Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Mélodie traînait la patte. Elle était en proie à une intense réflexion qui lui prenait toute sa concentration. Pour une fois, elle ne chantait pas en se promenant. A vrai dire, elle n'avait pas le coeur à ça.
Il fut un temps où elle souhaitait rejoindre les rangs des printaniers par affection pour Willy. Mais ce dernier avait disparu de la circulation sans laisser de trace. Sans même la prévenir.
Elle était allé, contre toute prudence, sur les terres aux effluves fleurales. Elle ne l'avait pas trouver. Elle avait juste entendu des loups dire qu'il était parti. Parti loin. Hors de Four Seasons.
Alors elle n'avait été qu'une simple connaissance ? Elle avait si peu compter à ses yeux ?
Elle avait cru que son désir de rejoindre le printemps n'avait plus de raison d'être, que cela la ferait juste souffrir d'y aller, de vivre au milieu du souvenir d'un ami perdu. Et pourtant... Elle n'était plus sure de rien. Tout le monde semblait vouloir l'abandonner. Ses parents, son ami. Finalement, rester ou partir, quelle importance ? La douleur, elle, était partout.

Alors elle restait là, tournant en rond le long de la frontière, prenant bien soin de marcher pile sur cette dernière, comme un funambule hésitant à choisir son côté pour tomber. Elle attendait un quelconque signe du destin, un balancement de trop, un coup de vent, une proie surgissant de nul part, n'importe quoi qui puisse la faire pencher d'un côté plus que de l'autre.

Elle s'arrêta, les pattes les une derrières les autres, en équilibre précaire sur cette ligne imaginaire. Au printemps, personne ne l'attendait. Il n'y avait que la promesse d'une nouvelle vie, d'un accueil pas forcément amical et le bannissement de son clan d'origine. En automne, il restait encore ses frères et soeurs. Ceux qui ne l'avait pas oublié. Elle avait l'impression, pour avoir vu beaucoup de famille, qu'une fois adulte les loups se séparent de leur passé et de leur proche, qu'ils prennent leur envole envers et contre tout, qu'ils coupent les pont. Où étaient-ils ses frères et ses soeurs ? Il y en a une qu'elle ne regrettait pas, c'était bien Ita. Mekki brisait des coeurs à tour de patte, elle n'avait pas envie de renouer avec lui non plus. Et puis, malgré la moitié de sang qu'elle partageait avec lui et Aki, malgré tout ce qu'on peut dire sur les liens fraternels, ce n'était pas pareil qu'avec ses vrais frères, ceux avec qui elle avait grandit. Voilà. Il restait Meiko et Elessar. Mais elle ne savait même pas comment se comporter avec eux. Les retrouver, pour leur dire quoi ? Ils n'avaient pas l'air de chercher à passer du temps avec elle non plus. Elle n'avait eu que ses parents, surtout son père et maintenant ...

Au carrefour de son existence, Mélodie aspirait à une nouvelle vie. Son choix déterminerait le reste de son existence. Elle hésitait encore. Elle avait un pouvoir et un physique d'automnale. La logique aurait voulu qu'elle reste en automne. Pourtant, son coeur ne semblait pas d'accord.
Elle s'assit, toujours sur la frontière, et poussa un soupire. Effacer ses problèmes, recommencer à zéro. Pourquoi pas après tout ?
Elle se tourna vers le côté printanier, se leva et tendit une patte. Le sang battait à ses oreilles, pourquoi un simple pas la rendait-elle si tendue ?
Elle serra les dents et franchit la frontière. Il ne se passa rien. A quoi s'attendait-elle ? A devenir printanière en un pas ? Qu'elle idiote !

A présent, elle devait prier pour ne pas se faire sauter à la gorge pas un de ses futurs camarades. Et surtout, prier pour être acceptée.

Assis en retrait à l'ombre d'un grand arbre aux odeurs fleuries Aïko observait l'étrangère depuis un bon moment déjà. Analysant sa drôle d'attitude à tourner en rond comme de l'incertitude. Cette jeune louve, là était le gros problème auquel faisait actuellement face Aïko, n'était pas printanière, mais plutôt automnale selon l'odorat du mâle. Elle l'embêtait terriblement à rester là à marchait de long en large qu'il s'était mis à faire la même chose. Un parfait idiot qui restait là, à regarder distraitement une étrangère venu d'ailleurs sans arriver à se bouger pour aller lui expliquer qu'ici elle est sur son territoire. Voilà l’embarras le plus complet dans lequel notre jeune se trouvait, incapable de descendre de son promontoire pour aller voir la demoiselle.

