Nouveaux lieux, nouveaux clans et nouvelles espèces. A vous de vivre ... Ou de survivre !

Toboe avait la queue basse et la mine défaite. Et voilà, il s'était encore perdu. C'était vraiment pas possible d'avoir un si mauvais sens de l'orientation. En plus qu'il avait réussi à faire le chemin en sens inverse. Ce n'était ni la première ni la dernière fois qu'il se rendait sur les Terres Neutres. Sauf que, cette fois ci, il s'était égaré en voulant rentrer. L'été n'était vraiment plus très loin. Cela se sentait très bien en ces lieux n'appartenant à personne. Il était content. Sa saison allait bientôt être celle prédominant sur toutes les autres. Il en sourit malgré sa désagréable situation. C'était bien dommage qu'il se soit perdu. Le loup écarlate éternua. En plus il s'était perdu dans un champ de fleurs qui sentaient trop fort pour qu'il puisse espérer repérer qui que ce soit. Déjà qu'il ne savait pas très bien se battre alors s'il ne parvenait en plus pas à savoir si un ennemi potentiel approchait ou non il était mal barré. Il rebaissa la tête, tentant de se faire discret entre les tiges vertes des coquelicots. Il espérait que son pelage flamboyant n'attirerait pas trop l'attention. Il ne voulait de mal à personne. Tout ce qu'il pouvait souhaiter était de rentrer chez lui. Olalala pourquoi fallait-il qu'il se perde tout le temps ? Il faudrait qu'il demande à BlueWhite comment il faisait pour ne jamais se perdre. Quoique, pas sûr que pour ça il puisse l'aider. Quand on était pas doué on était pas doué. Il soupira une nouvelle fois, cherchant une nouvelle fois comment partir d'ici. Il tourna donc en rond encore et encore et encore. Jusqu'à ce que la nuit commence à tomber à vrai dire.

Soudain, un bruit lui fit dresser l'oreille. Non non non, bon sang ! Pourquoi fallait-il qu'il se soit fait repéré ? Parce qu'il ne pouvait pas en aller autrement. Parce qu'il avait une poisse terrible. Il s'aplatit au sol, comme s'il pouvait se fondre dedans. Il était sûr qu'il était aussi visible que la truffe au milieu du visage. Il s'était encore fourré dans les ennuis jusqu'au cou.

Il se redressa à demi et commença à s'éloigner à reculons de la silhouette lupine. Il reculait encore prudemment lorsqu'il sentit quelque chose de chaud et de doux derrière lui. Oups ... Il se retourna lentement vers le loup qu'il venait de percuter. La queue entre les pattes et les oreilles basses il était l'image même de la soumission. Cette attitude ne disparut pas même alors qu'il reconnut Haru. Sa voix était hésitante lorsqu'il parla tout bas :

- Euhh ... Bonjour. Je me suis un peu perdu.

Il ne savait pas ce que celui qu'il considérait comme son ami allait faire. Peut-être que pour lui ce n'était pas pareil. Peut-être qu'il tenait plus à son clan qu'à ses amis. Toboe ne pensait pas mais il ne voulait pas prendre de risque. Le grand loup écarlate semblait bien misérable ainsi. Aux pattes du loup vert on aurait pu croire qu'il réclamait le pardon pour quelque chose de vraiment grave. L'estival se rendit compte alors que son ami ne s'occupait nullement de lui et de son intrusion dans son territoire. Non, il fixait l'autre loup. Celui qui l'avait poussé à percuter son printanier. Son non mais c'était pas possible ça ! Il fallait qu'il cesse de penser à lui de cette manière ! Le loup écarlate, toujours soumis, tourna simplement la tête pour détailler un peu mieux l'autre loup. Il était d'un noir d'encre et pourvu d'ailes de la même couleur. Le loup écarlate sentit un frisson courir le long de sa colonne vertébrale. Pourquoi est-ce qu'il ne la sentait pas du tout cette situation ?

Midnight avait faim. Et en général, quand elle avait faim, elle était de mauvaise humeur. Ce fut donc d'une humeur absolument massacrante qu'elle arriva dans le champ aux coquelicots, en territoire printanier.
La première chose qu'elle sentit fut l'odeur d'une proie. Enfin, une proie, plutôt l'odeur d'un loup, mais bon, quand on a faim, on ne se fait pas de scrupules quant à être cannibale. Alors, elle se mît en chasse de ce loup. Ce ne fut pas facile et elle perdit de nombreuses fois sa piste, car le loup avait zigzagué comme s'il avait cherché une direction à prendre et n'avait pas réussi à se décider. Mais elle s'acharna à le pister et ses efforts furent récompensés quand elle aperçut sa proie, un loup étrangement rouge. Mais alors qu'elle s'appretait à lui bondir dessus, elle capta l'odeur d'un autre loup, quelques mètres derrière la rouge créature. Elle faillit ne pas y faire attention, mais quelque chose lui souffla de ne pas attaquer tout de suite. Elle allait contredire cette pensée et charger quand une bride de souvenirs liés à l'odeur du loup remonta a elle. Le loup, vert, elle l'avait connu, elle l'avait côtoyé. Ce loup, vert de part en part, elle l'avait rencontré par hasard, il n'était pas hivernal mais printanier, il l'avait aidée. Comme elle l'avait aimé. Une vague de haine déferla en elle. La bas, dans cet ailleurs, elle avait souvent pensé à lui, en espérant qu'il vienne la chercher, la secourir. Elle avait espérer qu'il mette tout en œuvre pour la retrouver après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble. Mais non, le traître avait cherché à l'oublier. Et cela elle ne pouvait le pardonner. Alors, au lieu de laisser exploser sa colère et sa rage, devant tous les faux espoirs qu'il lui avait causés, elle l'enfouit au plus profond d'elle même, la caressant, la cajolant, pour la laisser éclater au meilleur moment. Quand le traître serait faible, qu'il ne se douterait de rien, pour qu'enfin elle puisse l'achever, et lui faire payer toute la douleur qu'elle avait ressenti quand elle avait compris qu'il ne viendrait pas la chercher. Elle se jura de le tuer. Alors, enfin, quand elle aurait laissé échapper un peu de l'immense colère qui l'habitait, Midnight pourrait songer à autre chose qu'à la vengeance. Étrangement, alors qu'elle venait de se jurer qu'elle allait commettre un meurtre, une grosse boule se noua dans sa gorge et lui donna envie de pleurer. Mais elle contint toute émotion autre que la colère et se confectionna un visage de marbre, un regard rouge comme le sang qui aurait fait trembler le plus dur des démons, et s'avança légèrement, pour bien faire comprendre à loup rouge qu'elle était en position de force. Ce dernier déglutit, et recula précipitamment, et se cogna contre le traître. Cette situation plutôt comique en aurait fait rire plus d'un, mais Midnight n'avait plus l'âme jeune et innocente des louveteaux. Son âme était salie par la baie et la violence, aussi ne rit-elle pas. Elle garda le regard rivé sur les deux loups, maintenant quasiment enlacés. Le traître jeta un regard amusé au loup rouge, qui sourit avec gêne. Midnight senti un éclair de jalousie la traverser de part en part devant la complicité évidente entre les deux canidés. Mais au lieu de se laisser emporter par la colère, elle attaqua avec les mots, le domaine où, désormais, elle excellait :

- Ooooh... Quelles touchantes retrouvailles ! Car je parie que vous vous connaissiez déjà, non ? Oh, allez, ne mentez pas. C'est très, très vilain vous savez...

