Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Voilà longtemps que je n'avais pas chassé dans une forêt si dense. Et suivre le gibier à cette vitesse, en zigzaguant entre les arbres, ce n'était pas mon fort. Pourtant j'avais faim et ce cerf de petit gabarit m'avait fort tenté en me passant sous le nez pendant que je sommeillais sur un tronc moussu. D'un bond je m'étais relevée et voilà bien une dizaine de minutes que je le lui courais après. Il était agile et moi rapide, je peinait donc à le rattraper. Mais l'animal s’essoufflait et les mètres qui nous séparaient diminués à vue d’œil.

Je tendit alors le cou et mes crocs claquèrent à quelques centimètres de ses tendons. Je savais que le prochain coup de crocs serait le bon, j'avais tout calculé. Tout sauf l'arbre à ma droite. Je trébuchais et sentit un violent coup sur la truffe qui me projeta en arrière. J'avais en effet eu le plaisir de gouter un des sabots de ma chère proie. Un haut glapissement m'échappa et allongée, je sentis un goût se sang dans ma gueule. Ah oui, ma truffe saignait. Super.

Après quelques secondes je me relevais avec difficultés, un peu sonnée. Ma proie avait filé et j'étais seule, au milieu de nul part. Jamais je ne m'étais aventurée ici. Avec rage je me laissée retomber sur le sol feuillus quand un craquement attira mon attention. Si quelqu'un avait entendu mon glapissement c'était la honte...

Ouaaaaah
Je baillai fortement alors que je venais de me réveiller. Je m'étirai un instant et regarda autour de moi. Rien n'avait vraiment changé, personne n'était venu, et pour cause je venait de dormir que quelques heure, une ou deux je ne savais pas. Ca devait être l'après-midi a ce que je voyait. Le soleil commençait déjà a baisser, mais il était encore haut. IL faisait encore froid, et il y a déjà quelque jour l'hiver était venu s'installer. Mais il ne neigeait pas, heureusement. Je n'aimais pas la neige. Puis je sentit la faim me tirailler l'estomac. Ah... Il fallait que je mange donc... Je me mis a marcher, je savais qu'il y avait peu de proies en hiver, du moins.. peu dans cette plaine où j'étais, mais je savais que dans la forêt beaucoup de cerf ou d'animaux non hibernant se promenait encore, peut-être aussi a la recherche de nourriture.

Je marchais tranquillement, laissant le vent me caresser l'échine et m'ébouriffer la mèche rouge que je portais sur la tête. J'étais bien, oui bien, malgré la faim. Je me mis a courir, impatient d'arriver a destination, impatient de trouver une proie. Je voyais le paysage défiler autour de moi pas très vite mais assez pour que je n'ai le temps de tout détailler. Finalement j'arrivai a l'orée de la forêt. Le bruissement des feuille faisait un joli bruit d'arrière plan, mais je ne l'écoutai guère, déjà a l'affut. Parfois j'avais envie d'arrêter cette routine de vie et de m'endormir pour longtemps, mais je n'hibernais pas. Je me baissai et avançait.. j'avais entendu un bruit, peut-être un lapin. Beaucoup d'odeur se suivait dans les bois et c'était dur de repérait celle qui était la plus proche.

Soudain un cerf visiblement a bout de souffle et apeuré bondit devant moi C'était une chance, je n'avait pas a chercher. je me mis a la poursuite de l'animal visiblement surpris d'être encore chassé. Je ne vis pas le chasseur qui avait traqué cette proie, mais je m'en contrefichait. Au contraire c'était très bien cette solitude. Je le rattrapai facilement, lui qui était fatigué, et termina le travail d'un autre en le mordant violemment a l'une de ses pattes ce qui le fit tomber. Il me donna un coup de sabot dans la tête ce qui me fit reculer mais lui ne pouvait plus se relever. Et après m'être ravancé je l'achevai. Content d'avoir réussit et d'avoir eu une si bonne chance je commençai a dépecer la viande et après m'être rassasier décidai d'en emmener un bon morceau, pour le garde manger.

Alors que je marchais mon "trophée" dans la gueule je vis au loin une loue affalée sur le sol. Elle ne me disait rien mais elle avait l'air énervée et perdue. Elle avait aussi la truffe ensanglantée. Un détail m'avait attiré sur le cerf, l'un de ses sabots était rougit de sang, mais pas du bien.. Se serait possible que le chasseur c'était elle. Je voulu m'approcher discrètement mais une branche craqua et elle releva la tête, en ma direction. Je haussai les épaules *tant pis pour la meute...* ce qui n'allait peut-être pas leur plaire, et m'approcha de la louve. Je posai la viande devant elle la fixa et lui parla :

-Que fais-tu là ? Tu n'es pas d'ici a ce que je vois... tu es perdue ?

A vrai dire, avoir de la compagnie ne m'enchantait guère, mais c'était déjà plus poli que de s'enfuir comme un voleur. Je ne souriait pas, mon expression était neutre. Je reprit la parole, pour lui montrer qu'elle pouvait manger ce que j'avais emmené :

- Vas-y après tout c'était ta proie...