Néanmoins, il dû bien évident finir par descendre l'accueillir quand elle posa définitivement les pattes au printemps. En effet, elle marchait à la limite des deux territoires quelques secondes auparavant. Aïko détaillant la louve, enregistrant le moindre des détails de sa fourrure à la couleur du miel, cherchant comment l'aborder alors qu'il marchait en souplesse vers elle. Il se sentait maladroit, mais surtout affreusement idiot d'être resté en retrait alors qu'elle déambulait telle une funambule sur l'invisible limite qui séparait l'automne du printemps. Le mâle se surpris à la trouver jolie et puis quoi encore. S'arrêtant quelques pas devant elle dans l'attente qu'elle daigne le regarder en face il s'immobilisa. Profitant des derniers instants de silence pour prendre une grande inspiration.

- Vous êtes ici, Aïko parlait d'une voix assurée jusqu'au moment de flancher, auauau priiiiteemmmpss, non plus enenen automne.

Tout cela lui demandait un effort considérable et encore là, il n'avait pas tant bégayer comparativement à la normale en présence de la gente féminine. Aïko faisait bel et bien des progrès d'articulations.

Et justement, un loup, visiblement encore jeune, vint directement à elle. Depuis quand était-il là ? Comment avait-elle fait pour ne pas le remarquer ? Ces questions restèrent sans réponse dans son esprit. Mais à présent qu'elle avait ce printanier sous la truffe, elle n'avait plus le choix.

"Vous êtes ici auauau priiiiteemmmpss, non plus enenen automne."

Mélodie recula la tête, surprise. Quoi ? Elle devait avoir de la cire dans les oreilles, pourtant en tant que chanteuse, elle en prenait particulièrement soin de ses oreilles. Ou alors le loup en face d'elle avait quelques soucis d'élocution. Quel handicap horrible ! Ne pas pouvoir chanter, elle n'osait l'imaginer.

Prise de compassion -et un peu de pitié, il faut le dire-, Mélodie ne put s'empêcher de prendre une attitude maternelle, bien malgré elle.

-Je le sais bien, ne t'inquiète pas, dit-elle d'une voix douce et intelligible. En fait, quitte l'automne. J'aimerais devenir printanière.

Sans plus d'explications, cela devait sembler étrange. Et le regard du loup lui fit réaliser la façon dont elle s'était exprimée. Ce fut à son tour de bafouiller en s'étendant en excuse.

-Pardon ! Je ... Je suis désolée, c'est ... un peu ... idiot et présomptueux de ma part de ... Enfin, de ... Je ...

Elle souffla tout l'air accumulé par ses hésitations verbales. Elle faisait cet exercice quand elle répétait ses chansons. Elle savait que trop de stress et d'agacement n'était pas bon pour l'élocution.

-Je n'ai plus rien à faire en automne.

Elle baissa tristement les yeux. Son sérieux retrouvé, elle se rappela sa mélancolie des derniers jours, l'absence de Willy. Son coeur se serra à cette pensée et elle se surpris à lâcher une larme.

Qu'elle parfaite idiote. Pleurer devant un inconnu comme ça. On aurait dit une dépressive cherchant à provoquer l’apitoiement des autres.

Pendant une fraction de seconde, elle avait pensé à ce loup et à son problème, elle s'était intéressée à quelqu'un d'autre et avait même exprimé de la tendresse. Elle était vraiment en manque de relations sociales.
A présent, elle avait honte de son comportement trop expressif. Si ça se trouvait, elle l'avait vexé. Il pouvait même avoir un rang important dans le clan printanier. Il n'y avait qu'elle pour agir sans réfléchir et se mettre dans le pétrin une minute seulement après son arrivée.

La louve recula la tête, probablement de surprise, se qui ne manqua pas à Aïko. Il se demandait si c'était un mouvement causé par son arrivée soudaine ou bien par son bégaiement? Le loup n'allait certainement pas lui demander, ce contentant de rester neutre pendant qu'elle prenait la parole d'une voix claire et aiguë.

-Je le sais bien, ne t'inquiète pas. En fait, je quitte l'automne. J'aimerais devenir printanière.

Le regard d'Aïko se durcit, elle se moquait délibérément de lui visiblement et cela avait le don de l'énerver. Il était un individu pacifique, mais il n'aimait pas que l'on s'amuse de ses difficultés de langage. Reste que cette louve était intéressante, prête à rejoindre les rangs de son clan.

