Four seasons
Tu as posé les pattes sur Four Seasons !

Tu te retrouves dans un monde étrange, peuplé d'animaux désignés comme dangereux...Quel camp choisiras-tu ?
Mais ne t'inquiètes pas : ils sont civilisés et ne te mordront pas au moindre mouvement ! (encore que...)
Viens incarner TON personnage : loup ou chien pour les Survivants, et bien d’autres (félins, ours,...) pour les Insulaires et fais le vivre à travers des aventures nommées RP !

A très bientôt !
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Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !


 
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Corruption d'innocence [Effy et Mélodie]
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Mar 23 Avr 2013 - 1:42

Mélodie fixait l'herbe qui défilait sous ses pas d'une lenteur inhabituelle. Autour d'elle, les loups du printemps se séparaient, partant tous d'un même point, le lieu du rendez-vous obligatoire donné par le couple Alpha.
La nouvelle printanière était encore sous le choc de ce qu'elle venait de voir et d'entendre. Et malgré toute la compassion et l'empathie dont elle était capable, elle ne pouvait s'empêcher de se dire "heureusement que ce n'est pas moi". Cette pensée formulée dans son esprit la fit frissonner d'horreur et de dégoût d'elle-même. Elle avait honte. Si honte d'oser penser cela, d'oser s'estimer heureuse de son sort et de dé-personnifier ainsi la pauvre victime neutre que les Alphas avaient choisit pour otage. Elle se comportait comme ses lâches qui suivaient avec obéissance le couple diabolique juste pour ne pas être dans le camp de ceux qui souffrent ou souffriront, juste par égoïsme. Ces loups qui sacrifiaient toute morale par couardise, ces loups dont le coeur ne chantait pas.

La louve brune sentit qu'on la bousculait et releva la tête pour croiser le regard d'un loup qu'elle reconnu comme membre de rébellion. Son regard à lui était plein de détermination et la poussait comme une patte dans son dos, à avancer malgré les obstacle, à garder espoir.
Le loup, dont Mélodie n'avait pas retenu le nom, s'éloigna au petit trot. L'ex-automnale inspira profondément pour se donner courage et reprit sa marche avec plus de rythme.

Elle perçut alors un mouvement du coin de l'oeil et sursauta. Un pétale. Un pétale de fleur de cerisier, dont les fleurs vivaient si peu longtemps et tombaient lentement comme une pluie de feuilles mortes blanches et rosées. Cela ressemblait aux chutes de feuilles qui lui étaient si familière et qui avaient bercée son enfance d'automnale. Mais la couleur des pétales, si pure et légère, avait quelque chose de plus joyeux, de presque divin.

La louve brune n'était pas la seule à admirer les fleurs tomber. Sous les arbres, une louve les admirait. On aurait dit leur petite soeur, avec ses couleurs si proches des leurs et ses marques de pétales roses sur le flanc. Seule touche de couleur plus vive, une plume multicolore semblait jaillir du dos de son oreille droite. Son regard avec quelque chose d'à la fois rêveur et mélancolique.
Intriguée par cette vision, Mélodie s'approcha du plus silencieusement que possible pour ne pas la déranger sans s'arrêter de l'admirer. Elle osait croire que le coeur de cette louve là pouvait encore chanter et qu'il n'avait besoin pour cela, que de la chute des fleurs de cerisier.

Mais le silence a beau être d'or, il n'est pas commun chez une chanteuse et Mélodie était loin d'être une reine de la discrétion, même quand elle ne faisait que marcher. L'inconnue finit donc par se tourner vers elle, montrant son visage marqué d'une balafre. Des marques de griffures. Cette louve ressemblait au clan du printemps à l'état actuel, elle était belle, mais marquée par la violence.

