec lui en plus! Ralala... ce qu'il pouvais avoir mauvaise mémoire Auron...
Il parti sans attendre de réponse, que je n'avais pas l'intention de donner, de toute façon. Il y avait juste un petit problème : j'étais en partie appuyée contre lui et quand il s'était levé, et bien, j'étais tombé. Quel idiot! Ca faisait mal! On voyait bien que ce n'était pas lui qui s'était fait brouiller l'aile par un imbécile heureux! Et je ne grossis pas la chose! Bref, l'imbécile heureux en question s'était éloigné dans les profondeurs de la grottes, qu'il devait sans aucun doute connaitre sur le bout des griffes. Il ne devrait pas mettre longtemps à revenir.

Je m'allongeais un peu mieux, cherchant une position plus confortable sans bouger de trop ma pauvre aile abîmée. Pendant la dispute de tout à l'heure, j'étais tellement en colère contre l'imbécile heureux que je n'avais pas vraiment senti la douleur de mon aile. Maintenant, je peux dire que je la sentais très bien! Surtout avec l'autre bouse qui m'avait faite tomber! Il était vraiment... un imbécile!

Après plusieurs essaies de positions, j'en trouvais enfin une qui ne me faisait pas trop mal. Je posais ma tête sur l'une de mes pattes avant. Le trop plein d'émotions m'avais épuisé ainsi que l'utilisation de ce qui devait être mon deuxième pouvoir. C'était plutôt sympa de pouvoir tout geler. M'enfin, il fallait encore que je trouve comment contrôler ce pouvoir. Tout geler... Oui, ce pouvoir prouvait bien mes origines contrairement à l'autre. Je fermais les yeux et murmurais :

"Vous voyez, papa, maman, je suis bien une hivernale..."

Cette phrase me fit sourire. Non, je n'étais pas une hivernale. Je n'étais qu'une louve rejetée, une neutre. Et j'en étais heureuse. Si je ne l'avais pas été, je n'aurais jamais pu rencontrer la bouse imbécile.
J'étais Nilania, une louve neutre, sans parents ni origine. J'avais le pouvoir de parler et de contrôler les papillons et celui de tout geler. Et... J'étais amoureuse.

J'ouvris les yeux et relevais la tête en entendant Auron revenir, victorieux, la petite bête entre les pattes.





RP fini! :D