-Pardon ! Je ... Je suis désolée, c'est ... un peu ... idiot et présomptueux de ma part de ... Enfin, de ... Je ...

Au tour de la louve d'éprouver quelques difficultés d'élocutions, retour d'ascenseur qui plaisait bien au printanier. Il n'allait rien dire bien entendu, un gentleman ne fait pas ce genre de remarque.

-Je n'ai plus rien à faire en automne.

Aïko resta silencieux un moment, observant la louve verser une larme, il y avait visiblement quelque chose qui n'allait pas chez elle. Après tout, on a tous des squelettes dans le placard. Prenant une grande inspiration, histoire de bégayer le moins possible, le printanier se lança dans sa réponse.

- Et bien, je te mééénerai biiien à moooon Alpha, maimaimais tututu finirai enenen casseeee-croûte.

Ce que ça pouvait être compliqué comme situation, Aïko aurait bien voulu que tout soit plus simple avec tout le monde, ça lui éviterai de se mettre dans l’embarras en ouvrant la bouche.

"Et bien, je te mééénerai biiien à moooon Alpha, maimaimais tututu finirai enenen casseeee-croûte."

Mélodie baissa les oreilles en détournant les yeux. Elle ne connaissait l'Alpha qu'à travers Willy qui lui avait semblé la respecter, elle ne se doutait pas que c'était une louve aussi autoritaire et violente.

Passé la surprise du début, le bégaiement du loup n'était pas si gênant. Mélodie commençait à s'y habituer. Et puis, elle n'était plus d'humeur à s'apitoyer sur son sort avec le regard dur planté sur elle.

Pas moyen de faire marche arrière, si un automnal écoutait la conversation de l'autre côté de la frontière, elle serait mal accueillie. Elle n'avait plus trop le choix, il fallait qu'elle se rabatte sur les terres neutres.

Seulement, elle préférai dix fois être mal accueilli par l'Alpha printanière plutôt que de se retrouver toute seule.
Prenant son courage à deux pattes, elle se lança :

-Tant pis, je n'ai rien à perdre de toute façon.

-Tant pis, je n'ai rien à perdre de toute façon.

Elle doit être folle, voilà la seule pensée qui traversa l'esprit d'Aïko en cet instant. Il soupira, secouant la tête de droite à gauche en baissant quelque peu les oreilles vers l'arrière. Le printanier allait devoir expliquer le pourquoi du comment à cette pseudo automnale, une entreprise de longue haleine. Alors, aussi bien commencer tout de suite.

- Tttt'es suiiicicicidaire ouou quoi? Notre Alalalpha a ppppperdu lalala raison.

Voilà un fait d'établi. L'Alpha du printemps avait en effet perdue la raison depuis qu'elle avait rencontré son compagnon, ce sombre individu qu'Aïko détestait au plus haut point. Cherchant à déclencher une guerre de clan, ce dit loup avait kidnapper une jeune neutre. Toutes ses informations n'échappait pas à Aïko qui se devait d'être tenu informé par sa position hiérarchique, même s'il sentait très bien que le compagnon de Moune aurait bien voulu l'éliminer il y a longtemps.

- Je t'auuurais bienen priis aveccc mooooi si t'ééétais saiaiaiaine d'esprit

À la gaffe monumental, Aïko s'était bien mal exprimé. Il ne voulait pas dire avec lui, mais avec son groupe de résistance. Encore un truc à dire, cela ne finirait jamais.

- Jjjje veux diiire dannns moon groupe ddde résisisisistance, pppas juuuste avvec moooii.

Point éclairci, peut-être que se présenter serait une bonne chose à présent, mais que d'effort pour de si courtes phrases. Aïko en était bien découragé.

- Ppppardonnnez mmamma maladresse, jjjjee ne me suiiis pas prééésentééé. Aïko, bééétaa prininintanier pour vououous serervir genenente dame.

"Tttt'es suiiicicicidaire ouou quoi? Notre Alalalpha a ppppperdu lalala raison."

Hein ? Quoi ? De quoi parlait-il ? Qu'est ce que Mélodie avait encore raté ?

"Je t'auuurais bienen priis aveccc mooooi si t'ééétais saiaiaiaine d'esprit"

Vexée, l'ex-automnale baissa les oreilles et fronça les sourcils en relevant la tête d'un air hautain. Non, mais il ne fallait pas abuser non plus. Certes, elle était un peu hyperactive, et déprimée en ce moment, mais il ne fallait pas abuser non plus. Et puis, il la connaissait à peine, comment pouvait-il se permettre de la juger ?