Elle ricana devant la mine déconfite des deux, et particulièrement celle du traître. Elle n'arrivait pas à déterminer si il l'avait reconnu après tous ces changements d'anatomie, mais elle s'en moquait. Son traque verbale continuait :

- excusez moi, les loupiots, mais j'ai comme une p'tite faim. Vous sauriez pas où trouver un ou deux petits casses croûtes à se mettre sous la dent part ici ??

Midnight fit mine de chercher autour d'elle, comme si elle découvrait les lieux. Puis elle posa de nouveaux les yeux sur le couple composé de mâles et déclara :

- Ooooh, chic !! Un en cas et un plat !! Dites moi la région m'a l'air abondante, non ? Et puis vous sauriez pas ou trouver un dessert ? Parce que c'est pas que je suis une ogre non plus, mais moi j'aime bien les desserts !!

Cette fois, elle rigola ouvertement. La coures en zigzag valait bien le coût pour le spectacle des deux loups effarouchés, couchés par terre et enlassés, et regardant en face d'eux comme si venait d'apparaître une mammouth bleu !!

Spoiler:

L'été s'annonçait et avec lui la disparition progressives des fleurs. Afin de profiter au maximum de ces dernières, Haru avait décidé de passer les derniers jours de printemps dans les lieux les plus fleuris de son territoire.
C'est ainsi qu'il se rendit au champ aux coquelicots. Il trottinait, profitant des parfums et du soleil, confiant en ce lieu printannier où il était chez lui. Trop confiant, car il ne repéra pas tout de suite les odeurs étrangères qui s'étaient mêlées aux fleurs.

Faisant abstraction des senteurs sucrées, il se concentra sur ses deux odeurs manifestement lupine. Ce n'étaient pas des printanniers. Les odeurs se suivaient comme s'ils avançaient l'un derrière l'autre. Cela sentait le combat à plein nez et n'était pas pour plaire au futur bêta. Si deux étrangers voulaient se creper le chignon, qu'ils le fassent ailleur ! Il s'avança donc d'un bon pas, avec l'assurance de celui qui connait les lieux et qui se sait en droit de rouspeter. Mais il finit par identifier l'une des odeurs, légèrement éffacée par l'autre, c'était celle de Toboe, son ami estival.
Cela changeait completement la situation. Si jamais Toboe savait qu'il était suivit et qu'il cherchait à se réfugier, s'il venait des frontières du territoire neutre, alors il serait venu ici chercher son aide. Le printannier s'élança donc sans réfléchir davantage, il fit un détour afin de croiser son ami en premier et non celui qui le suivait. Son stratagème fonctionna, mais il était un peu trop tard, l'autre se dressait face à Toboe. Ce dernier, recroquevillé, reculait craintivement et vint heurter Haru. Il se retourna pour le dévisager.

"Euhh ... Bonjour. Je me suis un peu perdu."

A première vue, Toboe n'avait rien, Haru se concentra donc sur l'autre loup. Il n'eut qu'à croiser son regard pour la reconnaitre. Midnight ! Son corps n'était plus le même, son odeur n'avait plus les effluves glaciales caracteristiques des hivernaux, même son regard, autrefois innocent flamboyait aujourd'hui d'animosité et de rage. Mais c'était elle, il le sentait au plus profond de lui même. Paralysé, il avait l'impression horrible que son coeur s'était arrêté. Sa gorge était si serrée qu'il ne pouvait prononcer le moindre son. Sa respiration se fit saccadée et ses yeux humides. Il chercha l'énergie en lui pour réagir, pour s'avancer vers elle ou dire quelque chose. Mais avant même qu'il ai eu le temps de remettre ses idées en places pour analyser la situation, la louve, désormais ailée, prit la parole:

Ooooh... Quelles touchantes retrouvailles ! Car je parie que vous vous connaissiez déjà, non ? Oh, allez, ne mentez pas. C'est très, très vilain vous savez...

Le coeur de Haru tomba dans sa poitrine. Lui qui se réjouissait de pouvoir de nouveau entendre sa voix, pourquoi ses mots ? Pourquoi sur ce ton ?
Elle ricana. Ce n'était pas elle, cela ne pouvait pas être elle.

"Excusez moi, les loupiots, mais j'ai comme une p'tite faim. Vous sauriez pas où trouver un ou deux petits casses croûtes à se mettre sous la dent par ici ?"

Son regard assassin, son ton railleur était du venin qui se distillait dans les veines du printannier, lui volant toute son énergie pour le clouer sur place comme une proie acculée qui comprend qu'elle n'a plus aucune chance et qui attend avec terreur sa mise à mort.

"Ooooh, chic ! Un en cas et un plat ! Dites moi la région m'a l'air abondante, non ? Et puis vous sauriez pas ou trouver un dessert ? Parce que c'est pas que je suis une ogre non plus, mais moi j'aime bien les desserts !"

De quoi parlait-elle ? C'était une blague ? Oui, ça ne pouvait-être que ça. Elle se vengeait en lui faisant peur, parce qu'il n'avait pas réussi à la retrouver malgré les mois qu'il avait passé à arpenter les six territoires. Il devait s'excuser pour son incompétence, lui assurer qu'il n'avait pas cessé de s'inquièter pour elle, de penser à elle. Toboe en était témoin.
La pauvre avait du subir des horreurs pour se retrouver avec un corps comme celui là, pour perdre ses taches blanches et se voir pousser des ailes. Il ne pouvait imaginer ce qu'il lui était arrivé, mais il avait à présent conscience qu'elle n'était jamais partie de son plein gré.

Le printannier retrouva sa mobilité. Il baissa les oreilles avec tristesse et plongea ses yeux bruns dans ceux plein de feux de la louve noire.