Finalement, Mélodie n'avait rien perdu de sa fibre poète pour se faire de telles comparaisons. Oubliant toute règle de prudence et même la pauvre otage du couple diabolique, Mélodie se permit un sourire avant de prononcer poliment :

-Bonjour. Excuse-moi, je ne voulais pas te déranger.
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Mar 23 Avr 2013 - 13:46

Kidnapper un neutre dans le but de rallier tous les autres neutres à sa cause... Quelle idée saugrenue. Et tout à fait inhabituelle d'après les regards surpris lors de la réunion des printaniers. La plupart de mes camarades de Clan avaient l'air d'approuver cette prise d'otage tandis que d'autres semblaient nettement moins enthousiastes.

Personnellement, il m'apparaissait clairement que je ne pouvais être en accord avec cette idée du couple Alpha. Moi d'habitude si loyale, j'en venais à envisager de quitter le Clan, alors que je venais à peine d'arriver. Je pourrais partir après tout. Mais où? Malgré la tournure sanguinaire que prenait le Clan du Printemps, je me plaisais sur ces terres ensoleillées. Peut-être pourrais-je rejoindre les Estivaux..

Non, c'était hors de question. La loyauté passait avant tout. J'avais été accueillie dans ce clan et je ne pouvais le trahir. J'étais là pour obéir aux ordres, pas pour faire des sentiments. Il n'empêche que cette histoire de prise d'otage ne me plaisait pas du tout. J'avais pitié de cette pauvre louve, enlevée pour servir les noirs desseins d'un couple aux ambitions démesurées. Pourquoi Moune ne pouvait-elle se contenter de ce qu'elle possédait déjà? Pourquoi avait-elle besoin d'annexer le reste de Four Seasons? Et surtout, pourquoi avait-elle choisi un moyen pareil pour arriver à ses fins? Peut-être était-ce une idée de son sombre compagnon. Oxymore... Quel étrange loup. Il ne m'inspirait rien d'autre que du dégoût et de la méfiance. Il avait beau sembler réellement aimer l'Alpha Printanière, on sentait qu'il y avait autre chose, qu'il ne faisait pas cela que pour servir les intérêts du Printemps et de sa compagne.

J'étais totalement perdue. J'avais bien fait de quitter rapidement le lieu de la réunion, j'avais besoin de m'isoler pour réfléchir tranquillement à tout cet imbroglio. Mais pour l'instant, tout ce qui ressortait de cette intense réflexion était un conflit grandissant entre mes devoirs et ma morale, ma façon d'être. Je ne pouvais déroger à tous mes principes sous prétexte que c'était une demande de mon Alpha. Mais je ne pouvais déroger à cet ordre sous prétexte que ma conscience me l'interdisait. Je commençais déjà à avoir mal au crâne, à me torturer ainsi l'esprit dans ce labyrinthe.

Bien sûr, je n'étais pas la seule concernée par tout cela. Mais j'étais arrivée trop récemment pour ne serait-ce que me soucier un minimum des autres loups de Four Seasons. Je m'en voulais certes un peu d'être aussi égoïste, mais j'étais ainsi et la seule compassion dont j'étais capable était destiné à l'otage, livré aux folies stratégiques des Alphas.

Peut-être y avait-il une autre solution. Une solution que je n'avais pas envisagé jusque là car j'en avais eu vent bien trop récemment, et surtout bien trop vaguement. Et par pur hasard. D'après les bruits qui couraient, il existait une résistance printanière. Un groupe de loups qui luttait dans l'ombre, s'étaient ligués contre la nouvelle direction que prenait le Clan. Pourrais-je la rejoindre? Ce serait trahir Moune. Et je n'étais pas sûre que ce soit la bonne solution. Je n'étais même pas sûre de ce que je voulais vraiment. Et puis je ne pouvais me permettre de poser des questions à droite et à gauche, par hasard, dans l'espoir irréel de tomber sur un résistant. Ce serait trop dangereux, et je risquais beaucoup si quelqu'un du côté des Alphas le découvrait. Et d'ailleurs je ne serais pas la seule mise en danger par des questions de ce genre. La résistance elle-même serait en danger.