"Jjjje veux diiire dannns moon groupe ddde résisisisistance, pppas juuuste avvec moooii."

C'était lui qui devait être frappé. Une Alpha folle, un groupe de résistance ? Dans quel monde vivait-il ?

Maintenant qu'elle y repensait, Mélodie se souvint de quelques rumeurs qu'elle n'avait que vaguement écouté. Une histoire de printanier qui se comporte bizarrement. Un veilleur automnal avait vu plusieurs loups étranges sortir du labyrinthe.
Alors c'était bien sérieux tout ça ? Elle avait encore agit sans réfléchir et voilà où ça la menait.

"Ppppardonnnez mmamma maladresse, jjjjee ne me suiiis pas prééésentééé. Aïko, bééétaa prininintanier pour vououous serervir genenente dame."

Béta ? Rien que ça ? Sans doute pas grâce à ses soucis d'expressions. Elle avait fait une triple boulette en choisissant le mauvais moment et en s'adressant de manière exagérée à haut placé.
Malgré tout, elle rendit son salut à Aïko.

-Je m'appelle Mélodie. J'avais complètement oublié cette histoire du printemps qui ne tourne plus rond. Désolée de débarquer au mauvais moment.

Elle baissa de nouveau humblement la tête.

-Seulement, je tiens vraiment à devenir printanière alors, si je peux aider, même clandestinement à redresser le clan sur le droit chemin, ce serait un honneur.

-Je m'appelle Mélodie. J'avais complètement oublié cette histoire du printemps qui ne tourne plus rond. Désolée de débarquer au mauvais moment.

La voix de la louve s'accordait tout à fait avec son prénom, sonnant comme une douce mélodie dans la tête d'Aïko. Le printemps qui ne tourne plus rond, cette réflexion blessait le coeur du printanier qui était si attaché à son clan.

-Seulement, je tiens vraiment à devenir printanière alors, si je peux aider, même clandestinement à redresser le clan sur le droit chemin, ce serait un honneur.

Clandestinement, le projet d'Aïko l'était tout à fait. Il se permit de fixer la louve un moment sans laisser passer d'émotions dans son regard, il la jugeait et réfléchissait à sa possible utilité. Le loup ne voulait pas s'accaparer d'individu dont il devrait à tout bout de champs sauver les fesses, pas non plus de louve qui risquaient de créer des tensions dans leur petit groupe. Quoiqu'il arriverait fort probablement à faire se tenir tranquille sa bande de joyeux luron. Aïko sourit franchement à Mélodie.

- Aloors soit, biiiienvvvenu daanans la résistance enenen tant qqqqque ppprintanière

Aïko détourna la tête de la louve pour admirer quelque peu le paysage, il espérait tant que ce conflit ne détruisent pas leur territoire ni ses habitants.

"Aloors soit, biiiienvvvenu daanans la résistance enenen tant qqqqque ppprintanière"

Mélodie afficha un air joyeux, qu'elle corrigea vite par une mine plus sérieuse. Ce n'était pas le moment de se réjouir. Elle allait devoir se battre pour son nouveau clan. Un clan dans un clan.
Il fallait qu'elle passe inaperçue et son odeur d'automnale n'allait certainement pas aider. Elle devait trouver un moyen de changer de parfum. Elle regarda autour d'eux et trouva un champ de quelques fleurs rescapées qui avaient survécu à l'automne et l'hivers. Pas vraiment étonnant sur le sol printanier.

Elle y couru pour s'y rouler allègrement. Le pollen se collant à ses poils dans des effluves douces qui lui plaisaient tant. Elle se releva, satisfaite d'avoir acquérit son nouveau clan et sa nouvelle odeur. Elle était printanière jusqu'à la fin de ses jours. Enfin, si elle arrivait à sauver le printemps.

Mélodie revint vers Aïko.

-Je suppose que je dois t'expliquer en quoi consiste mes pouvoirs, dit-elle à demi-ton pour que personne dans les buissons ne puisse entendre. Je peux influer sur les émotions des autres grâce à mon chant et envoyer des décharges électriques quand je touche d'autres êtres vivants.

Un grain de pollen bien pelucheux tomba de son front sur son museau, lui chatouillant la truffe. Elle éternua et secoua la tête pour se débarrasser d'autres petits farceurs de ce genre. Elle n'était pas allergique, fort heureusement, mais chatouilleuse, ça oui, très.