-Midnight. J'ai cru que ... J'ai cru que tu m'en voulais et que tu me fuyais. Je t'ai tellement cherchée ... Je voulais m'excuser pour la dernière fois. Mais j'ai finis par perdre espoir et je t'ai abandonnée. Maintenant je me rend compte. Tu ne m'a pas fui ...

Il déglutit pour ravaler ses larmes.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? Quelqu'un t'as quidnapée ?

Au moment où le mot quelqu'un se formulait dans son esprit, une colère sourde s'empara de lui. Quelqu'un ! Oui quelqu'un avait fait du mal à Midnight.
Ses sourcils sont froncèrent et il battit l'air avec rage. Quand il parla de nouveau, sa voix résonna comme un grognement hargneux.

-Qui a oser ?

Sans qu'il en eu conscience, son pelage devint écorce. Mais contrairement à l'écorce verte et lisse que le début de l'été aurait du lui prodiguer, cette écorce là était épaisse et cailleuse, semblable à du roc et lui donna une allure de monstre couvert de poils rêches et piquants. Il prenait l'apparence de sa colère.
Il regarda à ses pieds comme pour concentrer toute sa haine et emmagasiner plus de puissance, mais son regard croisa celui apeuré de Toboe.
Prenant conscience de ce qu'il faisait, il réfrena son pouvoir et recouvra son apparence habituelle. Mais sa colère n'était pas partie, il avait juste gardé ce complexe, cette impression de devenir un monstre quand il usait de son pouvoir. Un monstre hideux. Il ne voulait pas dégoutter et terroriser son ami. En revanche, rien ne semblait plus pouvoir étonner ou éffrayer Midnight.

- Ooooh... Quelles touchantes retrouvailles ! Car je parie que vous vous connaissiez déjà, non ? Oh, allez, ne mentez pas. C'est très, très vilain vous savez...

Toboe ouvrit de grands yeux apeurés. Il n'avait pas le courage de sa sœur ça c'était sûr et certain. Lui n'était pas prêt à faire face à une louve noire ailée avec stoïcisme. Il n'était ni fort ni courageux et il le ressentait maintenant pleinement. Priant pour que cela passe inaperçu il commença à emmagasiner un peu d'énergie tandis que Haru gardait les yeux fixés sur la louve et que cette dernière regardait autour d'elle. Avec un peu de chance ni l'un ni l'autre ne verraient ses tâches devenir sombres et tourner sur elles mêmes.

"Excusez moi, les loupiots, mais j'ai comme une p'tite faim. Vous sauriez pas où trouver un ou deux petits casses croûtes à se mettre sous la dent par ici ? Ooooh, chic ! Un en cas et un plat ! Dites moi la région m'a l'air abondante, non ? Et puis vous sauriez pas ou trouver un dessert ? Parce que c'est pas que je suis une ogre non plus, mais moi j'aime bien les desserts !"

Le sang se glaça dans les veines de l'estival. Olalalala mais pourquoi était-il sorti de ses chères terres estivales ? Pourquoi avait-il fallu qu'il décide de sortir aujourd'hui ? Sa chance habituelle frappait encore et ça avait le don de le désespérer. Il se tapit encore un peu plus prêt du sol. Il ne voulait pas finir dans les ventre de l'autre qui ne sentait pas grand chose. Elle devait être neutre ou alors loin de son clan depuis longtemps. Et lui aussi aimait bien les desserts mais il doutait que la louve et lui pensent exactement au même type de dessert. Lui aurait plus pensé à du lait de coco qu'à un louveteau. Enfin, si c'était bien là ce que la louve entendait pas "dessert". Ce qui semblait être le cas puisqu'elle avait qualifié Haru et lui même de "en cas et plat". Toboe déglutit avec difficulté et jeta un regard en coin à son ami toujours debout. L'estival se trouvait encore entre son ami et la nouvelle arrivante.

-Midnight. J'ai cru que ... J'ai cru que tu m'en voulais et que tu me fuyais. Je t'ai tellement cherchée ... Je voulais m'excuser pour la dernière fois. Mais j'ai finis par perdre espoir et je t'ai abandonnée. Maintenant je me rend compte. Tu ne m'a pas fui ... Qu'est-ce qui s'est passé ? Quelqu'un t'as kidnappée ?

L'estival sentit de la tristesse dans la voix de celui qui prenait de plus en plus de place dans son esprit distordu. Il fronça légèrement les sourcils. Imperceptiblement il recommença à emmagasiner de l'énergie. Personne n'avait le droit de faire son mal à Haru. De faire du mal à son .... ami. Oui, il n'était que son ami n'est-ce pas ? Que son ami ... Il chassa ces pensées de son esprit. Ce concentrant sur cette légère douleur qui l'envahissait alors qu'il retenait l'énergie au lieu de la relancer comme il aurait du le faire.
Midnight ... Il ne l'aurait pas du tout imaginée ainsi. Et Haru non plus apparemment. L'estival sentit son coeur se serrer. Il était donc en "compétition", si compétition il pouvait y avoir, avec une espèce de chose sans foi ni loi. Il frissonna tandis qu'il chassait de telles pensées de son esprit. Il n'y avait nulle compétition entre la louve et lui. Personne ne voudrait de lui et puis, de toute manière, il ne fallait pas qu'il laisse libre cours à ces sentiments naissant. Il les étouffa donc au plus profond de son être, là où ils cesseraient de lui faire du mal.
Cependant, ce qui lui fit mal, fut de voir l'état dans lequel le printanier se mit pour la belle. L'estival le voyait s'énerver pour la première fois. Zip, nouvelle éraflure sur son petit cœur trop tendre.

-Qui a osé ?

Son pelage d'ordinaire si soyeux et doux était maintenant rêche et il semblait à Toboe que s'il tendait la patte vers lui il se blesserait. Il lui lança un regard mi-surpris mi-effrayé. Il savait que son ami pouvait changer d'apparence à volonté mais pas devenir ainsi ... Zap, nouvelle petite marque. Il avait encore des secrets pour lui. Il se souvenait encore du jour où il lui avait conseillé de faire comme les palétuviers pour ne pas souffrir du sel marin.
Le loup écarlate se releva et s'écarta un peu de Haru. Ils ne formaient nullement un couple et c'était ce que sa position de soumission totale pouvait suggérer. Ils ne formeraient jamais un couple. Zip, pas la peine de se leurrer. Il planta ses yeux rouges dans ces, si semblables aux siens, de la louve noire.

- Si tu te cherches réellement quelque chose à manger je te suggère de pousser jusqu'à la plaine abondante. Là tu trouveras tout ce que tu veux.