Il valait mieux reporter toutes ces interrogations à plus tard, je me sentais déjà sur le point d'imploser.

J'eus un soupir et secouais la tête. Ce faisant, plusieurs petites choses roses, que j'identifiais comme des pétales, tombèrent devant mes yeux. J'eus un léger mouvement de recul, surprise, puis levais les yeux. Je m'étais arrêtée, sans m'en rendre compte, sous un magnifique cerisier dont tombait une magnifique plus de fleurs, qui recouvrait les alentours d'un léger manteau rose pâle absolument magnifique. Je souris. Oui, décidément ce territoire me plaisait. Il m'apaisait, m'aider à ranger de côté mon passé sanglant. J'étais incroyablement bien ici.

Un parfum étrange me parvint. Je le humais délicatement, tentant de déterminer ce qu'il avait de si particulier. Il contenait l'odeur du Clan du Printemps, sucré, duce et fraîche, mais aussi une autre odeur, boisée, rappelant à moi l'odeur qui s'élevait du sol en automne, lorsque la pluie était tombée sur les feuilles mortes et la mousse. Un froissement derrière moi me fit retourner. C'était le bruit léger de pattes sur un parterre de fleur.

Il y avait, en face de moi, une louve, apparemment jeune, au pelage orangé avec des touches se manifestant en un éclair sur sa patte avant gauche, en une ligne qui s'enroulait sur sa queue, en poils dans ses oreilles et en petits ronds sous chacun de ses yeux. Et quels yeux... Grands et verts, ils rappelaient à mon souvenir des grands champs d'herbe verte et grasse, où gambadaient lapins et biches.

Elle me sourit timidement et lança, d'une voix polie:

-Bonjour. Excuse-moi, je ne voulais pas te déranger.

Méfiante, je lui adressais tout de même un petit sourire, qui disparut aussi vite qu'il était apparu. Je connaissais la femelle de vue. Elle avait rejoint le Clan du Printemps presque en même temps que moi. Elle venait du clan de l'Automne, ce qui expliquait son odeur si étrange. Je me détendis légèrement. Après tout nous faisions partie du même Clan. Et de toute façon si elle me jouait quelque tour je serais bien en mesure de la maîtriser, et ce sans aucun problème. Oui, j'envisageais le pire, et alors? C'était dans ma nature de me méfier des inconnus. Alors ceux qui essaient de m'approcher par-derrière discrètement, je m'en méfie encore plus. Quelle que soit leur appartenance clanique. Je lui répondis néanmoins, d'un ton aussi poli que le sien:

- Bonjour. Tu ne me déranges pas, j'admirais juste les arbres. Qu'est-ce qui t'amène par là?

Je faillis me mordre la lèvre. Elle allait me prendre pour une folle, avec ce début d'interrogatoire. Je n'étais pas sa mère, elle n'avait aucun compte à me rendre. Ho puis je verrais bien ce qu'elle me répondrait, pas la peine de se prendre la tête pour une parole un peu trop inquisitrice. Bien que cela me mette mal à l'aise d'avoir toujours pour réflexe d'interroger de manière un peu agressive tout ceux qui ont l'audace, ou l'inconscience c'était selon, de m'approcher. Je l'avouais, je n'étais pas très forte côté relations lupines. J'avais même été assez gênée, au début, de me retrouver entourée d'autant de loups. Mais je m'y étais vite fait, moi qui jusqu'alors n'avait connu que la vie avec mes frères ou en solitaire.

Je clignais des yeux, pas le moment de divaguer. Faisons preuve d'un peu de savoir-vivre, pour une fois.
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Mer 24 Avr 2013 - 1:04

Un sourire traversa la face de la louve blanche, fugace, sans joie. Mélodie se rappela alors les minutes précédentes et son propre sourire s'effaça pour laisser la place à une mine plus sérieuse. Elle ne voulait pas non plus se montrer trop affectée par la nouvelle, montrer ses sentiments relevait presque à montrer ses opinions. Et il valait mieux garder ces dernières enfouies.