La première action de Mélodie en tant que printanière prit Aïko de court, lui qui allait lui proposer de faire presque la même chose. Il la vit se rouler en plaisir dans les quelques fleurs qui subsistaient toujours en ce rude hiver. Le Béta attendit tout simplement qu'elle revienne vers lui, la laissant s'amuser un instant.

-Je suppose que je dois t'expliquer en quoi consiste mes pouvoirs. Je peux influer sur les émotions des autres grâce à mon chant et envoyer des décharges électriques quand je touche d'autres êtres vivants.

Immédiatement après sa tirade, la louve éternua envoyant des particules humides déplaisante sur les pattes d'Aïko qui se retient de tout commentaire, elle finirait par être capable de tolérer le posé délicat du pollen sur son corps. Une printanière novice en temps de guerre, mais dans quoi c'était il embarqué. Le loup n'attendit pas la louve avant de se retourner pour marcher vers l'extérieur de la clairière là d'où il était venu.

- Vvviens, reeester à découvert n'eeest ppppas une bonne idée.

Les bégaiement du loup diminuaient fortement dès qu'il quittait la louve des yeux, il aurait dû y penser plus tôt, ce qu'il pouvait être bête. Continuant sa marche rapide, il attendit tout de même que Mélodie le rejoigne, pas question de la perdre ici. Elle représentait une belle prise.

- Avant tttoute chose, il faut que jjjjeee t'explique cece qui se passe actuellement dans nnnnotre clan. Moune s'est entiché d'un sombre lllloup, Oxymore, qqqui l'a cooorromppu. Ils sont ddddéjà une otage, une jeune neutre. Je ppourais t'en dire plus ccce soir, je dddois me rendre à la tanière de Moune pour écouter ses plans.

"Vvviens, reeester à découvert n'eeest ppppas une bonne idée. "

Mélodie acquiesça dans le vide et suivit Aïko, se laissant guider tout en prenant des repères autour d'elle. Autant qu'elle commence tout de suite à se repérer dans son nouvel environnement qui avait tout d'opposé à celui de son enfance.

"Avant tttoute chose, il faut que jjjjeee t'explique cece qui se passe actuellement dans nnnnotre clan. Moune s'est entiché d'un sombre lllloup, Oxymore, qqqui l'a cooorromppu. Ils sont ddddéjà une otage, une jeune neutre. Je ppourais t'en dire plus ccce soir, je dddois me rendre à la tanière de Moune pour écouter ses plans."

Ca avait l'air vraiment grave. Un loup étranger qui corrompt l'Alpha. Ce n'était pas le genre d'Ypso de se laisser corrompre, mais après tout, avec les pouvoirs, pourquoi pas ? Et prendre une neutre en otage, pourquoi ? Un loup d'un autre clan, ce serait compréhensible afin de soumettre les autres loups du même clan, mais une neutre, à moins qu'elle n'appartienne à une famille importante.

En tout cas, Mélodie trouvait Aïko drôlement courageux pour assurer ainsi un double jeu aussi dangereux. Ca ne devait pas être évident du tout.

La jeune louve se rapprocha du bêta pour continuer la conversation à mi-voix et être sûre qu'il l'entende :

-Et on est nombreux à résister ?

Aïko sentit la louve se rapprocher de lui pour poursuivre la discussion à mis voix. Il l'écoutait sagement et comptant ses pas, respirant calmement malgré la tension qui l'habitait depuis un bon moment, depuis le début de toute cette histoire en fait.

-Et on est nombreux à résister ?

Il fallut un moment au loup brun avant de tourner la tête vers Mélodie. Malheureusement ils étaient peu nombreux, trop peu devant la menace que représentait Oxymore et ça Aïko ne le savait que trop bien. Ils allaient devoir recruter des alliées dans d'autres clans ou bientôt le printemps tel que tous le connaissent ne serait plus. S'efforçant de sourire pour la louve, il entreprit de répondre à sa question.

- Pppeu nombreux pour l'innnstant, mmmais cceeuux qui nnnous apppuieent sonnn vaaleeureux et fidèles.

Adressant un sourire amicale à Mélodie, il accéléra le pas pour rejoindre le couvert des arbres. Aïko désirait l'amener à leur camp de base, du moins l'endroit qu'ils utilisaient pour se rassembler puisque leur résistance devait pour l'instant rester cachée.

- Ttttu les recontrerrra biiien assez tôôt. Fffflassh t'aamènera fffaire le toouuour du terrrritttoire ppendant que je sserai à la rréunnion.