Ses paroles pouvaient sembler téméraires mais il n'en était rien. Il se contentait de donner un conseil à quelqu'un. Tout en sachant pertinemment que ledit quelqu'un allait très sûrement mal prendre sa condescendance . Peu importait. Il n'allait pas changer maintenant. Malgré les petits accrocs de son cœur il restait profondément gentil. Cela le poussait peut-être même encore plus à vivre à travers le bonheur des autres en sachant que le sien était inatteignable.

Spoiler:

Haru pris la parole. Il semblait dans un état second, entre colère, tristesse, et... et quoi ? Cela Midnight n'arrivait pas à le définir et ça l'énervait.

-Midnight. J'ai cru que ... J'ai cru que tu m'en voulais et que tu me fuyais. Je t'ai tellement cherchée ... Je voulais m'excuser pour la dernière fois. Mais j'ai finis par perdre espoir et je t'ai abandonnée. Maintenant je me rend compte. Tu ne m'a pas fui ... Qu'est-ce qui s'est passé ? Quelqu'un t'as kidnappée ?

La voix de Haru était pleine de tristesse et de remords, et cela toucha l'ancienne Midnight, celle qui se cachait sous l'enveloppe noire qui entourait son cœur. Mais la nouvelle Midnight ne s'en aperçut pas...

-Qui a osé ?

Cette fois ce n'était pas de la tristesse mais de la colère. L'ancienne Midnight en aurait pleuré. Que Haru soit aussi en colère contre ceux qui l'avaient changée la touchait, mais, enfermée dans le plus profond recoin de son Âme, elle ne pouvait pas réagir, priée de tous mouvements.
Le pelage du printanier durcit, devint brun comme l'écorce des arbres. L'ancienne Midnight ne s'en étonna pas, elle avait eu connaissance de ce pouvoir pendant leurs nombreux échanges. La nouvelle fut surprise de le voir changer de couleur. Elle nota avec soin dans sa mémoire ce pouvoir qui pourrait lui être utile une fois que Haru serait dans sa poche.
Soudain le petit casse croute rouge vrilla ses yeux rouges dans ceux, de la même couleur, de Midnight.

- Si tu te cherches réellement quelque chose à manger je te suggère de pousser jusqu'à la plaine abondante. Là tu trouveras tout ce que tu veux.

Midnight poussa un profond soupir, un peu exagéré pour faire comprendre à Toboe sa stupidité. Soudain prise d'un élan de compassion pour le pauvre petit loupiot qui ne connaissait rien à l'ironie, encouragé par l'ancienne Midnight qui attendait toujours au fond de son cœur, elle déclara :

– Allons petit. Tu t'es bien rendu compte que c'était de l'ironie. Je vais pas vous manger, pas tout de suite en tout cas. Rassures-moi, tu le savais ??… Et puis, reprit-elle, même si j'ai faim, j'ai du pain sur la planche.

Un éclair d'inquiétude passa dans les yeux de Midnight, qui eurent un éclat bleu. L'ancienne Midnight espéra que Haru le remarquerait. Elle mit toutes ses forces dans la bataille pour faire parler la nouvelle Midnight.

– Bon c'est pas tout, mais vous sauriez où trouver Moune, l'alpha du Printemps ?…

La question parut surprendre les deux loups qui s'attendaient visiblement à une attaque verbale plutôt qu'à une question. Le yeux de Midnight oscillèrent entre le rouge et le bleu un instant avant de redevenir complètement rouge. Elle s'assit et attendit une réponse.

Spoiler:

"Si tu te cherches réellement quelque chose à manger je te suggère de pousser jusqu'à la plaine abondante. Là tu trouveras tout ce que tu veux."

La voix de son ami sortit Haru de sa torpeur. Sa colère se dissipa, mais il savait qu'elle ne resterait pas bien loin. Le printannier prit conscience de la détresse de l'estival. Quel idiot il avait été de l'ignorer comme ça ! Le pauvre Toboe ne devait rien comprendre à ce qu'il passait, bien qu'Haru lui ai déjà parlé de Midnight. Après tout, lui-même était surpris par le retour de l'hivernale et surtout, par sa nouvelle apparence et son nouveau comportement. Sans doute des répercutions de ce qu'il lui était arrivé.

Avant que le loup vert ai eu le temps de rassurer son ami, Midnight décocha une nouvelle réplique:

"Allons petit. Tu t'es bien rendu compte que c'était de l'ironie. Je vais pas vous manger, pas tout de suite en tout cas. Rassures-moi, tu le savais ??… Et puis, même si j'ai faim, j'ai du pain sur la planche."

Haru dressa l'oreille. Du pain sur la planche ? Alors ce n'était pas un hasard si elle était sur les terres printannières. Qu'étaient ses intentions ? En tant que printannier de souche et futur bêta, le loup vert ne pouvait se permettre de la laisser déambuler à sa guise et terroriser d'autres loups innocents.
Il chercha dans le regard rubis de la louve une explication. Il lui sembla les voir changer de couleur. Le loup vert, cligna des yeux. Ce devait être un effet d'optique provoqué par le soleil, car ils étaient toujours aussi rouges.

"Bon c'est pas tout, mais vous sauriez où trouver Moune, l'alpha du Printemps ?…"

Haru réprima une grimaçe. Ce n'était vraiment pas le moment de déranger Moune, son comportement ces derniers temps étaient très étranges et solitaire. Alors Midnight, hivernale ou ex-hivernale de son état, ne serait sans doute pas bien acceuillit. De plus, une odeur forte de sang rôdait autour de sa tanière.

Le printannier fit un pas en direction de Midnight dans un geste à la fois protecteur envers Toboe et aussi pour signifier à la louve qu'il ne reviendrait pas sur sa décision.

-Je suis désolé, mais il te faudra patienter ou te débrouiller seule pour la trouver. Je me mettrais dans une situation délicate si je t'aidais maintenant, mais en souvenir du bon vieux temps, je veux bien te laisser parcourir le territoire et faire comme si je ne t'avais jamais rencontrée.

Sa voix était un peu cérémonieuse, mais il ne parlait plus de sentiment ou du passé, cette fois, cela concernait son clan.
Il se tourna vers Toboe. Il voulait à tout prix s'assurer que Midnight ne le soupçonne pas de la dénoncer à qui que ce soit. Et aussi rassurer son ami. Car ils étaient tous conscient que la louve ailée était parfaitement capable de les traquer pour les tuer. Cela faisait mal à Haru de l'admettre, mais la Midnight qu'il avait connu n'éxistait plus.