"Bonjour. Tu ne me déranges pas, j'admirais juste les arbres. Qu'est-ce qui t'amène par là?"

Le ton de la louve était aussi poli que celui de Mélodie. Ces formalités n'avaient rien d'encourageant. Si la politesse de Mélodie débordait d'attention pour son interlocutrice qu'elle ne souhaitait pas vexer ou blesser, celui de l'autre lui parut plus sec. Et sa question relevait de la méfiance, même Mélodie était capable de lire entre ces lignes là.

La louve brune se sentit soudain tendue, comme si elle était suspectée de trahison, ce qui était plus ou moins le cas. Si son appartenance à la rébellion relevait bien de la traîtrise envers le couple Alpha, du point de vue de la nouvelle printanière, cela n'était pas un acte de trahison envers le clan, au contraire, elle lui témoignait sa loyauté et son amour. Et peut-être un peu l'amour qu'elle avait pour Willy, dont elle n'avait toujours pas de nouvelles.

Depuis qu'elle était printanière, Mélodie avait appris à cacher ses émotions, mais elle n'était pas particulièrement douée en la matière. Elle tâcha néanmoins de paraître impassible, jusque dans sa voix.

-Comme tout le monde, je quitte simplement la réunion et comme toi, la chute des pétales a attirer mon attention ... et mon admiration, répondit-elle en tournant son regard vers l'arbre qui les dominait.

Plutôt satisfaite par sa réponse, la louve brune, que la tension ne réussissait pas, osa aller plus loin dans l'échange. Après tout, elle était une louve sociale, une chanteuse aimant communiquer joie et bonne humeur, elle voyait comme son devoir de détendre l'ambiance.

-Je m'appelle Mélodie. Et toi ?

Et puis tant pis si elle avait l'air d'une idiote ! Mélodie sourit à nouveau, plissant légèrement ses babines, juste ce qu'il fallait pour communiquer un peu de paix, selon l'expérience de l'ex-automnale.
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Mer 24 Avr 2013 - 9:13

Je vis le sourire de la louve brune disparaître presque aussi rapidement que le mien. Mince, j'avais dû la refroidir avec ma politesse presque forcée. Quelle idiote vraiment. Déjà que presque personne ne m'approchait, si en plus je faisais fuir quiconque osait le faire, j'allais finir par être vraiment seule au monde. Et pourtant, je me sentais le besoin d'un ami, le besoin de quelqu'un a mes côtés, le besoin d'être proche d'un autre loup ou louve.

En y réfléchissant bien, je me rendis compte que je n'avais en fait jamais eu d'ami. La seule relation forte que j'avais eu jusqu'à ce jour, c'était avec mes frères.

Une image fugace de mon passé me traversa l'esprit, et mes yeux se voilèrent tandis que je revoyais Laïm et Quetar m'emmenant avec eux dans leur fuite. Ils avaient tout fait pour me protéger, et tous deuxb l'avaient payé de leur vie. Qu'ils me manquaient, tous les deux... Et que je pouvais m'en vouloir aussi. J'avais raison de me sentir coupable, non? Après tout, si je n'avais pas été aussi faible et maigrichonne, si j'avais fait des efforts, peut-être que rien de tout cela ne serait arrivé. Ah... Le poid de la culpabilité. Je me souvenais sans peine qu'il m'avait assaillie en force lorsque j'avais dû enterrer Laïm. Et aujourd'hui encore, il faisait des ravages. Mais il n'étais pas question que je craque soudain devant cette presque inconnue, non mais! J'adressais une rapide prière à mes aînés, mes sauveurs, toujours et à jamais dans mon cœur. J'espérais qu'à ma mort je les rejoindrais. Et qu'en attendant ils étaient fiers de moi.