"Pppeu nombreux pour l'innnstant, mmmais cceeuux qui nnnous apppuieent sonnn vaaleeureux et fidèles."

Alors c'était vrai, le printemps déclinait. Il y avait peu de printaniers et parmi ceux là, une certaine majorité était désespérée au point de suivre un fou dangereux.

"Ttttu les recontrerrra biiien assez tôôt. Fffflassh t'aamènera fffaire le toouuour du terrrritttoire ppendant que je sserai à la rréunnion."

Mélodie hocha la tête en gardant le silence.

Ils avaient accéléré leur allure, Aïko devait être pressé. La jeune louve supposait qu'il la conduisait à un genre de quartier général de la rébellion, un lieu sans doute caché. Elle l'imaginait bien dans une grotte ou quelque chose dans le genre. Pourtant, elle n'était pas sûre que le clan possède une montagne ou des falaises. Peut-être une grande tanière souterraine.

Mélodie se cala donc sur le pas d'Aïko, s'attendant à le voir ralentir à tout instant, quand ils seraient proches de leur destination.


[désolée, c'est court, je peux essayer de broder si besoin.]

Il ne fallait plus traîner trop longtemps à découvert avec la nouvelle printanière, Aïko était bien au courant de ce fait et il se mit à trotter rapidement. La Mélodie le suivait toujours, calquant son pas sur le sien. Une bonne chose qu'elle comprenne vite l'importance de rester discret. Ils rentrèrent sous le couvert des arbres enneigés et le printanier se détendit quelque peu. Ils ne risquaient plus grand chose ici à l'abris des regards. L'endroit où se réunissait la résistance n'était pus très loin, un simple lieu dégagez entre les arbres leur servait de cachette, ils n'avaient pu trouver mieux sur le territoire.

Aïko avisa Flash du regard, ce dernier se dirigea silencieux vers les deux arrivants. Son pelage clair marqués de traits colorés le rendait difficile à discerner clairement quand il se déplaçait. Aïko se redressa, gardant les oreilles bien droite et la queue haute tandis que son subordonné adopter une posture à l'opposée : oreilles et queue basses. Le Béta gardait son regard rivé sur Flash, ignorant la présence de la louve.

- Fait lui faire le tour du territoire, j'ai d'autres choses à faire, et surtout ne la perds pas !

Aïko se retourna pour sourire à Mélodie, il l'aimait bien. Elle ferrait assurément une agréable compagne pour tout le groupe, même s'il comptait la garder un peu à l'écart des autres.

- Jjjje dois vvvvous laisssser, sssuit Flash, iiiiillll tte ferrrra visiter.

Le loup ne devait plus tarder ou on le remarquerait chez l'Alpha. Il parti donc immédiatement en laissant sa Mélodie aux bons soins de Flash.

Ils arrivèrent dans une simple clairière abritée par les arbres. Un peu déçue de ne trouver que quelque loups occupés à ne rien faire, Mélodie retint un soupir. Elle ne voulait vexer personne.

L'un d'eux, aux couleurs flashies s'avança vers eux. Quelle fourrure tape-à-l'oeil, adieu la discrétion. Mais elle n'allait pas lui en vouloir, ce n'était pas sa faute.

Aïko prit un air imposant, un air d'Alpha. C'était bien lui le meneur de la rébellion.

"Fait lui faire le tour du territoire, j'ai d'autres choses à faire, et surtout ne la perds pas !"

Quoi ? Mais, mais ? Il parlait normalement !
Il se tourna vers elle et lui sourit. Elle lui rendit un regard perplexe. Comment devait-elle prendre ses bégaiements quand il lui adressait la parole ? Il n'avait l'air d'être comme ça qu'avec elle. Elle ne lui faisait quand même pas de l'effet ? C'était incongru ! Il avait bégayé alors même qu'elle n'était pas encore intégrée au clan et il n'avait pas l'air du genre à s'amouracher d'une étrangère.

"Jjjje dois vvvvous laisssser, sssuit Flash, iiiiillll tte ferrrra visiter."

Elle hocha la tête, ne sachant pas trop comment réagir, puis se tourna vers le fameux Flash qui portait si bien son nom.
Aïko repartit dans sa direction.

-Je m'appelle Mélodie, enchantée, dit-elle à son guide.

A présent, elle devait s'intégrer auprès de ses nouveaux compagnons. En attendant, c'était elle qui ne risquait pas de perdre Flash durant leur visite des terres printanières.