-Je me porte garant de ce loup, c'est un estival qui n'a rien à voir avec le clan du printemps et un ami précieux. Le secret de ta venue ici sera bien gardé.

Bon, peut-être que c'était le cadet des soucis de la louve noire. Il craint qu'elle ne s'énerve, elle semblait si instable.

Spoiler:

– Allons petit. Tu t'es bien rendu compte que c'était de l'ironie. Je vais pas vous manger, pas tout de suite en tout cas. Rassures-moi, tu le savais ??… Et puis, reprit-elle, même si j'ai faim, j'ai du pain sur la planche.

Le tout assaisonné d'un bruyant soupire. Toboe baissa les oreilles, relativement mécontent même s'il s'était attendu à ce genre de réaction de la part de la louve aux yeux rouges. Mais peu importait. Elle n'était pas vraiment importante. Enfin, si, elle l'était sans qu'il ne voulut l'admettre. Elle était même bien trop importante pour que ce soit vrai. Elle apparaissait et voilà qu'Haru se mettait dans des états à peine croyables rien que pour ses beaux yeux. En parlant d'yeux ... Quel était donc cet étrange éclair qui était passé dans ceux de la louve noire ? L'estival fronça très légèrement les sourcils. Il ne voulait pas chercher les ennuis mais il se passait vraiment quelque chose d'étrange avec Midnight. Il se mordit la langue pour ne pas prononcer de paroles inconsidérée.

- Bon c'est pas tout, mais vous sauriez où trouver Moune, l'alpha du Printemps ?…

Là encore Toboe se retint de poser LA question qui devait trotter dans la plupart des têtes. Il ne ferait très sûrement pas le poids contre la femelle aux grandes ailes sombres. Elle semblait bonne combattante alors que lui n'avait que l'apparence du combattant. Sans la maîtrise, cela va sans dire lorsque l'on connaissait l'étendue de sa maladresse. Haru fit un pas en direction de Midnight.

-Je suis désolé, mais il te faudra patienter ou te débrouiller seule pour la trouver. Je me mettrais dans une situation délicate si je t'aidais maintenant, mais en souvenir du bon vieux temps, je veux bien te laisser parcourir le territoire et faire comme si je ne t'avais jamais rencontrée.

Zap, fait la nouvelle éraflure. Il l'aimait encore malgré tous les changements. Il l'aimait encore et était prêt à la protéger envers son propre clan. L'estival tâcha de détourner son regard du loup vert. La louve noire semblait déjà assez suspicieuse et il semblerait qu'il soit relativement facile de lire en lui. Alors il détourna le regard et le fixa ailleurs, il se perdit un peu dans ses pensées.

-Je me porte garant de ce loup, c'est un estival qui n'a rien à voir avec le clan du printemps et un ami précieux. Le secret de ta venue ici sera bien gardé.

Zip, ne soit pas si gentil c'est encore pire. Toboe reporta son regard sur les deux loups. Il se passait quelque chose avec la louve mais quoi ... Il n'aurait su le dire. L'énergie qu'il a emmagasiné en prévision d'un combat commence à vraiment lui faire mal. Il voudrait pourvoir la relâcher mais ne voudrait pas non plus que l'autre le prenne pour une attaque. Il fit une petite grimace mais patienta encore. Ce n'était pas le moment de faire d'étincelles. Cela pourrait facilement faire exploser la bombe que semblait être la louve noire.

- Je ne dirai rien. Je vois pas pourquoi j'irai parler de vous à quelqu'un de toute manière. Déjà si Mephisto apprend que je m'amuse à aller chez les autres clans je vais me faire tirer les oreilles alors je vais pas m'en vanter.

Il ponctua sa phrase d'un haussement d'épaule assez typique chez lui. Il détacha de nouveau ses yeux de Midnight. Elle était un danger potentiel et on ne quitte pas un danger des yeux mais la regarder lui était presque douloureux. Il ne savait pas vraiment pourquoi et ne voulait pas savoir à vrai dire. Et peut-être que Haru le protégerait si elle tentait de l'attaquer. Ou peut-être que non. Probablement non même. L'amour est plus fort que tout comme on dit.

- Et je vous serez d'aucune utilité dans la recherche de l'Alpha printanière. Je ne sais même pas qui elle est pour tout dire.

Tout ce qu'il savait de Moune c'était ce que Haru avait pu lui en dire. Il ne l'avait jamais vu et ne la verrai très certainement jamais. Ce qui ne semblait pas une si mauvaise chose. L'Alpha printanière avait pour réputation de ne pas porter les étrangers dans son cœur, quelque soit leur clan.

-Je suis désolé, mais il te faudra patienter ou te débrouiller seule pour la trouver. Je me mettrais dans une situation délicate si je t'aidais maintenant, mais en souvenir du bon vieux temps, je veux bien te laisser parcourir le territoire et faire comme si je ne t'avais jamais rencontrée.

Si l'ancienne Midnight fut touchée par ses paroles qui démontrait encor son amour pour elle -l'ancienne Midnight- la nouvelle fut totalement indifférente au fait qu'il la protège. Elle se fichait d'être prise comme de son premier bain. Mais Haru n'avait pas fini et il reprit :

-Je me porte garant de ce loup, c'est un estival qui n'a rien à voir avec le clan du printemps et un ami précieux. Le secret de ta venue ici sera bien gardé.

Mais qu'est ce qu'elle en avait à ficher de savoir si le loup rouge la dénoncerait ou non ? Et puis de toutes façons, il suffisait quelle le mette hors d'état de nuire pour s'assurer une totale tranquillité.
Soudain elle sentit quelque chose d'étrange avec le loup écarlate, mais elle ne savait quoi. Elle ne le connaissait pas assez pour pouvoir deviner de qu'il préparait, ou même ce qu'il faisait. Il prit la parole :

- Je ne dirai rien. Je vois pas pourquoi j'irai parler de vous à quelqu'un de toute manière. Déjà si Mephisto apprend que je m'amuse à aller chez les autres clans je vais me faire tirer les oreilles alors je vais pas m'en vanter.

Et il haussa les épaules. Mais alors que la prudence aurait voulut qu'il garde les yeux fixes sur son ennemie potentielle -c'est à dire Midnight- il détourna son regard. Cela surprit la louve noire.

- Et je ne vous serais d'aucune utilité dans la recherche de l'Alpha printanière. Je ne sais même pas qui elle est pour tout dire.