J'attendit patiemment sa réaction. C'était simple si elle m'envoyait bouler je m'en allait illico, sans demander rien de plus et sans insister.

Je m'étais assise en entendant le craquement. Un loup se tenait devant moi, avec un bon morceau de viande dans la gueule. Il était assez... étrange à mes yeux. Son regard rouge ne me rassurait pas, ni sa cicatrice qui lui donné un air féroce. Il y avait aussi sa mèche rouge qui se démarquait fortement de son poil blanc rayé de noir. Á ma grande surprise il déposa le morceau devant moi et tout en me fixant, il me parla:
-Que fais-tu là ? Tu n'es pas d'ici a ce que je vois... tu es perdue ?
J'essayais de prendre contenance en me léchant la truffe pour y ôter le sang et avant d'avoir pu parler il repris:
- Vas-y après tout c'était ta proie...
Je l'observa quelques instants, indécise et un peu impressionnée. Je sentis la viande et relevait de nouveau la tête pour le regarder.
-J'ai beau l'avoir essoufflé si c'est bien le même gibier, je n'ai pas eu la tactique nécessaire à sa mort. Ce morceau te reviens de droit, pas à moi.
C'est alors que mon ventre, ce traitre, émis un gargouillement phénoménal, mais je ne pouvais me permettre d'accepter une offre comme cela, aussi tentante soit elle. Quoique entre mourir de faim et abaisser mon sens de l'honneur je préférai de loin la dernière option. Et si je lui devais quelque chose en échange ? Je n'aimais pas être redevable. D'ailleurs, qui était il ?

La louve me regarda d'un regard impressionné. pourtant je n'avais rien fait pour cela, j'avais juste fait ce que je devait pour vivre, chasser. Profiter d'une bonne situation pour attraper l'animal qui s'est jeté dans mes crocs. La louve se baissa et sentit la viande que j'avais posé a côté d'elle et releva la tête pour me regarder dans les yeux et me dire directement :

-J'ai beau l'avoir essoufflé si c'est bien le même gibier, je n'ai pas eu la tactique nécessaire à sa mort. Ce morceau te reviens de droit, pas à moi.

Elle ne devait pas savoir que j'avais déjà prit ma part. Mais elle n'a pas était mauvaise avec moi, je ne fit que rester là, sans rien dire, espérant qu'elle comprendrait. Mais elle semblait toujours si hésitante. Elle avait peut-être peur qu'en acceptant cela elle fasse une marque de faiblesse, et je le comprenait. Montre toi faible et cela peut mener a ta perte. C'est aussi pour cela que je m'efforçais toujours a garder la tête haute et a faire face a n'importe quelle situation. Je lui parla, d'une voix neutre mais néanmoins sympathique, pour éviter de l'effrayer ou autre... :

-Vas-y.. tu peux.. J'ai déjà prit ma part. Et tu m'as vraiment trop faciliter la tâche pour que je ne t'en laisse pas un bout...

J'entendis son ventre gargouiller de là ou j'était. Du bout de mon museau je poussai a nouveau le morceau de viande vers elle. Même si j'étais très solitaire dans l'âme et parfois peu sympa je ne pouvait m'empêcher de vouloir aider certaines personnes qui ne me semblaient pas être dangereuses ou méchantes. Puis je me remis a parler, de ma voix neutre, mais moins douce :

- Avec l'estomac plein tu pourras peut-être répondre a ma question non ?

Je n'avais pas voulut dire ça avec méchanceté, je ne faisait que m'informer, comme n'importe qui le ferait face a un inconnu.

Il avait l'air toujours impassible quand il me parla:
-Vas-y.. tu peux.. J'ai déjà prit ma part. Et tu m'as vraiment trop faciliter la tâche pour que je ne t'en laisse pas un bout...
Il poussa le morceau de viande devant moi et sans plus pouvoir résister je le remercia et commença à dévorer mon morceau avec délectation.
- Avec l'estomac plein tu pourras peut-être répondre a ma question non ?
Sa voix avait changé. En même temps je mangeait un morceau qu'il m'avait donné et je ne m'étais pas donnée la peine de répondre à sa question, normal qu'il s'impatiente un peu... Plongée dans mon repas, j’eus quelques peines à réfléchir. Ah oui, ça me revenait... J'avalais la dernière bouchée en me demandant si je devais être franche ou non. Après un instant d'hésitation, je me dis que je lui devais bien ça et après avoir léché mes babines je lui répondis:
-C'est vrai que je suis un peu perdue, je ne me suis jamais aventurée ici. J'ai grandit chez les estivaux...
Je me rendis compte qu'il était très certainement un printanier et qu'il pouvait penser que j'étais estivale, donc une ennemie potentielle. C'est pourquoi j'ajoutais rapidement:
-... mais je suis neutre. Voilà quelques temps que j'ai quitté les estivaux pour aller découvrir le monde.
Il pouvait aussi ne pas me croire. Autant lui donner mon nom, si ça pouvait m'éviter la mort.
-Je m'appelle Shine. Shine Bliss.

Little up ♫

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