C'était déjà l'automne et les fleurs étaient déjà fanées, on ne sentait plus l'odeur sucrée des fruits gorgés de soleil et les feuilles des arbres devenaient écarlates, jaunes ou orangées. Le vent soufflait de plus en plus fort et Azamie leva la tête pour essayer d'attraper les multitudes d'odeurs emportées par la brise. Quand les milliers de parfums l'assaillirent, elle sentit son cœur battre plus vite. C'était bon d'être en vie. Elle qui avait frôlé si souvent la mort dans son monde d'origine, maintenant qu'elle était là, elle prenait pleinement conscience de la chance qu'elle avait. Même si elle avait perdu ce qu'elle avait de plus cher au monde, même si ce ne serait plus jamais pareil sans lui, c'était bon d'être en vie.
Elle prit une grande bouffée d'air frais et s'approcha du bord de la Falaise. Un oiseau aux plumes blanches et noires, sans doute une mouette ou un goéland, la regardait depuis une petite plage de sable fin, qui bordait la Falaise. Azamie eut un sourire quelques peu psychopathe. Le piaf ne pouvait pas savoir qu'elle avait des ailes sur le dos, comme lui. Il devait donc se sentir en sécurité, maître de la suite des évènements. Aussi fut-il totalement surpris lorsqu'une louve plongea sur lui, les crocs découverts et les griffes sorties. Avant d'avoir pu esquisser un geste, l'oiseau était mort, la nuque brisée. Azamie le prit délicatement entre ses dents, veillant à ne pas déchirer la chair. La proie, de belle taille, ferait un excellent repas. Elle releva la tête, pris un peu d'élan et s'envola. Elle atterit en souplesse, sa proie toujours entre les crocs. Elle déposa son repas par terre devant elle et renifla avec délicatesse l'odeur du sang. Ses yeux papillonnèrent. Elle n'était pas une excellente chasseuse, alors elle était plutôt fière d'avoir attrapé une belle proie comme celle ci... même si l'effet surprise avait presque tout fait. Elle s'apprêtait à entamer la première bouchée lorsqu'un léger bruit la fit sursauter. Allons bon, qu'y-avait-il encore ? Elle releva la tête, essayant d'attraper une odeur suspecte. Hum... de l'automnal, indéniablement... Encore que... automnal ou estival ? Elle n'était pas sûre de la réponse. Indécise, elle préféra rester vigilante face à un danger potentiel. Alors, lentement, elle se retourna.
Le seul léger petit bug, dans l'histoire, c'est que face à elle, il n'y avait rien. À part un buisson au milieu de quelques touffes d'herbe, il n'y avait personne.
"J'ai du rêver... Ou bien, le loup est plus loin... Ça sert à rien de t'inquiéter enfin..."
Alors elle s'intéressa de nouveau à sa proie. Le regard vitreux de l'oiseau était fixé sur elle, comme s'il essayait de lui dire quelque chose.
"Eh ouais, désolée vieux, t'avais qu'à te renseigner avant... Les loups ailés, ça existe..."
Évidement, la mouette ne répondit pas. Azamie se pencha et déchira la chair fraîche délicatement, et entama la première bouchée de son repas.