La Midnight était bien embêtée. Elle devait à tout pris voir Moune, et ses deux atouts lui filaient sous le nez.. Sous la truffe sous prétexte qu'ils voulaient éviter de s'attirer des ennuis. C'était vraiment... Dégonflé ! Et elle n'aimait as les loups dégonflés. Alors elle laissa la place à l'ancienne Midnight, qui, elle l'espérait, serait plus persuasive. Ce changement de personne fut caracterisé par un changement de couleur des yeux, qui devinrent bleus. Midnight se jeta sur l'occasion pour dire tout ce qu'elle pouvait :

- Haru ! J'ai besoin de toi je t'en pris ! Celle à qui tu parles je ne sais pas qui c'est, les bipèdes ont tenté une expérience et ont installé une deuxième conscience en moi,ils appellent ça la schi.. La schizo..Phrénie. Oui, la schizophrénie. Mais quand ils l'ont installée en moi, ils ont dit qu'il y avait un moyen.. De, de... de l'enlever ! Mais je dois.. Moune...

La nouvelle Midnight, furieuse que l'ancienne en ait tant dit, repris le contrôle de la situation et remis l'ancienne à sa place, confinée dans le plus petit recoin de leur âme. Elle déclara :

- Oubliez ce qu'elle vient de dire. Ca vaut mieux pour vous. Elle n'existe plus, je contrôle totalement son corps et, plus le temps passe, plus la probabilité qu'elle reprenne le contrôle est faible. Alors oubliez.

"Je ne dirai rien. Je vois pas pourquoi j'irai parler de vous à quelqu'un de toute manière. Déjà si Mephisto apprend que je m'amuse à aller chez les autres clans je vais me faire tirer les oreilles alors je vais pas m'en vanter."

Haru dévisagea son ami. Que voulait dire ce ton amer ? Cela ne lui ressemblait pas. Il avait l'air d'en vouloir à Midnight.
Le printannier reporta son attention sur la louve noire. Vu son comportement agressif, c'était normal que Toboe ne la porte pas dans son coeur. Si seulement il l'avait connue du temps où elle était gentille et innocente. Aujourd'hui, elle était une autre louve. Elle n'avait plus grand chose à voir avec l'ancienne Midnight. Cela rendait même Toboe distant. Lui qui était si sympathique.

"Et je ne vous serais d'aucune utilité dans la recherche de l'Alpha printanière. Je ne sais même pas qui elle est pour tout dire."

C'était vrai.

La couleur des yeux de la louve noire changea à nouveau. Cette fois, c'était certain, Haru voyait le regard bleu persister tandis que l'expression de Midnight changeait.

"Haru ! J'ai besoin de toi je t'en pris ! Celle à qui tu parles je ne sais pas qui c'est, les bipèdes ont tenté une expérience et ont installé une deuxième conscience en moi,ils appellent ça la schi.. La schizo..Phrénie. Oui, la schizophrénie. Mais quand ils l'ont installée en moi, ils ont dit qu'il y avait un moyen.. De, de... de l'enlever ! Mais je dois.. Moune..."

Le coeur du printannier battait la chamade. La vrai Midnight était encore présente ! Ce regard bleu lui appartenait. Il y avait encore de l'espoir !

Les yeux rouges de l'autre revinrent et la panique qui s'était peinte sur le visage de la louve se changea en fureur.

"Oubliez ce qu'elle vient de dire. Ca vaut mieux pour vous. Elle n'existe plus, je contrôle totalement son corps et, plus le temps passe, plus la probabilité qu'elle reprenne le contrôle est faible. Alors oubliez."

Haru serra les dents. Que faire ? Si seulement il pouvait battre cette louve sanguinaire pour ramener Midnight. Mais ce n'était pas aussi simple, ce corps était aussi celui de son amie d'enfance.
Et pour quelle raison avaient-elles besoin de Moune ? Si Moune pouvait aider à sauver Midnight alors l'autre voulait sans doute tuer l'alpha. Connaissant Moune et cette autre, la confrontation serait inévitable. Que faire pour empecher ça ? Moune ignorait tout de la vrai Midnight, et d'ailleur, cela devait lui être égal de tuer une hivernale. Et l'autre chercherait à tuer Moune. Quel affreux dilemne ! Choisir entre son Alpha et son amie ! Si Moune mourrait, Willy ne lui pardonnerait jamais de ne pas avoir arrêté Midnight. Si Moune mourrait, le clan du printemps serait affaibli. Mais si Midnight mourrait ... il ne pourrait jamais s'en remettre. Malgré tout, il devait vite trouver une solution, tant qu'elle était devant lui. Avant que la situation ne lui échappe complètement.

-Midnight ! Appela le printannier. Je ne peux pas vous guider à Moune, je refuse de mettre mon Alpha en danger. Bat-toi ! Tu peux retrouver le contrôle par toi-même ! Je suis sur que tu en as la force !

Comme si cela pouvait aider son amie, il se jeta sur la louve noire, se recouvrant d'écorce et faisant pousser le plus de liane possible sur son dos et ses flancs. Il les jeta sur la louve pour l'attacher et la paralyser, le moins violemment possible afin de ne pas la blesser.

Spoiler:

- Haru ! J'ai besoin de toi je t'en pris ! Celle à qui tu parles je ne sais pas qui c'est, les bipèdes ont tenté une expérience et ont installé une deuxième conscience en moi,ils appellent ça la schi.. La schizo..Phrénie. Oui, la schizophrénie. Mais quand ils l'ont installée en moi, ils ont dit qu'il y avait un moyen.. De, de... de l'enlever ! Mais je dois.. Moune...

Les yeux rouges sangs étaient devenus bleus. Bleus comme les avaient décrits Haru lors d'une de leur conversation quelconque. L'amour de son ami n'était pas disparu. Tout du moins, pas vraiment, pas complètement. Elle est toujours là, juste derrière le monstre ailé au regard rougeoyant. Des larmes seraient presque montées à ses paupières. Jamais il n'aurait sa place auprès de Haru. Il avait enfin compris ce qu'étaient ces petits papillonnements dans son estomac. Il n'avait pas voulu se rendre compte que tout cela était un peu plus que de l'amitié. Voir même beaucoup plus. La réapparition de celle qu'il appelait la mauvaise Midnight le détourna de ces pensées. Ce n'était pas le moment de songer à ses petits soucis. La louve noire en avaient de bien plus importants. Il aurait aimé pouvoir l'aider mais savait qu'il ne pouvait rien faire. Il n'était bon à rien. Bon qu'à se perdre et à attirer des ennuis à ses amis.

- Oubliez ce qu'elle vient de dire. Ca vaut mieux pour vous. Elle n'existe plus, je contrôle totalement son corps et, plus le temps passe, plus la probabilité qu'elle reprenne le contrôle est faible. Alors oubliez.