Je reportais ensuite mon attention sur la printanière en face de moi, qui semblait s'être composé un masque sans doute destiné à me cacher ses émotions. J'avais vraiment jeté un froid ma parole. Ou peut-être était-ce seulement par rapport à l'annonce qui nous avait été faite. Quoi qu'il en soit, elle semblait avoir parfaitement comprit, à l'intonation de ma voix peut-être, que j'étais loin de savoir m'y prendre en ce qui concernait les relations entre loups.Ennemis, je savais faire. Frères, je savais aussi faire. Parents, je m'en méfiais trop. Alors l'amitié... Pour moi, c'était un concept totalement nouveau. Et particulièrement inaccessible au vu de ce mauvais départ dans la conversation. Mais il allait bien falloir que j'apprenne la vie en société. Je faisais partie d'un clan maintenant, et mes manière de sauvage fugitive en soif de sang et désir de vengeance n'étaient pas du tout appropriées à mon nouveau mode de vie. Je n'avais pas d'autre choix que de les mettre de côté si je voulais être accepté en ce monde, au milieu de tous ces loups.

La première étape, qui avait été celle d'intégrer un clan, était effectuée. Maintenant la deuxième était, il fallait bien que je me rende à l'évidence, de faire connaissance de façon amicale avec au moins un des loups que je devais désormais considérer comme les miens, comme faisant partie, en quelque sorte, de ma famille. Qui n'avait jamais été constituée de plus de trois éléments. Pour faire court, c'était mal barré cette histoire. Bref, puisqu'il fallait être proche des loups du même clan que soi, et que la louve devant moi avait l'air très gentille, je me promis de faire des efforts.

Je me secouais donc mentalement et revenais à la louve. Je remarquais que tout son corps semblait plein de tension, tendu comme un jonc sec. Cela m'intrigua. D'accord mes premiers mots n'avaient pas eu grand-chose d'agréable et avenant, mais ce n'était pas une raison pour d'un coup être aussi méfiante. A bien y réfléchir, elle donnait l'impression d'avoir été prise la main dans le sac. Étrange.

Elle ouvrit la gueule, avec air un peu bizarre, comme si elle forçait son visage et sa voix a être neutre:

-Comme tout le monde, je quitte simplement la réunion et comme toi, la chute des pétales a attirer mon attention ... et mon admiration.

Ah oui, la réunion, évidemment. J'avais en effet le souvenir de l'y avoir vue. J'examinais son visage, elle ne semblait pas plus touchée que ça par la prise d'otage. Elle ne devait sûrement pas faire partie de la résistance. Ou alors elle cachait bien son jeu. Peut-être était-ce pour cela qu'elle semblait si tendue?

Je préférais revenir à ce point plus tard, lorsque je la connaitrais un peu. Pour l'instant, les arbres, les fleurs, et leur chute.

Je lui souris donc, tandis que son regard se déportait sur l'arbre derrière moi. Je sentais que des pétales s'amoncelaient délicatement dans mon dos. Et je sentis aussi que mes propres pétales, celles dessinés sur ma hanche, fourmillaient d'envie de libérer leurs spores. Mon pouvoir me chatouillaient les griffes, mais je ne pouvais pas l'utiliser maintenant, pas avec la gentille femelle aussi proche. Je n'avais aucune envie de la voir tomber dans les pommes ou passer dans un état végétatif pour une durée indéterminée. Je devrais donc attendre la fin de la conversation pour lâcher prise à mon pouvoir.

Les fleurs... Elles m'attiraient depuis mon lus jeune âge. Je me souvins de l'agacement de mes frères lorsque je m'arrêtais pour admirer une rose, un groupe de tulipe, un champ de coquelicots. Ketar comprenait cette admiration, Laïm beaucoup moins. Le premier, c'était l'eau qui l'attirait. Le deuxième, c'était la peur et le besoin de fuite qui le faisait courir.

Malgré la réponse de mon interlocutrice, l'atmosphère ne s'était pas relâchée. Alors que j'allais parler à mon tour, pour dire quoi, bonne question, elle me prit de vitesse.