La grande louve ailée avait torts. Si elle contrôlait réellement l'habitante première de ce corps la vraie Midnight n'aurait pas pu en dire tant. Elle n'aurait pas eu le temps de lancer cet appel à l'aide même si elle n'avait que profité d'un instant de faiblesse de son bourreau. Cela voulait dire qu'elle était encore et toujours à l'affut, prête à refaire surface si quelqu'un lui venait en aide. Toboe aurait peut-être pu étudier les énergies habitant ce corps mais il n'en avait pas la force. Son coeur lui faisait trop mal. Pour la première fois de sa vie il avait renoncé à s'occuper de quelqu'un ayant besoin de son aide. Il était trop déçu, trop triste, trop mal, pour parvenir à penser à autre chose qu'à un certain printanier transi d'amour pour une hivernale. Pour une hivernale, pas pour un empoté d'estival. Des larmes perlent à ses paupières mais cela passe inaperçu. Celui qui a capturé son coeur crie quelques mots à l'adresse de sa chère et tendre :

-Midnight ! Je ne peux pas vous guider à Moune, je refuse de mettre mon Alpha en danger. Bat-toi ! Tu peux retrouver le contrôle par toi-même ! Je suis sur que tu en as la force !

Crac fait la grande déchirure qui barre son âme. Ce n'est plus une égratignure, c'est quelque chose de pire. Quelque chose de bien plus difficile à surmonter. Il murmure quelques mots :

- Pardonne moi Haru, pardonne moi ...

Il lança dans la bataille qui s'était engagé entre les deux loups l'énergie qu'il avait emmagasiné auparavant. Il n'avait pas vraiment d'idée précise de ce que cela allait donner. Tout ce qu'il savait c'était qu'il aimait Haru et qu'il vouait une haine incontrôlable pour Midnight. Pour celle qui le lui avait volé. Les énergies se déversèrent sans forme réelle sur les deux combattants. Elles n'auront pas le même effet sur les deux. Toboe savait que la haine brûlait comme le feu mais comment savoir ce que Haru pourrait ressentir ? Il n'aurait pas du se laisser aller ainsi mais il n'avait pas vraiment prémédité ce geste. Il ne voulait pas même regarder les conséquences qu'auraient son geste. Les larmes ruisselant sur son pelage rouge pour la première fois depuis longtemps il fit volte face et se mit à courir. Il ne savait pas où il allait et il s'en fichait. Il voulait simplement partir loin, très loin des deux amoureux. De cette affection qui lui fendait le coeur et lui retournait les tripes. Il n'avait pas le courage de contempler ça. Alors il courait. Il courait aussi vite que ses pattes le lui permettait. Il s'entravait, tombait, se relevait et se remettait à courir. La vie n'était pas juste. Il le savait déjà mais là cela s'imposait de manière d'autant plus douloureuse.

Spoiler:

En bleu, les pensées de la Midnight prisonnière.
En noir, les pensées de celle qui contrôle son corps.
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-Midnight ! s'écria Haru. Je ne peux pas vous guider à Moune, je refuse de mettre mon Alpha en danger. Bat-toi ! Tu peux retrouver le contrôle par toi-même ! Je suis sur que tu en as la force !

Et, soudain, il se jeta sur moi tout en se recouvrant d'écorce. Je ne savais pas si cela servirait à grand chose, mais j'espérais de tout cœur arriver à reprendre le contrôle de mon corps. C'était insupportable, cette sensation d'être schizophrène et de ne pas pouvoir bouger comme on veut.
Mais Haru ne se livrait pas totalement, il retenait ses coups pour ne pas me blesser. Cela, l'Autre allait l'exploiter, c'était sûr et certain...
Quand Haru se jeta sur moi, je ne ressentis aucune peur. Je me savais capable de le battre, bien que cette écorce et ces lianes me compliquent la tâche. Quand il me toucha avec ses griffes, je fis un petit pas de côté, mais Haru se jeta directement sur moi, sans attendre. Alors que j'allais lui mettre la patte en pleine figure, je me sentis tout à coup très faible.
J'exultais. J'avais enfin réussi à briser le réseau de liens qui me détenaient prisonnière, et, bien que je ne pus toujours pas reprendre le contrôle de moi même, je pouvais aspirer l'énergie de l'Autre.
Non mais, comment osait-elle, l'autre garce, aspirer mon énergie vitale ? Par sa faute, je risquais de perdre un combat que j'aurais pu, dû gagner ! Tsss. Ne pouvant pas me concentrer et sur le combat, et sur mon énergie, je décidais, coûte que coûte, de combattre, même en mauvais état. Alors, je lâchait un long hurlement et me jetai sur Haru.
Mais soudain, Toboe murmura :

- Pardonne moi Haru, pardonne moi ...

Et il se lança dans la bataille, sans vraiment, en réalité, combattre. Ce fut plus un flux d'énergie pour la plupart mauvaise qui se répandit dans tout mon corps. Bien sûr, je n'avais pas peur des conséquences -rien ne pouvait m'atteindre, j'étais plus forte- mais cela créait comme un nuage d'angoisse. Qu'allait-il se passer ?
Quand Toboe lança de l'énergie sur Haru et moi, j'eus peur. Très peur. Que cela fasse du mal à Haru -bien que j'étais certaine que Toboe ne ferait pas de mal à son ami- mais surtout que, s'il se trompait, cela redonne de l'énergie à l'Autre -énergie que je voulais à tout prix voler !!
Oh non. Toboe ne s'était pas trompé. Il n'avait lancé sur moi que de la mauvaise énergie, qui me brûlait. À ce moment là, j'aurais tout donner pour que Midnight soit à ma place, pour que ce soit elle qui ait mal. Mais non, elle se terrait à tout prix, refusant de revenir. Dieu que je pouvais la haïr, haïr Toboe et haïr Haru. Maintenant que l'énergie vitale avait déserté presque tout mon corps, il ne restait que la haine brulante de Toboe. Et, bien que je ne fus pas la mailleure pour comprendre ce sentiment, il y avait quelque chose que plus fort que l'amitié dans ce que ressentait Toboe envers Haru. Mais je ne savais pas ce que c'était, sinon, j'aurais pu l'utiliser comme une arme envers Haru et Midnight. Rageuse de ne rien pouvoir faire - toutes les issues était bloquées ! - je me laissait faire. J'avais perdu et je le savais. J'allais mourir, l'énergie négative de Toboe était trop forte, et de plus, Midnight continuait à puiser de l'énergie. Alors, Je m'assis sur le sol. En attendant la fin.
Je le savais. Ainsi, cela se terminerait comme ça. J'allais mourir "au fond du trou", planquée dans le plus petit recoin où l'énergie vitale pulsait encore. Je ne parlerais plus jamais à Papa, ni à Men ni à Mel, et encore moins à Maedhros. Tiens, il me manquait, celui là. Beaucoup plus que je ne l'aurais pensé. J'en avais les larmes aux yeux...non, je ne pouvais pas en avoir les larmes aux yeux, car je n'avais plus de corps, plus de chez-moi. Ainsi, à part Haru et Toboe, Four Seasons entier penserait que j'étais un monstre avide de sang. J'avais envie de pleurer, et je l'aurais fait si j'en avais été capable. Mais je ne pouvais plus.
Soudain, à travers les ténèbres qui s'installaient dans notre corps partagé, une petite étincelle surgit et dessina comme une porte. Perdue à travers ces ténèbres, n'ayant nul part où aller à part cette ultime étincelle de vie, j'avançais vers elle. Et c'est alors que je compris ce que c'était. Émerveillée, je ne me lassais pas de regarder cette porte qui allait me sauver. Enfin, pas complètement. Mais c'était mieux que rien. Alors, folle de joie, je me mis à courir vers ce qui allait me permettre d'avoir un corps. Mais alors que j'allais franchir le dernier mètre, une voix appela : "Non ma jolie tu vas rester. Je vais mourir et nous le savons. Mon ultime vengeance sera de te voir mourir. Alors tu vas rester."
Non ! avais-je envie de hurler. Je voulais être libre, pouvoir courir avec les vents, danser dans les prés au son des flocons de neige virevoltant dans les airs. Je voulais revoir mon père, mes sœurs et mon frères, rencontrer Moune, voir le monde. Vivre ! je voulais vivre, pas mourir, planquée au fond d'un corps qui, de toutes façons, n'était plus le mien. Dans un souffle d'énergie, je balayais la conscience de celle qui avait réduit ma vie à néant. Ne prenant même pas la peine de lui répondre, je franchit la porte...





Autour de moi, le même paysage, en moins sombre. Il fait jour...
Lorsque je comprends ce que je suis à présent, l'envie de pleurer me prend À présent, je suis libre. Je pourrais courir avec les vents. Danser avec la neige. Revoir Papa. Revoir Melinya, Meneldil et Maedhros. Rencontrer Moune. Voir le monde. Grandir. Tout ce que je n'avais pas pu faire, à présent je le pouvais. Mon corps n'avait plus de limite.

J'étais libre. Et fantôme...

Spoiler:

"Pardonne moi Haru, pardonne moi ..."

Un picottement chatouilla les courtes moustaches de loup d'Haru. D'instinc, il relâcha sa prise et ferma les yeux. Il sentit comme un souffle d'énergie et fut expédier en arrière sur plusieurs mètres.

Sonné, il vit flou ce qui lui parut de longues minutes. Il tenta de comprendre ce qui s'était passé. Toboe s'était lancé dans le combat, c'était sans doute l'effet de son pouvoir qui l'avait propulsé hors du combat.
Le printannier se releva et se secoua. Son écorce ne cessait de pousser et de tomber pour évacuer l'énergie que son corps avait dû ingurgiter de force. Bientôt, le sol à ses pattes se retrouva couvert de pelure de bois. Son instinct lui dictait qu'il n'y avait plus d'adversaire contre qui se battre, c'était un calme inquiétant, presque mortuaire, qui était tombé sur le champ de fleur.

Midnight !

Il releva la tête et chercha la louve noire des yeux. Elle était étalée sur le sol, sans doute inconsciente. Il n'avait plus rien à craindre d'elle.
Mais l'inquiétude d'Haru ne redescendit pas à la vue de son ancienne amie. Il continua à chercher désespérement une autre présence.
Son coeur martelait sa poitrine. Il bondit, laissant une trainée de morceau d'écorce sur son passage. Toboe avait lancé cette attaque, mais en avait-il réchappé ? Son pouvoir, avait-il des effets sur son utilisateur ou l'épargnait-il ? Cela aurait étonné le printannier qu'un tel pouvoir ne soit pas à double tranchant.

Retournant au point d'impact, le loup vert renifla frénétiquement le sol. Il reconnut l'odeur de Toboe, mais impossible de dire s'il lui était arrivé malheur. Et si... Et s'il avait ... explosé avec son pouvoir ? La respiration du loup se bloqua et il suffoqua, il projeta alors des centaines de fines lianes de son corps, comme si chaque centimètre carré en était recouvert, dans toutes les directions. Mais il ne pouvait pas les étendre à l'infini et cela n'eu pour effet que de l'épuiser davantage.
A chaque seconde qui s'écoulait, il sentait la panique le gagner avec plus d'intensité. Il ne pouvait pas rester là sans rien faire, c'était impossible. Il se mit à renifler frénétiquement le sol aux alentours avec des gestes d'une douloureuse violence, y mettant de l'energie jusqu'à se donner des vertiges. Il finit par repérer l'odeur fruitée de l'estival. Ce simple contact indirect l'apaisa. Ce parfum lui semblait si familier, rassurant, paisible. De toute évidence, le loup rouge courait, il fuyait le lieu du combat. Mais pourquoi ? Midnight bien sur. Elle avait dû le terroriser.

Haru releva brusquement la tête du sol, un souvenir tournait en boucle dans sa tête. Il avait déjà vécu cette situation auparavant. Midnight avait fuit Willy qui les avait menacé. Et lui, lâche incapable de tenir tête à son ami et superieur hierarchique, était resté sans rien faire. A la pensée de perdre Toboe, quelque chose se déchira dans le coeur du printannier. Si cela devait arriver, il ne pourrait pas continuer à vivre. Cette pensée lui vint comme une évidence. Il ne pouvait envisager de vivre sans la perspective de voir sa silhouette, sentir son parfum, entendre sa voix, toucher son pelage. Même s'il ne pouvait le voir qu'une fois de temps en temps, cela lui suffirait, mais plus jamais.

Quatres clones de ses pattes naquirent. Deux juste derrières ses pattes avant et deux juste devants ses pattes arrières. Son corps répondait à ses envies avant même qu'elles ne viennent. Il bondit, deux fois plus rapide, dans une course folle. Plus rien d'autre n'existait, il évitait les obstacles sans les voir. La légère écorce lisse qui le recouvrait à présent facilitait sa pénétration dans l'air. Il filait comme une comète verte et folle à travers le territoire printannier. Sa concentration rendait son flair plus efficace que jamais, plus tard il se rappellerait de ses sensations comme d'un rêve qu'il n'aurait plus jamais put réaliser qu'en de très rares occasions.

Je close et archive ~