-Je m'appelle Mélodie. Et toi ?

Sa voix était pleine de gentillesse, de douceur, de bonne humeur. Cette dernière semblait communicative, car je relâchais la tension qui s'était emparée de mes propres muscles et membres.

La jeune louve, Mélodie donc, m'apaisait par ses paroles. Sa voix avait apparemment le même effet sur moi la Plaine aux Cerisiers, où nous trouvions.

Je vis qu'elle me souriait à nouveau, et réalisais brusquement qu'il fallait que je lui réponde, à moins de passer pour une malpolie.

- Je m'appelle Effy.


Ma voix avait repris ses inflexions habituelles. Un peu grave mais tout de même chantante, je l'espérais plus encourageante et gentille. Je penchais la tête de côté, c'était la seule expression de mes sentiments que je me permettais, et intriguée, décidais de poursuivre au mieux la conversation.

- Tu es nouvelle dans le clan du Printemps toi aussi? Tu portes l'odeur de l'Automne en plus de celle d'ici.

Ce n'est qu'une fois fini de parler que je réalisais qu'en demandant cela j'allais attirer le même genre de question à mon sujet. Zut, flûte, crotte. Bon, tant pis. Et puis si ça marchait dans un sens il fallait bien que ça marche dans l'autre sens. Sinon, aucune relation n'était possible.

Je ne savais pas d'où je sortais tout cela mais j'avais l'intime conviction que c'était vrai et qu'il fallait en effet échanger pour construire quelque chose. Et là, j'avais envie d'être amie avec Mélodie. Alors je devais m'en donner les moyens.
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Mer 24 Avr 2013 - 13:57

"Je m'appelle Effy."

Le ton de la louve blanche semblait s'être apaisé. La technique de Mélodie portait ses fruits, comme souvent. Bien sur, elle n'était pas infaillible, il fallait avant tout que son interlocuteur soit enclin à la bonne humeur. Les loups grognons avaient peu de chance de s'apaiser avec de simples mots, même accompagnés d'un sourire chaleureux.
Effy pencha la tête sur le côté, comme le faisait les louveteaux curieux avant de poser une question. Elle n'avait pourtant pas l'air d'avoir un comportement enfantin au premier abord. Peut-être une habitude coriace.

" Tu es nouvelle dans le clan du Printemps toi aussi? Tu portes l'odeur de l'Automne en plus de celle d'ici."

Mélodie soupira. Elle avait fait tant d'effort pour effacer son ancienne odeur. Mais les loups gardaient toujours une part d'odeur très personnelle, héritée de leur parents et de l'environnement dans lequel ils avaient grandis. La louve brune était fille d'automnaux et avait grandit en automne. Peut-être ne se dépêtrait-elle jamais de ces effluves humides et terreuses.
La nouvelle printanière tourna la tête pour se renifler l'épaule, les arcades sourcilières relevées.

-Ca se sent tant que ça ? Je me roule pourtant dans les fleurs tous les jours.

Si Mélodie reconnaissait que le passé ne la quitterait jamais, elle craignait que cette arrière odeur si opposée à celle, florale et mielleuse, du printemps lui porterait préjudice aux yeux des printaniers de pur souche. Elle voulait pouvoir se faire des amis et, éventuellement, monter en grade comme un loup normal du clan.

La louve brune avait bien compris qu'Effy était nouvelle. Elle avait bien dit "toi aussi". En revanche, l'ex-automnale n'arrivait pas à déterminer le parfum que dégageait la louve blanche. Certes, elle exhalait les fragrances du printemps, mais aussi un autre arôme étranger à Mélodie qui piqua la curiosité de cette dernière.

-Et toi ? Tu viens d'où ? Continua-t-elle sur le ton de la conversation.

La louve brune était désormais totalement détendue. Ces intonations familières transformaient le dialogue en quelque chose d'ordinaire, loin de toute méfiance.

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